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La Juve est intouchable, la Roma régale

Eric Maggiori
La Juve est intouchable, la Roma régale

C'est la trêve en Italie. L'occasion de tirer les premiers bilans, et de faire le point sur les forces en présence. La Juventus caracole en tête, avec une Roma sublime qui tente tant bien que mal de suivre. Naples cale, l'Inter revit, et le Milan AC et la Lazio sont dans de sales draps.

Juve-Roma, duel au soleil

Retour dans les années 2000. Voilà plus de dix ans que la lutte pour le titre ne s’était pas jouée entre la Juventus et la Roma. Et, qu’on se le dise : personne ne s’y attendait. Rudi Garcia a transformé la Roma après trois saisons anonymes, et en a fait une formidable machine à gagner. L’ancien coach du LOSC s’est payé le luxe de battre le record de victoires consécutives en début de championnat (dix, soit une de plus que la Juve en 2005-06), et est le seul entraîneur dans les grands championnats européens avec Pep Guardiola à être encore invaincu. Avec sa moyenne de 2,41 points par match, la Roma serait leader en Premier League (Liverpool, nouveau leader, tourne à une moyenne de 2,11 points) et en Ligue 1 (PSG : 2,31 points par match). Pourtant, malgré ces statistiques affolantes, la Louve n’est pas première en Italie. Pire, elle est à cinq longueurs du leader, l’intouchable Juventus. Une Juve qui était partie légèrement au ralenti, et qui a subi un véritable électrochoc le 20 octobre dernier, avec une défaite 4-2 à Florence. Quelqu’un a alors osé évoquer une fin de cycle. Tu parles. Depuis, la Juve a enchaîné neuf victoires consécutives, avec, à la clef, 23 buts marqués et seulement un encaissé. L’équipe de Conte compte 5 points de plus que la saison dernière au même stade de la compétition. Elle a trouvé en Llorente un parfait terminal d’attaque, soutenu par un trio Tévez-Pogba-Vidal qui fait des merveilles. Et comme le calendrier fait bien les choses, le 5 janvier prochain, les deux leaders (que tout oppose) s’affronteront au Juventus Stadium. Tévez contre Totti. Conte contre l’ami Rudi. En cas de succès, les Turinois prendraient 8 points d’avance sur leur dauphin, à mi-championnat. Autant dire que cela deviendrait compliqué.

Naples, oui mais…

Ah, le Napoli. Une équipe où les avis sont mitigés. Déjà, faisons parler les chiffres. L’an dernier, après 17 journées, le Napoli de Mazzarri comptait 33 points. Cette saison, avec Benítez, il en est à 36. C’est donc mieux. Or, l’impression générale, c’est que cette équipe n’a pas encore exprimé tout son potentiel. Une formation qui est partie sur les chapeaux de roue, puis qui a légèrement calé à cause, aussi, des énergies (et des regrets) laissées en Ligue des champions. Les joueurs sont là, l’idée de jeu est là, le talent est là, mais il manque un petit quelque chose au Napoli pour se hisser au niveau de la Juve, et même de la Roma. Peut-être s’agirait-il d’une défense plus solide ? Ou d’un Hamšík en grande forme ? Ou simplement de deux ou trois renforts ? Le fait est que Naples est capable de grandes choses. Le club partenopeo l’a prouvé en Ligue des champions, en remportant tous ses matchs au San Paolo, mais aussi lors de certains chocs de Serie A, avec notamment des victoires face à l’Inter (4-2) ou des succès sur les pelouses du Milan (2-1), de la Fiorentina (2-1) et de la Lazio (4-2). Mais, problème, Naples a flanché lors des très grands rendez-vous, en perdant aussi bien contre la Roma que contre la Juve. Or, avec deux victoires lors de ces confrontations directes, on serait là en train de parler d’un potentiel champion en puissance. Forcément, enlevez donc 3 points à la Juve, 3 à la Roma et rajoutez-en 6 au Napoli, et vous obtenez un classement qui n’a pas grand-chose à voir. Benítez va donc devoir corriger les défauts pour la deuxième partie. Le coach espagnol a déjà réclamé des renforts, notamment sur le plan défensif, clairement le point faible de cette équipe (20 buts encaissés, soit 9 de plus que la Juve et 13 de plus que la Roma). Après, avec une attaque atomique (Higuaín-Mertens-Callejón-Insigne, ça fonctionne), Naples peut espérer atteindre de grandes choses. Le problème, c’est que 10 points de retard sur la Juve, c’est déjà trop.

