- Euro 2012
- Tirage au sort
La France s’en sort bien
Ukraine, Suède et Angleterre. Le tirage au sort des groupes pour la phase finale de l'Euro 2012 en Pologne et Ukraine vient de se tenir à Kiev. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a plutôt épargné l'équipe de France.
Groupe A: Pologne / Grèce / Russie / République Tchèque
Parce qu’il faut toujours un groupe de merde dans une grande compétition. Parce qu’au fond, il faut être sympa avec les Grecs. Parce que les Polonais savent recevoir. Parce que c’est la dernière danse de la vraie génération bohémienne de la République Tchèque. Autant de raisons qui amènent à un peu de compassion face à ce groupe bordélique et totalement homogène. Si Russes et Tchèques peuvent nourrir des ambitions légitimes à quelques mois du jour J, ce groupe sent fort la qualification à la différence de buts. Souriants, les quatre sélectionneurs diront certainement, à la sortie du tirage, qu’il « n’existe pas de tirage facile » et que « la campagne s’annonce peut-être plus compliquée qu’avec un gros dans le groupe » . Une manière d’évacuer la pression, certainement. De se rassurer sur la situation de leur couple, probablement. Car il faut bien l’admettre, Polonais, Tchèques, Grecs et Russes ont une chance de cocu. Les Européennes aussi. Au moins un soir où le mari ne sera pas devant la télé.
Groupe B: Pays-Bas/ Danemark / Allemagne / Portugal
Merci les mecs. Il fallait quand même un vrai, beau, gros groupe. Celui où quoi qu’il se passe, un « gros » rentrera à la maison de matière prématurée. A ce petit jeu, c’est peut-être le Val-de-Marne qui a perdu. Et même le Portugal. Mal tombés, dans un groupe où ils retrouveront le Danemark, à cause de qui ils ont dû participer aux barrages, les coéquipiers de Cristiano Ronaldo devront également ramasser des points face aux Pays-Bas, ou face à l’Allemagne pour espérer mieux que trois petits matches amicaux. Logiques favoris de la compétition en compagnie de l’Espagne, les joueurs de Joachim Löw eux, n’auront pas le droit à un petit tour de chauffe. Côté batave, on s’inquiète aussi. Corrigés par la Mannschaft (3-0) récemment, les joueurs de Bert van Marwijk devraient très certainement jouer un match déjà décisif face au Portugal de Bento. Les Danois eux, auront très certainement ce rôle aussi décevant que jouissif d’équipe qui décide qui des trois ambitieux aura le droit d’accéder aux quarts de finale. Des videurs, en quelques sortes. Et quand on connaît le look des Portugais en boîte…
Groupe C: Espagne/ Italie / Irlande / Croatie
Les Espagnols le savent, les Italiens sont déçus. Toujours dans l’esthétique, les Transalpins ont les boules, eux qui se voyaient déjà botter les fesses des champions du monde en titre en quart de finale, après un but de la tête de Giorgio Chiellini en prolongations. Pas aussi créatif, le scénario offert par l’UEFA n’en demeure pas moins intéressant. Car outre cette alléchante confrontation, Espagnols et surtout Ritals devront se frotter à deux équipes « poil à gratter » . Enfin qualifiée pour une grande compétition, l’Irlande de Trapattoni, prêt à enfiler le costume de traître d’un soir, et même d’un été, va tout donner. Idem pour la folle Croatie, de Slaven Bilic, toujours reloue à jouer. Au fond, la vraie question soulevée par ce groupe, tout le monde la connaît : est-ce que l’Italie va sortir de la poule ? Fort de son milieu de terrain cinq étoiles, Cesare Prandelli saura certainement trouver les mots pour que ses joueurs rejoignent des quarts de finale largement à leur portée. Du côté de la Roja, on s’en fout. On ne pense qu’à la victoire. Jusqu’au jour où…
Groupe D: Ukraine / Angleterre / France / Suède
En production de film à suspense, les types de l’UEFA seraient mauvais. Très mauvais même. Si l’on oublie le désormais classique mais toujours interminable de notre ami le chauve, ce tirage au sort n’aura fait frissonner personne dans l’Hexagone. Jusqu’à la dernière boule en tout cas. Il fallait un miracle pour que les Bleus s’en tirent avec un groupe de nazes. Les hommes de Laurent Blanc l’ont manqué de peu. 18h54, Marco Van Basten et Peter Schmeichel envoient l’Italie de Prandelli dans le groupe C de l’Espagne et offrent le patient anglais à l’EDF. Une équipe en reconstruction qui devrait être privée de Wayne Rooney. Un crunch en poule pour ce qui devrait ressembler à un combat d’égo entre bêtes blessées. Car on ne va pas se mentir, si le tirage au sort n’avait fait vibrer personne jusqu’ici, c’est parce que ni l’Ukraine, ni la Suède ne font vraiment flipper. En fait, le vrai diable s’habille en Prada, made in Milano : Zlatan Ibrahimovic. Un mec qui fait déjà flipper Adil Rami. La défense centrale française aura d’ailleurs l’honneur d’être l’une des dernières à se frotter au génie d’Andrei Shevchenko. Pas besoin de cracher, ni de mettre de pression à une équipe qui a quelques mois pour se préparer à dominer un groupe largement à sa portée. Car oui, ce soir, la France s’en sort bien.
Par Swann Borsellino