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- Islande-France (1-1)
La France frustrée par l’Islande
Sous une chaleur écrasante, les Bleues ont terminé leur phase de groupes par un match nul frustrant (1-1) à la suite d'un penalty accordé à la toute fin du temps additionnel à l'Islande, qui rentrera malgré tout à la maison, stoppée nette par la victoire de la Belgique contre l'Italie (1-0). Avec un effectif largement remanié, la France s’est contentée du service minimum. Malgré un bel état d'esprit et deux buts refusés, son incapacité à tuer le match n'est pas des plus rassurantes à quelques jours de retourner dans l’arène face aux Pays-Bas.
Islande 1-1 France
Buts : Brynjarsdottir (90e+12) pour l’Islande // Malard (1re) pour les Bleues
La dernière fois que l’équipe de France avait enchaîné dix-sept victoires consécutives, c’était entre août 2011 et juillet 2012. Il aura donc fallu attendre dix ans et douze minutes de temps additionnel pour voir l’Islande empêcher les Bleues d’égaliser leur record de patronnes, qui redémarrera donc à zéro samedi prochain contre les Pays-Bas. Une bonne nouvelle dans tout ça ? Les Françaises savent marquer en deuxième mi-temps. La prochaine étape, c’est que leurs buts ne soient pas annulés par la VAR.
Le poncif est connu : « Il ne fallait pas arriver en retard ce soir… » Sauf qu’avec la vague de chaleur qui s’est abattue sur l’Angleterre ce lundi, les transports ne fonctionnaient pas vraiment comme prévu, et le New York Stadium de Rotherham n’a pas encore accueilli ses 7392 spectateurs du soir lorsque Clara Mateo et Melvine Malard combinent dans l’axe, la seconde obligeant Sigurðardóttir à se retourner au bout de 43 secondes (1-0, 1re) grâce à une frappe à ras de terre du gauche, tout en subtilité. Cocorico : voilà le but le plus rapide de l’Euro (prends ça la Finlande !) et la Réunionnaise devient, à 22 ans et 20 jours, la plus jeune buteuse des Bleues dans un tournoi majeur. La fête aurait pu être encore plus belle si son doublé à vingt minutes du terme n’avait pas été annulé par la VAR pour une position de hors-jeu.
?? @MelvineMalard dedicates her first goal of the tournament to @MarieKatoto ? #WEUR02022 | #FRA pic.twitter.com/FiAi44ifXY
— UEFA Women’s EURO 2022 (@WEURO2022) July 18, 2022
De quoi donner tout de même satisfaction à Corinne Diacre qui, au coup d’envoi, opérait six changements par rapport au onze aligné contre la Belgique et installait la pépite lyonnaise à la pointe de l’attaque tricolore en lieu et place d’Ouleymata Sarr, comme elle l’avait laissé pressentir la veille en conférence de presse. Mais le facteur X de la rencontre, c’était bel et bien la chaleur écrasante. Les 36 degrés et l’atmosphère étouffante rendent difficiles les exploits individuels pour les Bleues, d’autant plus que l’Islande impose un gros défi physique, à défaut de se créer des occasions franches (hormis une tête de Jonsdottir sur la barre à la suite d’un corner à la dixième minute).
Rien n’est défini’tif
Alors que Baltimore rend côté gauche une copie plus que convaincante (dont un centre qui s’écrase sur l’équerre), Corinne Diacre profite de la pause pour tenter un replacement de Delphine Cascarino (sur le banc au coup d’envoi) sur l’aile droite, à la place d’une Kadidiatou Diani, avant de relancer à l’heure de jeu deux titulaires habituelles, en les personnes de Sakina Karchaoui côté gauche et au milieu, de Grace Geyoro, autrice d’une frappe sur le poteau elle aussi et d’un but refusé pour une faute de main en toute fin de match. Une rencontre seulement à moitié placée sous le signe des coiffeuses donc, comme pour déjà préparer le quart de finale contre les Pays-Bas, dont le sélectionneur Mark Parsons et son staff étaient d’ailleurs présents à Rotherham pour observer leurs futures adversaires. On suppose qu’ils retiendront la belle résistance opérée par les Bleues face à une équipe frustrée par son manque de réussite (illustrée par le tampon de l’ancienne Havraise Þorvaldsdóttir sur Aïssatou Tounkara ou la prise de bec entre Wendie Renard et son ancienne coéquipière Sara Björk Gunnarsdóttir) malgré une montée en puissance conséquente en fin de partie, mais aussi cette incapacité à tuer le match (bien que les deux buts annulés en deuxième période ne rendent pas justice à la partition récitée par les Françaises). L’exemple le plus flagrant s’est produit au bout de 11 minutes et 30 secondes dans le temps additionnel, lorsque la VAR confirme qu’Ouleymata Sarr (revenue se tester à la place de Malard et de nouveau restée muette) a fait chuter Gunnhildur Jonsdottir dans la surface. Dagny Brynjarsdottir ne se fait pas priver pour sauver l’honneur des siennes en frappant en force, en plein dans la lucarne de Pauline Peyraud-Magnin (1-1, 90e+12). Samedi prochain, il pleuvra sur le Yorkshire. L’excuse de la météo ne tiendra donc plus. Restera le défi physique à relever face à une équipe qui n’a pas non plus l’habitude de faire dans la dentelle.
Islande (4-2-3-1) : Sigurðardóttir – Árnadótti, Viggosdottir, Sigurðardóttir, Gísladóttir (Gunlaugsdóttir, 60e) – Brynjarsdottir, Gunnarsdóttir (Jónsdóttir, 60e) – Jónsdóttir (Gudmunsdóttir, 60e), Vilhjalmsdottir, Albertsdóttir (Andradóttir, 81e) – Þorvaldsdóttir. Sélectionneur : Thorsteinn Halldórsson.
France (4-3-3) : Peyraud-Magnin – Bacha (Karchaoui, 63e), Renard, Tounkara, Torrent – Mateo, Bilbault (Pallis, 46e), Toletti (Geyoro, 63e) – Baltimore, Malard (Sarr, 79e), Diani (Cascarino, 46e). Sélectionneuse : Corinne Diacre.
Par Julien Duez, au New York Stadium