- Italie
- Serie A
- 33ème journée
La Juve et le Milan AC au finish
Pendant près de 80 minutes, la Juventus et le Milan AC n'ont pas réussi à se défaire des pièges tendus par Cesena et le Genoa. Puis Marco Borriello a surgi, imité quelques minutes plus tard par Kevin-Prince Boateng. Statu quo en tête.
Cesena – Juventus 0-1 But : Borriello (80′)
Milan AC – Genoa 1-0 But : Boateng (86′)
La Juve y a cru. Mais l’espoir n’a duré que cinq minutes. Cinq minutes pendant lesquelles les Turinois ont caressé de plus près le Scudetto. Il est alors 19h40. Marco Borriello, à peine entré en jeu, profite d’une remise de la tête de Vucinic pour fusiller le portier de Cesena, Antonioli. La Juve, après 80 minutes d’attaques en tous genres, finit par faire sauter le verrou de la lanterne rouge du classement. Hurlements de joie autour du coach Antonio Conte, qui sait, à ce moment-là, que le Milan AC est tenu en échec par le Genoa. Ces deux résultats cumulés permettraient à la Juve de prendre cinq points d’avance sur les Rossoneri, à quatre journées de la fin. Autant dire, une avance décisive.
Mais la joie de tous les tifosi turinois est refroidie cinq minutes plus tard. A quelques centaines de kilomètres de là, à San Siro, Kevin-Prince Boateng, lui aussi entré en cours de match, débloque la situation d’une frappe rageuse dans un angle fermé. Milan, enfin, prend l’avantage, contre une vaillante équipe du Genoa. A cet instant, le public de San Siro exulte doublement : pour le but du Ghanéen, et parce que la nouvelle du but piémontais n’est pas encore parvenue. Du coup, le stade tout entier pense que son équipe revient à un point du leader. Mais non. Il y a bien encore trois points entre les deux équipes de tête. Trois points, toujours, et un match de moins à disputer. Le titre est un peu plus proche, ce soir, pour l’équipe d’Antonio Conte.
Borriello, première secousse
On l’aura compris : la tâche a été compliquée pour les deux formations. Peut-être un peu plus pour le Milan AC, d’ailleurs. A Cesena, la Juve avait pourtant bien commencé sa rencontre, avec un pénalty obtenu en tout début de match. Une histoire de faute de main, qui semble avoir été commise à l’extérieur de la surface. Pirlo, grand coeur, rend justice et envoie son tir sur le poteau. Après quoi, c’est un assaut turinois, mais l’équipe de Conte semble fatiguée. Marchisio et Vucinic se procurent chacun de bonnes occasions, mais pas le moindre but à se mettre sous la dent. En seconde période, la pression turinoise se fait de plus en plus insistante. La plus grosse occasion arrive sur les pieds de Matri, dont le tir est freiné par le portier Antonioli, qui s’arrache ensuite pour sauver le ballon sur la ligne. But fantôme ? Non, le ballon n’a pas entièrement franchi la ligne. C’est ensuite Conte qui fait les bons changements : Del Piero et Borriello entrent pour donner du poids à l’attaque. Le premier envoie un coup franc en pleine lucarne (miracle d’Antonioli), le second, quelques secondes plus tard, ouvre le score d’une demi-volée du pied gauche. C’est le but qui décide du sort du match. La Juve s’impose 1-0 et conserve ses trois points d’avance. Le bonheur des Juventini contraste évidemment avec la détresse des joueurs de Cesena. Ce soir, l’équipe est officiellement reléguée en Serie B. Ciao ciao.
Boateng = espoir
Match très compliqué, aussi, pour le Milan AC. En face, un Genoa désespéré, qui vient de connaître des jours sombres, entre pressions des tifosi et entraînements sous protection policière. Mais Milan n’est pas le genre d’équipe à se laisser attendrir. Même s’il faut avouer qu’en première période, hormis une tentative d’El Shaarawy, les Milanais ne proposent absolument rien. Dans les vestiaires, Allegri pousse sa gueulante, et son équipe revient avec de nouvelles intentions. Ibra monte en puissance et envoie un missile que Frey détourne. Les minutes passent et Milan n’y arrive pas. Le coach tente le tout pour le tout, et fait entrer tour à tour Cassano, Boateng et Maxi Lopez. Le Genoa plie, Jankovic se fait exclure pour une grosse faute sur Abate, mais Sébastien Frey permet encore à l’équipe génoise de rester en vie. Emanuelson se crée encore une énorme occasion, mais la chance semble échapper au Champion d’Italie. Heureusement, la chance porte un blase. Kevin-Prince Boateng. A quatre minutes du terme, KPB hérite d’un ballon dans la surface, l’angle est fermé mais lui s’en fout : tir puissant et Frey s’incline. San Siro célèbre longuement son Ghanéen, qui vient là de permettre au Milan AC de rester dans la course. Une course qui va connaître dans les prochaines semaines son sprint final. Et qu’on se le dise : aucun des deux prétendants au titre ne va lâcher jusqu’à la ligne d’arrivée. Jusqu’au dernier souffle.
Eric Maggiori