Fiorentina-Inter, deux façons de voir les choses

La Fiorentina et l’Inter ne sont séparées que par 2 petits points au classement. 33 pour la Fio, 31 pour l’Inter. Pourtant, tout semble opposer ces deux équipes. Le style de jeu, les joueurs, l’entraîneur. Montella est un apôtre du beau jeu, Mazzarri, lui, veut les 3 points, peu importe la manière. La Fiorentina est joueuse, bourrée de talent avec des joueurs comme Borja Valero, Cuadrado ou Pepito Rossi. L’Inter, de son côté, est plus besogneuse. L’Inter actuelle, c’est Taider, Jonathan, Rolando… Pas tous des poètes. Pourtant, force est de constater que les deux recettes fonctionnent. Les deux clubs font leur petit bonhomme de chemin, et sont actuellement européens. La Fio n’est finalement qu’à 3 points du Napoli, et peut donc légitimement espérer aller accrocher une place en Ligue des champions. Ce sera plus compliqué pour l’Inter, même si la victoire lors du derby va donner encore plus d’enthousiasme à la troupe mazzarrienne. Et puis, il y a Erick Thohir. Le nouveau président de l’Inter a promis des investissements. Peut-être même dès ce mercato. Forcément, si le riche Indonésien sort un chèque de 100 millions d’euros à débourser sur le marché des transferts, c’est une toute autre histoire qui pourrait s’écrire d’ici la fin du mois de mai.

Les bonnes suprises : Hellas Vérone et Torino

Chaque saison, en Italie, on a droit à une bonne surprise. L’an passé, c’était le Catane de Maran. Cette saison, on en a deux pour le prix d’une : le Hellas Vérone et le Torino. Chapeau bas, évidemment, à l’équipe de Mandorlini, promue en Serie A en mai dernier, et qui occupe actuellement la sixième place du classement. Le Hellas a fait de son stadio Bentegodi une forteresse imprenable : à domicile, le bilan est de huit victoires en neuf matchs, avec seulement un revers concédé lors du derby contre le Chievo. Bravo au coach, qui a su donner à cette équipe une vraie identité, avec un savoureux mélange de jeunes joueurs (Iturbe, surtout), de Brésiliens (Romulo, Jorginho, Raphael Martinho) et de Luca Toni, bien sûr. L’attaquant s’est déjà offert le scalp du Milan AC et de la Lazio (doublé à chaque fois) et ne compte pas en rester là. Bah ouais, des petites vacances au Brésil, ça le tenterait bien, le grand Luca. À 300 bornes de là, le Torino fait également son petit bonhomme de chemin. Après des débuts plutôt anonymes, la formation de Ventura a trouvé son rythme de croisière, et vient de prendre 13 points lors des cinq dernières journées. Les hommes forts de ce Toro : Alessio Cerci, quatrième meilleur buteur et meilleur passeur de Serie A, Ciro Immobile, l’avenir, Alexander Farnerud et autres Kamil Glik. Et, bien sûr, Ventura, l’un des coachs les moins médiatisés de Serie A, mais qui gagnerait à être beaucoup plus connu et reconnu. Résultat : le Toro est aujourd’hui septième, et s’est même permis de faire le trou (5 points d’avance) sur le peloton de poursuivants. C’est tout de même beaucoup mieux, quand le Torino redevient Grande.

Milan-Lazio, déjà trop tard?

