- Italie
- Serie A
- 37ème journée
La Juve championne d’Italie ! Merci Milito !
La Juventus décroche le 28ème Scudetto de son histoire. Les bianconeri s'imposent 2-0 face à Cagliari, et sont sacrés avec une journée d'avance grâce au triomphe de l'Inter contre le Milan Ac (4-2). Milito a inscrit un triplé.
Le football est fait de drôles d’histoires. De destins qui se croisent. D’attentes. De joies intenses. La Juventus, plus que quiconque, peut ce soir en témoigner. La Vieille Dame, après six années de disette, est à nouveau sur le toit de l’Italie. Championne, la Juve. Championne sans avoir perdu le moindre match. Championne après avoir gouté à la Serie B. Championne après avoir dû tout reconstruire. La Juventus a été, pendant de longues années, la plus grande équipe d’Italie. Et puis, un jour de juillet 2006, la Justice Sportive lui a tout enlevé. Mérité ? Pas mérité ? Ce n’est pas à nous d’en juger. Le fait est que l’équipe la plus titrée d’Italie a dû repartir de tout en bas, pour se faire pardonner de ses péchés. Pendant ce temps, l’Inter a récupéré l’héritage, enchainant pendant des années trophée sur trophée. Et c’est bien là que l’histoire est belle. Après avoir tant haï cette Inter qui lui avait volé ses Scudetti, la Juve, ce soir, la remercie. Pourquoi ? Parce que c’est elle, justement, qui lui offre le titre. Grâce à la victoire obtenue lors du derby contre le Milan AC (4-2), l’Inter permet à la Juventus de prendre quatre points d’avance sur le champion d’Italie en titre. Quatre points, à une journée de la fin : c’est suffisant pour que la Juve soit sacrée dès ce soir. Le Scudetto d’Antonio Conte, d’Andrea Pirlo, de Claudio Marchisio, d’Arturo Vidal, de Mirko Vucinic… Mais pas seulement. La Juve de Conte, c’est un projet, et tout un collectif, uni, avec tous le même objectif : redonner à la Vieille Dame sa beauté d’antan. Mission accomplie. La Juve est championne. Pour la 28ème fois de son histoire. La 30ème, dans le cœur des tifosi.
Mirko, Diego et Zlatan
Avant la soirée, la donne était simple. Pour être sacrée dès ce soir, la Juve devait s’imposer à Trieste, contre Cagliari, et espérer que dans le même temps, le Milan AC ne gagne pas contre l’Inter. Or, les choses commencent plutôt bien, puisque dès la 6ème minute, Vucinic, lancé en profondeur, ouvre le score pour les Turinois. Il est 20h51, et la Juve est déjà, virtuellement, championne d’Italie. A San Siro, Milan a l’occasion de répondre immédiatement : Robinho sert Zlatan qui, seul dans la surface, tire inexplicablement au-dessus. Comme on dit : but raté, but encaissé. La défense rossonera est coupable d’une amnésie anormale, et Milito, tout seul dans la surface, fusille le portier adverse. Comme au match aller, l’Argentin score lors du derby. Milan est sous le choc et ne parvient pas à réagir.
L’Inter, à l’inverse, est parfaitement dans son match, et se créé deux énormes occasions par Samuel (miracle d’Abbiati, qui se blesse deux minutes plus tard) et Sneijder. Comme souvent, le Milan AC se résume à des tentatives isolées de Zlatan, qui essaie tant bien que mal de réveiller ses potes. Et pendant ce temps, la Juve ? Pas grand chose. La Vieille Dame contrôle et se procure même quelques petites situations favorables, contre un adversaire déjà assuré de son maintien et qui n’a donc pas grand chose à gagner. Par contre, à San Siro, cela s’agite. Alors que la mi-temps approche, l’arbitre a envie de redonner du suspense à la rencontre. Le voilà qui offre un pénalty au Milan AC, pour une « faute » de Julio Cesar sur Boateng. Péno, pas péno, Zlatan s’en tape totalement, et transforme, après un chambrage mutuel avec le portier nerazzurro. 1-1 à la pause. Et 1-0 à Trieste pour la Juve. Deux résultats qui, cumulés, assurent le titre à la Vecchia Signora.
Le chef d’oeuvre de Maicon
Le début de seconde période est totalement fou. Tout va trop vite. Boateng, Zlatan, bim, bam, et boum, le Suédois inscrit son deuxième but de la soirée. On joue depuis seulement 31 secondes, et la plupart des tifosi n’est pas encore revenue de la buvette ou du pipi room. Milan prend l’avantage, et revient donc à un point de la Juve. Une Juve qui est d’ailleurs proche de la rupture lorsque Pinilla, pour Cagliari, foire totalement un contre à trois contre deux, qui aurait pu être fatal à l’équipe de Conte. A San Siro, Milan ne profite pas bien longtemps de son but d’avance. L’Inter se rue à l’attaque, et obtient à son tour un pénalty pour une faute d’Abate sur Milito. Cette fois, rien à dire. L’Argentin ne se fait pas prier, et égalise. Milito 2, Ibrahimovic 2. Ce but du Principe redonne une marge de trois points à la Juventus, qui n’en demandait pas tant. Milan a alors une demi-heure à sa disposition pour aller chercher la victoire du dernier espoir, pendant que la Juve se la coule limite douce à Trieste, face à une formation sarde qui ferait presque semblant d’être impliquée.
Les Turinois aimeraient se mettre à l’abri, pour ne pas réitérer le mauvais tour vécu contre Lecce. Sitôt dit, sitôt fait. Borriello, tout juste entré à la place de Matri, provoque le but contre son camp de Cannini, confirmant sa bonne fin de saison. 2-0 : ici, les jeux sont faits. A peine le temps de reprendre son souffle que le derby connaît un nouveau tournant. Nesta détourne de la main une tête de Pazzini. Troisième pénalty de la soirée. Sévère, encore une fois, même s’il y a main, effectivement. Milito s’offre l’un des triplés les plus importants de sa carrière, et fait chavirer San Siro, rive noire et bleue. Il reste dix minutes. Milan est en train de laisser s’échapper son titre. Inexorablement. Inévitablement. Les minutes filent. Encore. Encore. Il n’en reste plus que cinq. Et là, un éclair dans la nuit. Maicon de trente mètres trouve la lucarne d’Amelia, pour l’un des buts de l’année en Italie. 4-2. C’est un triomphe pour l’Inter. Un échec pour le Milan AC, qui abandonne définitivement son titre. C’est terminé. Le coup de sifflet résonne de San Siro jusqu’à Trieste, pour consacrer la Juventus. La Juventus championne d’Italie. La Juventus, seule équipe invaincue en Europe cette saison. Chapeau.
Eric Maggiori