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La griffe de Lyon

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La griffe de Lyon

En passant le Real Madrid à l'essoreuse, qui aura tenu en deux consignes : lignes resserrées et occupation de la largeur. Soit tout le contraire des Merengues à Gerland. Décryptage.

Claude Puel ne boude pas son plaisir et on le comprend. « C’est inattendu pour ceux qui n’y croient pas. Nous avons réalisé un très gros match, très plein avec beaucoup de densité physique et de qualité. Il a fallu élever notre niveau de jeu individuellement et collectivement » . Sur la sellette avec toute son équipe après une fin d’année noire de chez noire, encore très discuté depuis la reprise malgré un bilan comptable solide (13 points sur 15 en Ligue 1) bâti sur des prestations souvent dégueulasses, le technicien lyonnais sait apprécier ce retour au premier plan à sa juste mesure, même si « c’est loin d’être fait car le retour sera très costaud également » . Oui, mardi soir à Gerland, Lyon a renoué avec quelque chose de sa splendeur passée, quand il savait faire le match avec les grands d’Europe, le Real Madrid en tête.

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La Toul, troisième défenseur central

Evidemment, la première chose qui était demandée à Lloris et les siens était de boucler cette première manche sans encaisser de but. Pour n’avoir pas su atteindre cet objectif lors des deux dernières saisons précédentes face à Manchester United et le FC Barcelone (1-1 à chaque fois en ayant ouvert la marque), l’Olympique Lyonnais avait sacrifié une partie de ses chances avant même le match retour. Cette fois, l’arrière-garde dirigée par Cris a tenu bon. Et on parle bien de la même défense moquée de tous fin décembre quand le moindre attaquant muni d’une tenue et de crampons parvenait à jongler avec le système défensif lyonnais. Système défensif, le terme est lâché sciemment. Car si les critiques s’abattaient principalement sur le back-four (Lloris étant absout), c’est en fait tout le bloc rhodanien qui était en cause, faute de bloc justement. Face au Real, Lyon n’a pas lésiné sur les efforts, avec une idée directrice : des lignes serrées. C’est ainsi que l’on a pu voir Toulalan pratiquement adossé à sa charnière centrale, régulièrement en position de troisième défenseur axial. La Toul, dont on sous-estime régulièrement l’influence mais dont il faut rappeler l’absence lors de période de débandade lyonnaise à partir de la fin de l’automne. Dans ce contexte, entre un Cris désormais de l’autre côté de la colline et un Boumsong revenu d’une longue blessure, l’arrière-garde gone était passée pour une maison de passes. Avec le retour aux affaires de Toulalan, il y a de nouveau un vigile à l’entrée et forcément, c’est moins le bordel. L’air de rien, l’OL enchaîne son troisième clean sheet de rang. Evidemment, un resserrement des lignes aussi bas pose une autre question : comment Lyon s’est-il démerdé pour ressortir la balle et la porter jusqu’à la surface de Casillas ?

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Govou est increvable

Même s’il n’a pas scoré mardi, il faut quand même rendre à Lisandro Lopez ce qui lui appartient : l’Argentin a été fondamental. Sans être extrêmement rapide et sans être un monstre physique, le remuant attaquant albiceslete a fait vivre une purge aux défenseurs madrilènes. Quasi vainqueur de tous ses duels, précis dans ses décrochages et ses prises de balle, inspiré dans ses choix, Lisandro a fait mal à Sergio Ramos et ses potes. Surtout, par sa conservation de balle, il a à chaque fois permis au bloc lyonnais de remonter. Pas un hasard si Jean II Makoun a pu l’accompagner sur sa frappe victorieuse : l’ex-buteur de Porto n’a jamais fui le ballon. Mais soyons honnêtes jusqu’au bout, si Lisandro a survécu à son rôle d’attaquant unique, c’est aussi grâce à l’apport des deux milieux de côtés, Cesar Delgado et Sidney Govou. Deux petites surprises en vérité. De blessures en beuveries, Govou était un peu rentré dans le rang cette saison, même si quelques performances en C1, notamment à Liverpool, étaient là pour rappeler que ce type est increvable. Mardi, la “Gov” a été épatant de puissance, de rigueur et de justesse, mangeant totalement le pauvre Marcelo. Et que dire de la partie de Delgado, d’une terrible efficacité dans ses contrôles, dans ses dribbles et dans ses passes. Pour ceux qui doutaient de cet Argentin, le constat est imparable : en 2010, le meilleur Lyonnais de champ, c’est lui. Cette “suractivité” du duo de couloirs, bien épaulé par les latéraux (surtout Cissokho à gauche), aura sans doute causé la chute de Madrid.

Disons-le clairement : rarement à pareil niveau, on aura vu équipe de ce standing aussi insignifiante sur les ailes que ce Real là. Parce qu’a-t-on vu au juste ? Des latéraux totalement surclassés par les milieux lyonnais, donc incapables de venir dédoubler en attaque. Le tout derrière une triplette d’attaque prise dans l’entonnoir, entre un Higuain axial et seulement axial, un Kaka mal à l’aise quand il est confiné sur un côté, et un Cristiano Ronaldo normalement habile dans cette partie du terrain mais totalement obnubilé par l’idée d’aller débloquer lui-même la situation.

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Résultat : l’attaque du Real est à chaque fois allée s’empaler sur la charnière centrale, renforcée par Toulalan. Du pain béni pour la défense des Gones, et notamment pour les latéraux, toujours à leur avantage les rares fois où Kaka et Ronaldo sont venus les défier sans renfort aucun, on a vu pourquoi. Une impuissance renforcée par la différence d’impact physique. On avait douté de Puel quand il avait donné rendez-vous en février pour mesurer le travail accompli sur ce plan par son groupe. Faudra voir par la suite mais mardi, il n’y a pas eu photo, ce qu’a bien volontiers reconnu Pellegrini : « Physiquement Lyon a répondu présent avec un bon quadrillage du terrain et un marquage rigoureux. Nous savions que nous tomberions sur un adversaire présent athlétiquement et qui nous empêcherait de développer notre jeu » .

Mais, et c’est là l’immense chance du Real, Lyon n’a pas su tuer ce huitième de finale en plantant ce deuxième but qui lui tendait les bras. Dans trois semaines, à Bernabeu, Madrid aura sûrement rectifié le tir avec notamment le retour de Lassana Diarra (plus prompt que Mahamadou à impulser le mouvement) et peut-être la titularisation de Benzema (plus susceptible d’écarter le jeu que Gonzalo Higuain). Oui, l’OL doit s’attendre à en faire encore plus que dans cette première manche. Le peut-il ?

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