Des bonnes surprises, oui, mais il y en a aussi des mauvaises. En particulier, le Milan AC et la Lazio. Les deux équipes réalisent un début de saison médiocre en Serie A : la Lazio compte 13 points de moins que la saison dernière à la même époque, tandis que Milan en a 8 de moins. Des situations catastrophiques qui ne s’expliquent toutefois pas de la même façon. La Lazio, d’abord, n’a pas su se réinventer après la victoire en Coupe d’Italie face à la Roma, qui avait amené une véritable onde d’enthousiasme de ce côté-là du Tibre. Le président Lotito n’a pas fait les investissements nécessaires et a recruté des joueurs qui ne s’avèrent pas adaptés du tout à la Serie A (Novaretti, Felipe Anderson, Brayan Perea). À côté de cela, les cadres se font de plus en plus vieux (Klose, Biava, Dias, Ledesma) et les joueurs-clefs (Hernanes, Candreva, Marchetti) n’assurent pas le même rendement que les années précédentes. Face à tous ces problèmes, le coach, Petković, a été dépassé par les évènements, et devrait être remplacé dans les prochaines heures par son prédécesseur sur le banc laziale, Edy Reja. Côté milanais, pas de changement d’entraîneur, mais beaucoup, beaucoup de questions. L’équipe ne tourne pas, et ne peut même pas compter sur Balotelli pour faire illusion. Des joueurs devraient arriver au mercato (Rami et Honda, c’est déjà signé, bientôt Nainggolan ?), mais pas sûr que cela soit suffisant pour redresser le parcours d’une équipe qui a visiblement besoin d’être (entièrement) reconstruite. Seul point positif pour ces deux équipes : l’Europe. Milan est la seule équipe italienne encore en lice en C1, tandis que la Lazio poursuit son chemin en Europa League. Mais pas sûr que tout miser sur l’Europe soit la meilleure solution pour sauver une saison bien terne.

Maintien : une lutte à cinq

Cette saison, la lutte pour le maintien sera véritablement disputée, en Italie. Si Catane semble légèrement largué avec seulement 10 points (soit 15 de moins que la saison dernière !), les autres se tiennent dans un mouchoir de poche. Entre le Chievo, 16e, et Livourne, 19e, il n’y a que 2 petits points, avec, au milieu Sassuolo et Bologne. Le maintien se jouera visiblement entre ces cinq formations. Notre petit coup de cœur est pour Sassuolo qui, après des débuts désastreux, a su relever la tête et engranger des points, même si le mois de décembre s’est soldé par trois défaites de rang. Sassuolo compte dans ses rangs de jeunes joueurs talentueux, à l’instar de Zaza et Berardi, qui pourraient bien aider le club de Di Francesco à réaliser une belle deuxième partie de saison. En revanche, cela risque d’être plus compliqué pour Bologne et Livourne. Les Bolognais n’ont pour le moment pas sombré uniquement grâce aux prouesses de Diamanti. S’il venait à se blesser (on ne l’espère pas, on le veut au Brésil, bordel), Bologne risquerait vraiment de ne pas s’en remettre. Quant à Livourne, le promu semble trop limité pour parvenir à se maintenir. À moins que Paulinho, sosie officiel d’Osvaldo, ne se surpasse lors de la deuxième partie de saison, et ne sonne la révolte pour tenter de sauver le navire. Au final, il vaudrait presque mieux, pour Livourne, compter sur une révélation choc dans l’affaire du Calcioscommesse, qui, à tout moment, pourrait envoyer un club en Serie B. En Italie, tout est envisageable, hein.

En bref, dans cette première partie de saison italienne, on a vu…

… la Roma enchaîner dix victoires consécutives.
… la Juve enchaîner neuf victoires consécutives, série en cours.… 473 buts marqués, soit 2,78 par match.
… Pepito Rossi marquer son premier but après près de deux ans de disette. … Cassano perdre du poids et marquer à nouveau des buts.
… Simone Zaza marquer face au Napoli. Zaza Napoli. … cinq entraîneurs sur vingt se faire déjà virer.
… une équipe prendre un 7-0 à domicile.… une embrouille entre la fille du patron et le bras droit du patron.
… Gervinho redevenir le Gervinho de Lille.… 11 pénaltys sifflés lors de la huitième journée : un record qui datait de 1950-51.
… une équipe ne pas du tout regretter d’avoir vendu Marquinhos, Osvaldo et Lamela pour près de 90 millions d’euros.… un Mauro Icardi tout amoureux sur Twitter.
… cinq derbys, avec seulement huit buts marqués lors de ces cinq matchs.

Dans cet article :
Milan-Liverpool, de nouveaux chapitres à écrire
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Eric Maggiori

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