La Juve domestique le Toro

Torino 0-1 Juventus

But : De Ligt (70^e) pour la Juventus

« Si vous voulez voir du spectacle, vous devriez aller au cirque . » La phrase est de Massimiliano Allegri, quand il pilotait encore la Juventus. Et si c’est Maurizio Sarri qui commande désormais à la destinée de la Vieille Dame, sa Juve n’est manifestement pas encore du genre à faire intuitivement le show. En atteste ce succès sur la plus petite des marges, sérieux sans être virtuose, que les Bianconeri sont allés chercher face à un Torino globalement impuissant offensivement ce samedi. Qu’on se le dise : Sarri-ballou pas, le champion en titre d’Italie reste le même.

Donjons et ballons

C’est un fait : à l’échelle de l’histoire du foot, le derby della Mole, qui vit sa 112^e année, est une institution du genre moyenâgeuse. Forcément, pas de chichi au programme ce samedi, même si les épées de 22 combattants semblent encore un peu émoussées en première mi-temps. Le Toro pense pourtant franchir le premier les murailles du bastion turinois quand De Ligt, après une tête de Belotti, voit la balle toucher sa main dans la surface. Mais l’arbitre ne bronche pas, et laisse le jeu se poursuivre. Frustrant pour les Grenats qui battent légèrement en retraite, perturbés par les montées de Cuadrado et les sorties sabre au clair de Dybala qui envoie une première frappe sur les gants de Sirigu à la demi-heure de jeu.

Mais c’est surtout Ronaldo, bien servi par un centre tendu de Bentancur, qui a l’occasion de transpercer le bouclier du Toro. Sauf que son coup de casque fuit le cadre de Sirigu. Dominé, le Torino peut heureusement toujours compter sur les cavalcades énervées de son paladin fétiche Andrea Belotti, omniprésent pour lancer les offensives des siens. Mais c’est encore De Ligt qui se procure la plus grosse occasion du premier acte, en reprenant à bout portant un centre-tir de Ronaldo. Une tentative néanmoins superbement détournée par Sirigu, une fois de plus impeccable dans ses bois.

Sunny De Ligt

La suite prend rapidement la forme d’une guerre de position, où la moindre bévue tactique peut se transformer en débâcle martiale. Surtout pour le Toro qui, quand il sort un peu de sa tranchée, s’expose invariablement aux contres bianconeri. À l’image de ce tir vicelard que Ronaldo botte dans le coin droit de la surface, peu après la pause. Mais Sirigu garde le pont-levis granatalevé, en sortant encore une fois la tentative du Portugais. Le portier italien ne fait cependant que retarder l’inévitable : oublié sur corner, Higuaín transmet pour De Ligt en première intention, et le Hollandais s’en va transpercer la muraille du Toro d’une demi-volée parfaitement exécutée. La suite ? La Juve rengaine ses lames, le Toro tente quelques coups d’estoc, mais sans jamais percer l’armure renforcée d’une Vieille Dame décidément sûre de sa force. De quoi permettre aux Juventinide rester invaincus dans le derby de Turin depuis 2015, mais surtout de reprendre à l’Inter le leadership de la Serie A.

Torino (3-5-2) : Sirigu – Izzo, Lyanco, Bremer – Ansaldi, Baselli (Millico, 85^e), Rincón (Zaza, 74^e), Meité, Aina – Verdi (Lukic, 80^e), Belotti. Entraîneur : Walter Mazzarri.

Juventus (4-3-1-2) : Szczęsny – Cuadrado, Bonucci, De Ligt, De Sciglio – Pjanić, Bentancur (Khedira, 77^e), Matuidi – Bernardeschi (Ramsey, 67^e) – Dybala (Higuaín, 60^e), Ronaldo. Entraîneur : Maurizio Sarri.