- CDM 2019
- Gr. A
- Nigeria-France (0-1)
La France passe la tête basse
Grâce à un penalty transformé en deux fois par Wendie Renard, les Bleues terminent leur phase de poules par un neuf sur neuf obtenu dans la douleur face à de solides Nigérianes (0-1). Première du groupe A, l’équipe de France jouera son huitième de finale ce dimanche au Havre face à un adversaire qui reste encore à déterminer.
Nigeria 0-1 France
But : Renard (79e, sp) pour les Bleues
Rennes, terre de paradoxes. Alors que le Stade rennais est l’un des très rares clubs de Ligue 1 à ne pas disposer d’une section féminine (avec Nîmes et Angers), le Roazhon Park – comme la Bretagne en général – aime le football des filles. La dernière fois que les Bleues s’étaient rendues route de Lorient, c’était pour une victoire 1-0 face au Canada le 9 avril 2018. Ce jour-là, ils étaient 11 058.
Un an plus tard, l’enceinte bretonne vibre à guichets fermés pour voir Gaëtane, Amandine, Amel, Wendie et consorts se qualifier pour un huitième de finale qui sera disputé chez le rival normand, au Havre, ce dimanche. Avec, on l’espère, davantage de réussite que cet affrontement face au Nigeria n’en a laissé transparaître et un score un peu plus spectaculaire qu’un succès sur la plus petite marge comme ce lundi soir.
De l’envie à l’ennui
Comme d’habitude, Corinne Diacre n’a pas révélé son plan de jeu. Question de logique. Tout au plus pouvait-on s’attendre à quelques changements dans le onze de départ, au vu de la qualification déjà acquise. « Ce ne sera pas un turn-over pour tourner, on va mettre une équipe compétitive. L’objectif est d’aller chercher une troisième victoire, on veut se rattraper après la prestation moins probante face à la Norvège » , expliquait la sélectionneuse en conférence d’avant-match. Effectivement, ce sont 7,5 titulaires habituelles (en comptant Delphine Cascarino) qui commencent la rencontre. Et l’équipe est compétitive comme prévu, ses 70% de possession en sont la preuve. Le problème, c’est la finition.
Privée du soutien d’Eugénie Le Sommer côté gauche, Valérie Gauvin porte seule la responsabilité de l’ouverture du score sur ses épaules. Mais hélas, la Montpelliéraine se montre bien peu convaincante et manque quatre occasions franches en plus de se faire peur en recevant un jaune en toute fin de première période pour une tentative de ciseau qui termine dans le visage d’Onome Ebi (45e). À l’image de la vétéran des Super Falcons, les Nigérianes compensent leur faiblesse technique par une grosse présence physique dont font les frais Cascarino (28e) et Bilbault (43e). Heureusement sans gravité, à chaque fois. Quoi qu’il en soit, le score nul et vierge à la pause a de quoi inquiéter. Car si les remplaçantes n’ont pas démérité – à commencer par Viviane Asseyi et son impressionnant apport défensif -, force est de constater qu’une fois chamboulé, l’effectif de Corinne Diacre semble avoir du mal à retrouver ses automatismes. Même face à des équipes pourtant inférieures dans le jeu. On l’a vu contre la Thaïlande, on ne voulait plus le voir contre le Nigeria.
À quoi ça tient ?
Quand l’ennui se transforme en frustration puis en inquiétude, le meilleur remède est de revenir aux fondamentaux. C’est ainsi que Diacre fait entrer Eugénie Le Sommer à la place de Cascarino pour la plus grande joie du Roazhon Park qui, après Griedge Mbock, savoure le plaisir de voir évoluer une deuxième Bretonne sur la pelouse (62e). Qui plus est dans le rôle de numéro 9, puisque Valérie Gauvin cède également sa place à Kadidiatou Diani. Hasard ou pas, le premier tir cadré de la partie intervient dans la foulée, mais la reprise tendue d’Amel Majri est bien captée par Chiamaka Nnadozie (65e). Mais quand rien ne va, il faut accepter de s’en remettre à un coup de pouce du destin. Les victoires s’obtiennent aussi parfois comme cela.
Alors quand Viviane Asseyi se fait accrocher dans la surface par Ngozi Ebere (expulsée à la suite d’un second carton jaune, 75e), le public rugit lorsque Mme Borjas désigne le point de penalty après consultation de la VAR. Mais la tentative de Wendie Renard frappe le poteau droit, et ce nouveau raté refroidit subitement la douceur dans laquelle baignait le Roazhon Park. La joie de Nnadozie est pourtant de courte durée puisque l’arbitre hongroise redonne une chance aux Bleues, après que la gardienne est sortie trop tôt de sa ligne. Cette fois-ci, Renard ne tremble pas, frappe en force et débloque enfin le score (1-0, 79e). Ce n’est pas beau, mais cela suffit. Les Françaises terminent à la première place de leur groupe dans la douleur, mais en ayant fait montre de réalisme. Comme d’habitude.
Nigeria (4-3-3) : Nnadozie – Okeke, Ohale, Ebi, Ebere – Ayinde, Okobi-Okeoghene, Chikwelu – Ordega (Nwabuoku, 84e), Oparanozie (90e), Oshoala (Imo, 85e). Sélectionneur : Thomas Dennerby.
France (4-2-3-1) : Bouhaddi – Périsset, Mbock, Renard, Majri – Henry, Bilbault – Asseyi, Thiney (Geyoro, 89e), Cascarino (Le Sommer, 62e) – Gauvin (Diani, 63e). Sélectionneuse : Corinne Diacre.
Résultats et classements de la Coupe du mondePar Julien Duez, au Roazhon Park