- Serie A
- J37
- Juventus-Crotone (3-0)
La Juve au sixième ciel
Les Bianconeri n'avaient qu'à s'imposer pour décrocher le titre, et voilà qui est fait ! Aux manettes ? Le trio infernal Mandžukic - Higuaín - Dybala, encore décisif ce soir. Même Mario Lemina est venu croquer quelques minutes de jeu, c'est dire la tranquillité...
Juventus 3-0 Crotone
Buts : Mandžukic (12e), Dybala (39e) et Sandro (83e) pour la Juventus
Le premier est un vieux briscard aux petits yeux cernés, le deuxième une grande pépite aux traits ingénus, le dernier un buffle hyperactif. L’un a marqué cet après-midi du pied droit, l’autre du pied gauche, le dernier de la tête. Le premier l’a fait en se jetant vulgairement sur un centre trop bas pour y mettre la tête, le deuxième en enroulant un coup franc parfait en pleine lucarne, le troisième en claquant un coup de crâne sur corner. L’un s’appelle Mario Mandžukic, l’autre Paulo Dybala, le dernier Alex Sandro. Salade, tomate, oignon. La Juventus n’a pas eu à forcer cet après-midi pour aller chercher son sixième Scudetto consécutif, le 36e de son histoire décroché sur le pré. Un succès 3-0 face à une équipe en pleine bourre qui n’avait pas perdu depuis deux mois, éteint par un collectif effrayant de maîtrise et de créativité offensive. Il faudra un jour se retourner sur ce parcours et trouver le secret d’une telle longévité en haut du classement, mais pas ce soir : ce titre n’est que la deuxième étape d’une saison potentiellement historique.
Le jeu de la pelote
Bien décidé à aller chercher dès aujourd’hui un titre qui lui permettrait de reposer ses titulaires avant la finale de Ligue des champions, Max Allegri aligne d’entrée ses cadors : le trio d’attaque Mandžukic – Higuaín – Dybala est de la partie, tout comme Marchisio et Benatia qui supplante Chiellini aux côtés de Bonucci. Commence alors, sans surprise, un sadique et plaisant « jeu de pelote de laine » . Pas impressionnés pour un sou par cette petite équipe venue de la semelle de la Botte italienne, les Bianconeri posent le pied sur le ballon et commencent à lancer l’assaut. Crotone reste sur une série impressionnante, certes, mais la chaleur – il fait 26 degrés sur le terrain, température anormalement chaude pour la saison, nous informe Louis Bodin – rend les courses plus difficiles. Défensives comme offensives, d’ailleurs.
Pjanić commence par enrouler un coup franc au-dessus des cages de Cordaz (8e), avant que Mario Mandžukic ne fête ses 31 ans d’un joli but à la réception d’un centre à ras de terre de Cuadrado (12e). La machine s’emballe, Crotone étouffe. Plie. Manque de rompre devant Higuaín, très mobile, à plusieurs reprises. Mais juste au moment où les visiteurs commençaient à retrouver un peu de souffle, l’un des belligérants commet l’erreur de fauter sur Cuadrado à l’entrée de la surface de réparation : Dybala peut préparer son masque. La Joya attrape la lucarne du haut de son pied gauche et inscrit son dixième but de la saison d’un superbe coup franc qui laisse Cordaz immobile : 2-0 pour la Juve.
3-0, à leur guise
À la reprise, les zèbres jouent avec leur pelote, testent sa résistance à coups de papattes. Et, comme un gamin maîtrisant son yo-yo, remettent le danger à distance dès qu’il s’approche d’un peu trop près. Cuadrado – qu’est-ce qu’il court, bordel ! – puis Mandžukic donnent le ton de la seconde mi-temps en se créant deux énormes occasions coup sur coup, mais Crotone ne se défile pas et tente d’enclencher la marche avant. Puisqu’on parle conduite, soulignons la performance de Ferrari, auteur de plusieurs interventions décisives pour son équipe. À la 70e, Allegri prend la sécurité de faire entrer Barzagli à la place de Cuadrado, juste histoire de bien faire passer le message à ses adversaires : vous ne passerez pas. Lemina supplée Marchisio, puis on perd le compte des substitutions… Pour le geste, Alex Sandro inscrit le but du 3-0 sur un coup franc parfaitement déposé par Dybala, tandis que le public du Juventus Stadium fait déjà la fête dans les tribunes. La Juve décroche le titre, le sixième consécutif, et réussit l’exploit de nous y habituer. Là est le coup de force, faire passer l’incroyable pour habituel. Et comme disait Jean Rochefort : « Tout l’art du maître est là, le reste n’est que fioritures. » Sauf la Ligue des champions.
Résultats et classement de Serie A Retrouvez toute l’actualité de la Serie APar Théo Denmat