- Italie
- Serie A
- 12e journée
- Juventus/Naples (3-0)
La Juve blesse, contrôle et abat le Napoli
Avec une entame de match digne d'un 100m d'Usain Bolt, la Juve se met dans les meilleures conditions pour négocier cette affiche. D'entrée de match, Llorente met un but de raccroc et coupe le souffle des Napolitains. Cette avance comptable permet aux Bianconeri de contrôler une bonne partie de la rencontre. Ils exécutent le Napoli en fin de rencontre et gagne sans trembler ce choc de Serie A.
Juventus Turin – Naples (3–0) F. Llorente (2′), A. Pirlo (73′), P. Pogba (79′) pour Juventus Turin
Patrons, les Turinois ! Il fallait envoyer un signal fort à la Serie A : les joueurs d’Antonio Conte l’ont fait, et de quelle manière ! 3-0. Pan ! Une véritable gifle sur un Napoli venu à Turin avec l’intention de faire un coup, et qui repart chez lui la queue entre les jambes, avec mille interrogations. Non, ce soir, la Juve était au-dessus. Un coup de baguette magique, et elle est redevenue la Juve rouleau-compresseur, celle qui attaque pendant 90 minutes, celle qui ne laisse aucune chance à son adversaire, celle qui a dans son équipe des génies. Pirlo et Pogba, surtout, tous les deux auteurs d’un but magnifique. Le tarif est lourd pour les Napolitains, mais le gap entre les deux formations était ce soir trop large. Et encore, Pepe Reina a réalisé quelques miracles, sauvant ainsi les siens d’un véritable naufrage. La Juve a pris le match par le bon bout, a vite ouvert le score par Llorente, a dominé et a abattu définitivement son adversaire en seconde période, avec deux coups de génie de ses double P, Pirlo et Pogba. Côté napolitain, seul Insigne se sauve, mais même lui, malgré ses nombreuses tentatives, n’a pas réussi à tromper un Buffon des grands soirs. Benítez va devoir encore bûcher.
Un départ canon
L’affiche du soir démarre sur un gros burn de la Juve. Les Bianconeri sont bien décidés, d’emblée, à revenir dans la roue de la Roma, tenue en échec cet après-midi par Sassuolo. Il leur suffit d’une minute pour se mettre en évidence et affaiblir le Napoli. Après un premier affrontement entre Pogba et Reina, c’est Llorente qui met au fond. Réussite (un brin hors-jeu ?) et précocité pour l’Espagnol, mais la manière importe peu dans ce genre de match. Sa courte et sobre célébration donne un indice sur l’objectif des Turinois. Ils ne sont pas venus pour enfiler des perles. Car cette entame de match est tout sauf un feu de paille. La Juve met en place un pressing de tortionnaire et asphyxie le Napoli. La triplette Vidal-Pogba-Pirlo appuie sans relâche là où le Napoli a mal. À savoir une possession de balle proche du néant et une équipe qui n’arrive pas à sortir de son camp. Et puis Bonucci rate la balle de break. Il est littéralement à deux centimètres de doubler la mise, mais Reina sauve ses coéquipiers d’une mort imminente. Et pas qu’une fois. Cette occasion ratée (ou arrêtée, selon le point de vue) a le mérite d’insuffler un peu de vie dans l’organisme du Napoli. Les hommes de Benítez mettent dix bonnes minutes à reprendre leur souffle et une vingtaine à retrouver des couleurs. Un Armero hyperactif, un Higuaín menaçant et un Insigne en feu essayent tant bien que mal de gagner du terrain et de la confiance. Le retour aux vestiaires ne peut que leur faire du bien. C’est du moins ce que l’on se dit.
Une sanction assassine
D’ailleurs, l’entracte ne leur fait pas de mal. Sans être beaucoup plus agressifs, les Napolitains mettent au moins le pied sur le ballon. Antonio Conte commence à s’énerver. Ce qui signifie donc que la rencontre s’équilibre. Un peu. Insigne, encore lui, essaye de montrer le chemin à ses copains. Naples s’en sort pas trop mal. Ils font tourner, s’avancent en groupe, mais laissent surtout énormément d’espace. La Juve se retrouve donc à ce moment précis dans une position qu’elle affectionne. Au fur et à mesure qu’Hamšík et consorts pénètrent la surface pour frapper comme des mules, leur piège se met en place. Reculer pour mieux contrer. Même si on sent bien que Naples peut revenir, l’issue du match ne fait aucun doute. D’une, parce que Buffon sort tout ce qui passe. De deux, parce que Pirlo frappe toujours aussi bien ses coups francs. Au milieu de la seconde période, la frappe du seul nommé italien au Ballon d’or est tout simplement magique. Une trajectoire dingue, qui passe par dessus le mur et retombe dans la lucarne. Pirlesque, génial.
Enfin, de trois, parce que Pogba a un tir longue distance criminel. Juste après le but de Pirlo, le Français assoit définitivement le succès turinois avec un nouveau pion superbe : un missile à l’entrée de la surface qui vient heurter le poteau avant de terminer au fond des filets. Et une célébration de but de kéké juste derrière. On lui pardonne. Même l’expulsion débile et tactique d’Ogbonna en fin de match ne gâchera pas la joie de Conte, qui célèbre ce troisième pion et donc ce triomphe au cou d’un inconnu. La Juventus retrouve de sa superbe, et le Napoli l’a bien compris. Même la Roma, au vu de cette rencontre, commence à trembler.
Par Ugo Bocchi