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La grille de départ de la course à l’Europa League
Si les écuries rennaises et stéphanoises sont en pole pour récupérer leur visa pour l’Europe, elles ont dans leur rétro trois équipes qui peuvent encore les coiffer sur le poteau, à savoir Nice, Montpellier et Bordeaux. Petit contrôle technique avant le dernier tour de piste.
5e : Stade rennais – 54 points (+4)
Le tableau de bord : La Bretagne avait rarement vu une si belle éclaircie. Si on occulte l’accident face à Metz (1-2), les hommes de Sabri Lamouchi réalisent un sans-faute depuis la mi-février, avec 23 points engrangés sur 36. Le déclic ? Une victoire 2-0 en costaud au Parc OL. Depuis, les Bretons ont tenu en respect leurs concurrents directs durant cette période. Supplément champignon dans la galette complète : les deux derniers matchs contre Toulouse et Strasbourg ont démontré qu’ils ont gommé leur fâcheuse tendance à laisser des points face aux mal-classés.
La feuille de route : Va à Paris et reçoit Montpellier Compliqué, mais pas insurmontable. Face à des Parisiens qui auront déjà la tête au feu d’artifice qui suivra, Rennes pourra jouer son va-tout et gratter un petit point. Ce qui suffirait pour avoir un petit matelas d’avance avant de recevoir Montpellier. Pas de bêtise, hein ?
Le coup d’accélérateur : Benjamin Bourigeaud est actuellement le moteur de l’équipe. Avec quatre buts lors de ses cinq dernières sorties, le milieu a déjà autant marqué en championnat que lors de ses quatre saisons à Lens. Le baron rouge.
Le coup de la panne : Quand ses meilleurs réalisateurs sont un milieu de terrain (voir ci-dessus) et Wahbi Khazri, en phase de reprise, c’est dire le désert en pointe. Diafra Sakho a du mal à donner pleine satisfaction et Lamouchi, comme face à Strasbourg, pourrait être tenté de jouer sans vrai numéro 9. Pour l’instant, ça a fonctionné. Pour l’instant…
Taux d’européanisation : 96%. Comme le diamètre en centimètres de la plus grande crêpe du monde. Made in Bretagne évidemment.
6e : AS Saint-Étienne – 52 points (-7)
Le tableau de bord : L’ASSE était dans une forme étincelante… jusqu’au coup d’arrêt contre Bordeaux la semaine dernière. Grâce à des cadres retrouvés et un recrutement bien ficelé, le début de saison cauchemardesque est bien loin. Et Sainté a surfé sur une série de treize matchs sans défaite pour se retrouver miraculeusement en position de finir européen. Tous les feux seraient donc aux Verts.
La feuille de route : Va à Monaco et reçoit Lille Les Monégasques sont certes prenables en ce moment, mais les gars du Rocher n’ont plus le choix s’ils veulent finir sur le podium. Et derrière, rien ne dit que rouler sur un LOSC qui jouera encore sa survie ne sera qu’une formalité. Les warning sont enclenchés.
Le coup d’accélérateur : L’expérience et la grinta de Jean-Louis Gasset pourraient peser dans cette fin de saison. Depuis qu’il est aux manettes, il a su redonner confiance à ses joueurs. Si bien que Neven Subotić l’a récemment comparé avec un certain Jürgen… Et jeter un Klopp dans le Forez, ça peut faire des incendies.
Le coup de la panne : Face à Bordeaux, les Stéphanois ont manqué de coffre et de réussite. Deux données importantes avant d’aborder le dernier tour de piste.
Taux d’européanisation : 63%. Comme le nombre de sélections que devrait compter Mathieu Debuchy avec les Bleus, s’il n’avait pas disparu de la circulation depuis 2015. Depuis sa 27e cape, il a donc raté 36 rencontres internationales. Il y a du temps à rattraper.
Surveiller comme Gasset sur le feu
7e : OGC Nice – 51 points (-1)
Le tableau de bord : Défaits à Marseille dimanche dernier, les hommes de Lucien Favre avaient pourtant réussi à passer la seconde après un mois de février catastrophique. Mais depuis deux mois, les Aiglons sont en sous régime. Capables de faire bonne figure face au PSG (1-2), d’étriller Guingamp (5-2) ou d’écarter Montpellier aux forceps (1-0), ils sont pourtant restés sans gaz au moment de semer Rennes, Angers ou Strasbourg (1-1 à chaque fois). Paradoxal.
La feuille de route : Reçoit Caen et va à Lyon Le plan est très clair : faire le plein contre Caen pour la dernière à l’Allianz Riviera afin aborder le sprint final bien au chaud dans le peloton, en espérant un faux pas des concurrents ou un exploit à Lyon. Capisce ?
Le coup d’accélérateur : Grâce à un groupe désormais initié aux matchs à enjeu et un duo d’attaque Pléa-Balotelli en feu (11 buts sur les neufs derniers matchs), Nice en a encore sous la pédale.
