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La journée vue par Étienne Didot
Étienne Didot est, à 29 ans, un taulier de notre bonne vieille Ligue 1. Malgré une saison décevante de la part du TFC et après un match nul (0-0) ramené de Bastia, le natif de Paimpol nous a accordé une interview pour évoquer la 34e journée de championnat. Un prétexte comme un autre pour revenir avec lui sur son aventure toulousaine, sur ses futurs grands débuts avec l'équipe de Bretagne ou pour prendre des nouvelles de son frère, ancien footballeur pro qui fait aujourd'hui ses premier pas en tant qu'entraîneur. Morceaux choisis.
Bon, Étienne, après trois défaites consécutives, vous revenez de Bastia avec le point du match nul, mais dans le même temps vous perdez Ninkov et Zebina sur blessure. Quel sentiment prédomine aujourd’hui ?Les blessés, ce sont des choses qui arrivent. Après, le match nul, vu notre situation, un point c’est toujours ça de pris pour assurer le maintien du club. Je pense qu’on en est proches maintenant avec ce point pris. On va dire qu’il est important, même si c’est triste de parler de maintien alors que l’on visait une autre place au classement en début de saison, mais bon c’est comme ça…
Vous venez d’enchaîner 4 matchs consécutifs sans victoire, la fin de saison commence à être longue, non ?Ouais… En même temps, on avait fait 6 matchs sans défaite avant cela. Là, on fait 4 matchs sans victoire. Je pense que c’est notre irrégularité qui parle, ça a été un peu comme ça toute la saison, que ce soit dans les matchs ou dans les séries de matchs, on est trop irréguliers pour faire un autre championnat. On fait une saison plus que moyenne et c’est agaçant, tout simplement.
Le maintien semble être acquis pour vous. Comment gère-t-on une fin de saison quand on a plus rien à jouer ?Cas par cas, tout simplement. Là, on était à Bastia, on voulait absolument gagner le match, on fait une très bonne première période, que ce soit dans le jeu ou au niveau des occasions. Maintenant, on a un match à domicile samedi contre une belle équipe (Lille, ndlr). Donc voilà, l’objectif, c’est de faire le mieux possible et de regagner au Stadium, ça nous ferait du bien. On se fixe déjà cet objectif-là : gagner pour se faire du bien, faire du bien à notre public et puis voilà, on ne voit pas plus loin pour l’instant.
En tant que Breton pur souche (Étienne Didot est né à Paimpol, dans les Côtes d’Armor), comment se passe votre exil toulousain ? Pas trop le mal du pays ?Si si, toujours. J’apprécie énormément de rentrer. Peut-être que j’apprécie même encore plus la Bretagne depuis que je suis parti parce que, lorsque j’y retourne, c’est à chaque fois un vrai bonheur. Voilà, je suis toujours à 200% breton et fier de l’être ! C’est le foot qui a voulu que je m’exile pendant un moment et on verra comment cela se passera dans le futur. Mais comme je rentre régulièrement, il n’y a pas de problème !
Vous achevez votre cinquième saison au TFC, c’est de plus en plus rare de voir de vrais joueurs de club, fidèles à leurs couleurs…Ben oui, c’est vrai que l’on en voit plus beaucoup. Je ne suis pas un mercenaire, comme ça se dit des fois, quand je me sens bien quelque part et que je suis épanoui, il n’y a pas de raison de changer. Après, c’est vrai que j’ai toujours envie de progresser, j’ai 29 ans, il me reste quand même quelques belles saisons devant moi.
Quels sont justement vos projets pour la suite de votre carrière ? Désirez-vous poursuivre l’aventure avec Toulouse ?Il me reste 2 années de contrat ici. Mais bon après, il m’en restait aussi 4 à Rennes quand je suis parti ! (rires) Donc, parler des années de contrat, ça ne veut pas dire grand-chose, mais c’est vrai que j’ai encore deux saisons à faire ici. Les gens me font énormément confiance, ils me l’ont démontré depuis pas mal d’années. Tant que je serai utile au club et que le club aura besoin de moi, je resterais ici. Après, dans le foot, on ne sait jamais… On fait le point à chaque fin de saison avec le coach, les dirigeants, pour voir où l’on en est et puis, ben euh… On verra bien !
