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- France-Suède (2-1)
La France refroidit la Suède
Comme d'habitude, la France s'est fait peur. Mais comme d'habitude, la France a retourné la situation contre la Suède. Une victoire 2-1 qui va permettre aux Bleus de passer « l'hiver au chaud » comme dirait Deschamps, et de regarder la suite des éliminatoires avec sérénité.
France 2-1 Suède
Buts : Pogba (57e) et Payet (65e) pour la France // Forsberg (54e) pour la Suède
Le Stade de France qui sort les drapeaux et scande « Allez les Bleus » alors que la Suède vient d’ouvrir le score, ce n’est pas courant. Alors on ne va pas bouder notre plaisir et dire que le douzième homme a été particulièrement précieux ce soir. Car quand Emil Forsberg a ouvert le score en début de seconde période, les tribunes se sont tues quelques secondes. Avant de repartir de plus belle. Si Paul Pogba a mis deux minutes pour égaliser et Dimitri Payet dix pour retourner la partie, c’est parce que cette équipe de France a du caractère. Et que son public a du cœur. Alors on pardonnera (provisoirement) cette tendance des hommes de Didier Deschamps à tendre la joue pour se prendre la première gifle avant de réagir, et on savourera qu’Hugo Lloris et Didier Deschamps aient été satisfaits dans leur envie de « passer l’hiver au chaud » .
Le mur jaune
L’équipe de France est un diesel. Ce qui parfois vaut quelques sueurs froides à ses supporters, comme contre l’Irlande à l’Euro ou la Bulgarie en octobre. Face à la Suède, pas de penalty concédé bêtement pour se mettre un handicap, mais une première période poussive face à un adversaire replié et décidé à jouer son va-tout en contres. Alors pour faire un peu de spectacle et satisfaire un public qui pousse derrière les Bleus, c’est Paul Pogba qui régale le premier. Un double contact devant la surface suivi d’une frappe dévissée (3e), puis un râteau dans le camp français pour récupérer le ballon… Pogboum est en jambes, dans la lignée de sa performance aux Pays-Bas. Mais c’est collectivement que cela coince. Face à l’étau scandinave, la France ne crée aucun réel déséquilibre malgré quelques situations qui obligent Robin Olsen à s’employer, dont un centre de Dimitri Payet pour Olivier Giroud (8e), puis une frappe cadrée du Réunionnais (14e). Quand les hommes de Didier Deschamps ne manquent pas de précision, notamment sur une frappe de Pogba légèrement trop élevée sur une passe en retrait de Payet (15e). Dominée, la Suède ne tremble pas face à un Stade de France qui lance trois tours de ola durant le premier acte. Et qui n’est pas loin de casser l’ambiance sur un coup franc obtenu par John Guidetti (10e) proche de se concrétiser par une ouverture du score. Peu avant de rentrer aux vestiaires, Antoine Griezmann claque une belle tête de peu à côté sur le premier centre réussi de Djibril Sidibé. Annonciateur de la voie à suivre après la pause.
Forsberg réveille les Bleus
La seconde période débute d’ailleurs comme la première s’était achevée, avec un centre de Sidibé pour Griezmann, qui ne peut maîtriser sa reprise (46e). Les Bleus sont revenus avec de bonnes intentions, mais c’est bien la Suède qui calme le SDF avec un nouveau centre vicieux venu de la droite que Lloris capte en deux temps. Et surtout un coup franc d’Emil Forsberg qui prend le gardien français à contre-pied (55e, 0-1). Il y a encore un an, ce scénario aurait coupé les pattes des Tricolores. Mais portés par le public français, ils égalisent deux minutes plus tard par Pogba (57e), avant d’enchaîner les occasions en dix minutes, jusqu’à la libération par Payet (65e). De quoi jouer la suite du match sans frein à main, malgré quelques errements défensifs qui obligent, entre autres, Lloris à s’employer sur une frappe cadrée de Durmaz. Mais les Bleus ont fait le plus dur face à un adversaire qui doit désormais s’exposer, et leur permet de placer une ou deux banderilles par l’intermédiaire de Payet et Griezmann. Ce dernier est d’ailleurs à deux doigts de finaliser la cuisson des carottes suédoises, mais sa frappe flirte avec le poteau droit d’Olsen (85e). Ce que le stade est proche de regretter quelques secondes plus tard quand Isaac Kiese Thelin, entré en jeu peu avant, ambitionne de faire une « Eder » . Sauf que le Bordelais écrase son tir qui finit en six mètres. Le signe que la malédiction de l’Euro est derrière nous ?
Par Nicolas Jucha, au Stade de France