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La Gambardella, et après ?
Quelques heures avant que Marseille et Paris ne se disputent la Coupe de France, Lens et Monaco vont s’affronter pour gagner la Coupe Gambardella. Si ce trophée est bien souvent la première ligne au palmarès des joueurs, en appelle-t-il d’autres ? Enquête.
Qui se souvient de Jordan Faucher ou Dimitri Sarasar ? Ces deux attaquants ont marqué au Stade de France, en finale de Coupe Gambardella, sans pour autant arriver à percer dans le monde professionnel. Aujourd’hui, le premier joue en deuxième division israélienne quand le second porte les couleurs de l’US Marignane en DH. Comme un symbole qu’une victoire dans la compétition reine des U19 n’est pas un aboutissement. Depuis la victoire du RC Strasbourg, il y a 10 ans, moins de la moitié des titulaires victorieux ont confirmé au plus haut niveau. Sur ces 110 joueurs, seuls quatre ont remporté la Ligue 1 par la suite : Younès Belhanda, Ahmed El-Kaoutari et Rémy Cabella avec Montpellier, Layvin Kurzawa en remportant la Gambardella avec Monaco en 2011 et le titre avec le PSG cette saison. Un seul l’a fait avec un club étranger : Damien Le Tallec, victorieux en Gambardella en 2008 et sacré champion d’Allemagne (sans jouer) avec le Borussia en 2011 et de Serbie cette année avec l’Étoile rouge de Belgrade.
Montpellier, qui a remporté la Ligue 1 en 2012, trois ans après la Gambardella, est un modèle d’intégration de ses jeunes, le sacre de la Paillade se reposant sur cette génération dorée. Pourtant, cinq de leurs joueurs n’ont jamais foulé une pelouse professionnelle avec le maillot du MHSC. Toujours sur le même panel observé, 41% ont joué au moins une minute en L1. Un chiffre honnête, mais évidemment loin de refléter la réalité du terrain. Tous n’ont pas connu la même fortune. Certains voient leur compteur désespérément bloqué à une rencontre, d’autres profitant d’une petite vitrine pour choisir l’exode à l’étranger. Au final, seuls 35 joueurs sur 110 ont joué plus de 10 matchs de Ligue 1, mais avec des représentants comme Marvin Martin, Valentin Eysseric ou Théophile-Catherine, douze chanceux ont déjà franchi la barre des 100 matchs.
Seulement 7% de futurs internationaux
Beaucoup de joueurs ayant levé le trophée sur la pelouse dionysienne n’ont pas réussi à franchir le cap et jouent aujourd’hui dans des divisions inférieures françaises.
« On est onze sur le terrain, mais il n’y a pas onze contrats pros proposés par le club » , explique Adrien Ferino, formé à Metz et victorieux en 2010. 20% jouent en National ou à un niveau en dessous quand un joueur sur 10 n’a plus de club. Certains ont toutefois choisi l’aventure étrangère. La D3 allemande ou italienne pour Stéphane Tritz et Jonathan Legras. Olhanense pour Jean-Christophe Coubronne, voire l’exotisme pur et simple avec Romain Gasmi qui joue en Thaïlande depuis 2011. Adrien Ferino a choisi le Luxembourg et le PR Niederkorn. « Je n’avais pas assez de talent ni de qualités athlétiques pour passer pro en France. Ce choix me permet de poursuivre mes études tout en ayant la chance de jouer au foot, même en coupes d’Europe et d’avoir une situation financière stable » , a avoué le défenseur.
Peu ont toutefois réussi à s’imposer en 1re division d’un championnat de premier plan. Gaetan Bussman (Mayence) et Kalidou Koulibaly (Naples), voire Jordan Amavi (Aston Villa) et Yann M’Vila (Inter) font partie de ces joueurs de talent à avoir réussi, au moins partiellement leur pari. Marvin Martin, Layvin Kurzawa, Yann M’Vila, Rémy Cabella sont les seuls à avoir fini par être sélectionnés avec l’équipe de France A. Ahmed El-Kaoutari et Younès Belhanda (Maroc), Yacine Brahimi (Algérie), Anthony Mfa Mezui (Gabon), Kalidou Koulibaly (Sénégal) et David Louhoungou (Congo) ont connu cet honneur à l’étranger. Pas un chiffre très élevé pour des jeunes joueurs passés pour la plupart par les sélections de jeunes et dominateurs au niveau national. Qu’importe le résultat de samedi après-midi, il restera du boulot aux minots.
Par Nicolas Kohlhuber