Quel est votre rapport avec le foot lorsque vous n’êtes pas sur les terrains. Êtes-vous un gros consommateur de foot à la télé ?Oui, je regarde quand même pas mal de matchs. Moins qu’à mes débuts, beaucoup moins même. Mais les grosses rencontres, comme celle de la semaine dernière en Ligue des champions par exemple (Bayern-Barça et Dortmund-Real, ndlr), là j’ai regardé. On va dire que je suis tout de même moins assidu qu’à mes débuts.
La bonne opération du week-end est pour qui ?Marseille, clairement. En allant gagner à Lorient et avec le nul entre Lyon et Sainté, je pense que l’OM a réalisé la bonne opération de cette 34e journée.
Vous avez déjà répondu du coup, mais bon, qui réalise la mauvaise opération ?La plus mauvaise oui, je pense qu’elle est pour Lyon et Sainté, mais après euh… Oh non, même pas en fait ! Le plus mauvais coup du week-end est pour Brest. En perdant contre Rennes à domicile, les Brestois sont en grande difficulté. Le maintien va être très très compliqué à aller chercher.
Le but de la semaine ?Un but à retenir, euh… Je n’ai pas vu tous les buts donc euh… Qu’est-ce que j’ai vu comme but déjà ? Ah oui, celui de Pastore était beau hier soir avec une belle frappe et une jolie action avec Jallet. Le but de Yoann Gourcuff, on peut le noter aussi. C’était un moment important pour lui, surtout dans un derby. En plus, je trouve son but assez joli, et puis voilà, on voit qu’il revient en forme et ça fait plaisir.
Une image à retenir de cette journée ?Et ben justement, je retiens la joie de Gourcuff après le but. Ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu sur les terrains enchaîner des matchs comme ça. Et puis en plus dans une rencontre très importante. Un beau mouvement, un beau but et de la joie. Ouais, c’est ça que je retiens de cette journée.
L’équipe de Bretagne organise un match amical face au Mali, le 28 mai prochain, serez-vous de la partie ?Ouais ouais, moi je serai de la partie, sûr et certain. J’ai eu les personnes au téléphone, je serai présent le 28 mai pour ce match. Ça sera ma première sélection. Par le passé, les dates étaient un peu compliquées pour moi… Là, les organisateurs ont fait en sorte que ça arrange les joueurs. Ils se sont vraiment donné les moyens pour que le plus grand nombre de joueurs pro bretons répondent présent à l’appel. Ça serait vraiment bien que le maximum de joueurs viennent.
Suivez-vous régulièrement les prestations de votre frère à la tête de l’équipe de Saint-Brieuc (Sylvain Didot entraîne le Stade Briochain, dans les Côtes d’Armor, en DH) ?Oui, tout le temps ! Tous les week-end, la première chose que je fais après ses matchs ou après les miens, c’est de l’appeler. Ça fait deux ans qu’il entraîne, et il n’est pas loin de vivre sa deuxième montée consécutive avec Saint-Brieuc (l’équipe est en tête du championnat de DH, après une montée la saison passée, ndlr). En plus, c’est un club qui a pas mal compté chez nous durant de nombreuses années. C’est plus que très bien ce qu’il fait, donc je le suis très, très assidûment.
Ça vous tenterait vous aussi d’entraîner à la fin de votre carrière ?Je ne pense pas non, honnêtement. Après il ne faut jamais dire jamais, mais dans ma tête je ne suis pas parti pour faire ça. Je suis supporter de l’équipe de mon frangin, c’est tout !
Propos recueillis par Aymeric Le Gall