Le coup de la panne : Les rumeurs envoyant Lucien Favre au Borussia Dortmund fragiliseraient un groupe déjà amputé de Pierre Lees-Melou, touché aux ischio-jambiers. De quoi provoquer une sortie de route ?
Taux d’européanisation : 31%. Comme le nombre de buts inscrits par Super Mario en Ligue 1 depuis son arrivée à Nice. Suffisant pour faire tourner les têtes marseillaises et italiennes.
8e : Montpellier Hérault SC – 49 points (+3)
Le tableau de bord : Naviguant depuis le début de la saison en zone européenne, les Héraultais semblaient caler au pire des moments, s’inclinant coup sur coup face aux rivaux bordelais, niçois et stéphanois. Mais au terme d’un match laborieux, les hommes de Der Zak’ ont enterré les espoirs d’une autre machine au ralenti, le FC Nantes, et se sont replacés dans la course. C’est donc ça le baroud d’honneur ?
La feuille de route : Reçoit Troyes et va à Rennes Montpellier n’a aucun calcul à faire. Trois points contre Troyes ne feront jamais neuf, mais il leur faudra ensuite se démultiplier pour réduire les Rennais et en avoir pour leur compte.
Le coup d’accélérateur : Giovanni Sio ne marque plus, c’est le moment de faire entrer le supersub Souleymane Camara, qui, à 35 ans, vient de prolonger son contrat d’un an. On est bien dans les arrêts de jeu de la saison, non ?
Le coup de la panne : Si la France connaît une pénurie de latéraux, celle-ci est encore plus problématique à Montpellier, qui n’avance plus depuis qu’il est privé de ses latéraux Jérôme Roussillon et Ruben Aguilar. Une fracture au pied pour le premier, une déchirure musculaire pour le second, les Pailladins doivent trouver urgemment des roues de secours pour ne pas finir sur les jantes.
Taux d’européanisation : 44%. Comme le nombre de matchs sans qu’aucun penalty n’ait été accordé au MHSC en Ligue 1. Benjamin Lecomte va devoir faire des masterclass de plongeon.
9e : Girondins de Bordeaux – 49 points (-1)
Le tableau de bord : Bordeaux peut contester le prix de la remontada de la saison à Saint-Étienne, d’autant plus depuis qu’il lui a faussé compagnie la semaine dernière en allant s’imposer dans le Chaudron (3-1). Car à la trêve, les deux équipes se disputaient la 15e place. Sous l’impulsion de Gustavo Poyet, les Girondins ont réussi à redresser la barre et à retrouver un peu d’enthousiasme.
La feuille de route : Reçoit Toulouse et va à Metz S’apprêtant à affronter un potentiel barragiste et un club déjà relégué, la route semble dégagée pour les Aquitains. Mais n’est-ce pas sur les trajets les plus ordinaires que le risque de somnolence au volant est le plus important ? Ce serait un comble pour la « Belle Endormie » .
Le coup d’accélérateur : Hormis le calendrier plutôt favorable, Bordeaux peut compter sur un Malcom de nouveau concerné et un François Kamano enfin décisif. Une ligne d’attaque au diapason : ça tombe bien, il y a une différence de buts à améliorer.
Le coup de la panne : Younousse Sankharé, certainement un des seuls Bordelais qui ont tenu leur rang tout au long de la saison, risque d’être indisponible pour finir le boulot. Et difficile de garder le contrôle sans son régulateur.
Taux d’européanisation : 23%. Comme le numéro que portera Benoît Costil dans son dos au mois de juin. Ben quoi ? On parle bien de son futur tatouage, en souvenir de l’époque où il était troisième gardien de l’équipe de France.
Ils partent des stands :
Mathématiquement, avec 46 points, Nantes peut encore rêver d’Europe. Mais part de trop loin pour se positionner en tant que candidat crédible. De fait, les Canaris seraient 17es de Ligue 1 si la saison avait commencé en janvier, avec deux petites victoires au compteur. Montpellier les a fixés sur leur sort samedi dernier. Les Nantais tenteront donc d’améliorer leur sortie avec deux matchs à leur portée face à Angers et à Strasbourg. On reparlera éventuellement d’Europe s’ils battent Angers ce samedi soir et que, dans le même temps, toutes les équipes qui les précèdent (Bordeaux, Montpellier, Nice et Sainté) s’inclinent. En gros, une cote à 1 contre 1000.
Le prono du Grand Prix :
5e : Rennes – 55 points (+2) – Qualifié pour la phase de groupes de C3 6e : Bordeaux – 55 points (+2) – Qualifié pour le 2e tour préliminaire 7e : Saint-Étienne – 55 points (-7) 8e : Nice – 54 points (0) 9e : Montpellier – 53 points (+5) 10e : Nantes – 50 points (-6) (Rennes devancerait Bordeaux à la différence particulière)
Par Mathieu Rollinger