- Amical
- Angleterre/France (1-2)
La France par contumace
Match amical mais pas trop quand même, ce France-Angleterre revient aux Bleus. Les Anglais se sont montrés très décevants, jusqu'à l'entrée de Peter Crouch.
Hugo Lloris, Eric Abidal, Adil Rami, Philippe Méxès, Bakary Sagna, Yann M’Vila, Samir Nasri, Yoann Gourcuff, Florent Malouda, Matthieu Valbuena et Karim Benzéma composent l’équipe de France. Pas mal, joli milieu et la possibilité de jouer un peu au ballon. La composition de Fabio Capello est moins familière : Ben Foster, Kieran Gibbs, John Lescott, Rio Ferdinand, Phil Jaglelka, Jordan Henderson, Gareth Barry, Steven Gerrard, James Milner, Theo Walcott et Andy Carroll. Six titulaires anglais ont moins de 25 ans. Trois titulaires français pensionnent en Premier League ce qui, ajouté au onze de la rose, nous donne donc quatorze joueurs de Premier League mais seulement deux d’Arsenal de chaque côté : il y a des chances que ce soit un match à l’anglaise. Des chances également qu’un pensionnaire de Premier League brille lors de ce match.
Capello a mis une casquette, Nasri a franchi un palier. Dans sa foulée, ses coéquipiers dominent le match. Une-deux Malouda-Benzema à l’entrée de la surface anglaise, Karim se la met bien avant de frapper au premier poteau. D’une belle sacoche, il ouvre le score pour les Bleus. Le match est lancé. Ou plutôt l’équipe de France. Parce que le match, en fait, n’est pas lancé du tout : les Anglais n’ont pas l’air d’en avoir grand chose à faire, à moins qu’ils soient conscients de ne pas pouvoir faire autrement. Pour une fois qu’ils ont trouvé une position de tir, Carroll balance au-dessus. Peu après, Benzema passe vraiment pas loin de doubler la mise ; il est facile quand même.
France-Angleterre, ça fait toujours un truc. Même si les Anglais ne sont vraiment pas au rendez-vous, les Français se montrent dignes de jouer dans le nouveau Wembley. Le match dans le match, celui qui explique la physionomie du match, c’est la supériorité de M’Vila et Nasri au milieu. Comme dans le même temps, l’assise défensive hexagonale ne tremble pas, le trio offensif a plus de chances de coller un deuxième but que Martine Aubry d’accéder au deuxième tour d’une élection présidentielle.
Tout va tellement bien pour l’équipe de France que Laurent Blanc peut se permettre de lancer Mamadou Sakho à la place de Mexes. Le Parisien s’illustre en rattrapant un attaquant juste avant qu’il ne frappe. Les Anglais sont mal. Ils se font même humilier en prenant un second but sur un centre de Sagna et une reprise de Valbuena, libre de tout marquage au milieu de leur surface, tout comme Nasri, auteur d’une jolie déchire sur l’action.
Si elle regardait le match, la Reine d’Angleterre a sans doute éteint sa télévision, afin de retourner vaquer à ses occupations ; elle est maintenant inscrite sur Facebook, même si on ne peut pas la poker. Pendant ce temps, le match continue, doucement. En fin de match, les Anglais mettent un coup de collier niveau pressing, engagement et agressivité. Ils sont récompensés de leurs efforts grâce à l’himalayesque Peter Crouch, d’une bonne reprise du plat du pied, bien placé au deuxième poteau sur un corner. Laurent Blanc fait tourner, Payet, Reveillère, Rémy et Hoarau entrent en jeu. Gourcuff est sorti, il a encore une fois ralenti le jeu. Ce n’est pas par goût ou volonté de bonifier le jeu, mais par défaut. Quand il prend la balle, Yoann semble souvent voir la passe, juger qu’elle ne passera pas, se retourner pour pouvoir lever la tête calmement et retrouver une solution. S’il veut apporter quelque chose de décisif, il doit tenter ces passes.
Les Anglais tentent le tout pour le tout lors du temps additionnel, à l’anglaise. Tout sur ailes, et vite, puis centre dans la boîte. En entrant à la quatre-vingt cinquième minute, le grand gaillard des Spurs de Tottenham a totalement changé le cours du match. Mais pas son issue. Too bad.
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