- Euro 2022
- Gr. D
- France-Italie (5-1)
La France en état de Grace face à l’Italie
Impitoyables. Face à leur adversaire réputé le plus coriace, les Bleues, portée par une superbe Grace Geyoro, n’ont pas fait dans la dentelle et ont éparpillé l’Italie façon puzzle (5-1). Le premier objectif est atteint, l’équipe de France n’a pas tremblé et a assumé son statut de favorite. Très bonne nouvelle pour la suite.
France 5-1 Italie
Buts : Geyoro (9e, 40e, 45e), Katoto (12e), Cascarino (39e) pour la France // Piemonte (76e) pour l’Italie
Elles étaient attendues au tournant, surtout après deux amicaux de préparation face à des adversaires jugés bien peu coriaces. Après le Cameroun (4-0) et le Vietnam (7-0), les Bleues se sont payé un nouveau test-match contre une Italie méconnaissable. Bilan : 5-1. C’est clinique, c’est chirurgical, c’est sans pitié et surtout, après l’Allemagne contre le Danemark (4-0), c’est un énorme signal envoyé à la concurrence de la part d’une nation classée juste en dessous des favorites de cet Euro.
Il y a des Giuliani à qui New-York réussit mieux que d’autres. Si Rudy Giuliani en est un bon exemple, puisqu’il est resté huit ans assis sur le siège d’édile de la Grosse Pomme, on ne peut pas en dire autant de Laura Giuliani, dont le mandat entre les perches du New York Stadium de Rotherham s’est résumé à 45 minutes abominables. Pourtant, ce sont les Françaises qui se payent la première frayeur de la partie, très vite d’ailleurs : dans le duel bianconero entre Barbara Bonansea et Pauline Peyraud-Magnin, c’est un Hulk aux allures de Cléopâtre Darleux qui écarte avec autorité la tentative de sa coéquipière à la Juventus (4e) et évite aux Bleues de boire précocement la tasse. Fausse alerte, la défense est bien en place et la titularisation (presque) surprise d’Aïssatou Tounkara à la place de Griedge M’Bock aux côtés de Wendie Renard prouve qu’en défense centrale, Corinne Diacre a le choix de la reine.
Grazie Geyoro
En attaque aussi d’ailleurs. Surnageant sur son côté droit, Kadidiatou Diani centre et trouve Sara Gama qui rate complètement sa relance en repoussant plein axe. Bien à l’affût à l’entrée du petit rectangle, Grace Geyoro frappe sèchement en première intention, et elle a bien raison : son tir flottant trompe Giuliani qui doit se retourner une première fois (1-0, 9e). La deuxième ne traîne pas, et cette fois-ci, c’est la portière du Milan qui est coupable de son coquin de sort en dégageant un service de Sakina Karchaoui directement dans les pieds de Marie-Antoinette Katoto. Pour son premier tournoi majeur, l’attaquante parisienne a montré d’entrée de jeu qu’elle savait répondre présent quand on l’attend au tournant (2-0, 12e).
Mais ce duel transalpin était celui de sa coéquipière au PSG. En déposant Giuliani en face à face, Geyoro se paye un doublé (4-0, 40e), puis un triplé cinq minutes plus tard (5-0, 45e), avant le retour au vestiaire. En ajoutant la praline de 25 mètres signée Delphine Cascarino (3-0, 38e), les Bleues ont dit la messe plus vite que prévu. Malgré un stade acquis à sa cause, l’Italie est dans un jour sans et, même si elle a réalisé plusieurs parades décisives, Pauline Peyraud-Magnin a surtout pu constater les vendanges – 9 tentatives manquées sur 13 – de ces attaquantes qu’elle connaît par cœur. Grisée par leur exploit, les Françaises ne jouent pas les fières à bras. Dit autrement, le second acte est consacré à temporiser plutôt qu’à tenter de battre le record des États-Unis établi face à la Thaïlande en 2019 (13-0). Le sauvetage de l’honneur italien par la remplaçante Martina Piemonte (pourtant attaquante en Lombardie du côté de l’AC Milan), qui trompe PPM d’une jolie tête décroisée (5-1, 77e), fera figure de seule ombre au tableau. Malgré deux violentes charges dont elle a été victime (la seconde a d’ailleurs failli valoir un carton rouge à Sara Gama), Grace Geyoro est sortie sur ses deux jambes et la tête haute. Il y avait de quoi. Cette équipe de France a montré qu’on pouvait être championne du monde des matchs amicaux et prendre ses responsabilités dans les moments qui comptent. Pourvu que ça dure !
France (4-3-3) : Peyraud-Magnin, Karchaoui (Baltimore, 87e), Renard, Tounkara, Périsset – Toletti, Bilbault, Geyoro (Dali, 67e) – Cascarino (Malard, 67e), Katoto (Sarr, 77e), Diani (Bacha, 77e). Sélectionneuse : Corinne Diacre.
Italie (4-3-3) : Giuliani – Boattin, Linari, Gama, Bartoli – Caruso (Piemonte, 74e), Giugliano (Simonetti, 46e), Galli (Rosucci, 46e) – Bonansea (Di Guglielmo, 80e), Girelli (Giacinti, 58e), Bergamaschi. Sélectionneuse : Milena Bertolini.
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