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- Serbie/France (1-1)
La France bâille en Serbie
Au terme d'une rencontre peu emballante, l'équipe de France a décroché un match nul face à la Serbie. Pogba a ouvert le score avant que le non-rythme de la partie ne permette à Kolarov d'égaliser sur coup franc. Décevant mais loin d'être inquiétant.
A. Kolarov (80′) pour Serbie , P. Pogba (12′) pour France.
Un stade vide, une pelouse de taupes, l’absence d’Arsène Wenger… Ce soir à Belgrade, tous les indicateurs étaient au vert pour s’offrir une bonne sieste devant 22 mecs courant en short. Et dieu qu’elle fut bonne. Seconde répétition amicale de Bleus victorieux en milieu de semaine face à l’Espagne, cette opposition face à la Serbie a en effet été marquée du sceau de l’ennui. Durant de longues minutes, coiffeurs français et « ic » locaux se sont gentiment écharpés sans que l’œil ne sursaute ou presque. Peu aidés par des conditions dignes d’un Jouy en Josas – Porcheville, les deux équipes ont navigué tant bien que mal entre les bosses sans qu’un frisson ne s’en échappe. Dès lors, rien de plus logique qu’un match nul à la sortie, avec un but sur coup de pied arrêté dans chaque camp. Dans le jeu, cela aurait été de toute façon trop compliqué. Et tant pis pour les remplaçants français, qui n’auront, ce soir, pas eu l’occasion d’exprimer pleinement leurs ambitions.
Silence, on tourne
Avant le coup d’envoi, Didier Deschamps tente pourtant de donner du piquant à la rencontre. Exit sept des onze membres de l’équipée espagnole et place à une composition pour le moins surprenante : Mathieu en défense à la place de Mamad, Digne sur le côté gauche, Cabaye et Schneiderlin d’entrée et surtout, un trio Sissoko-Cabella-Rémy pour porter les estocades. La revue d’effectif est évidente, l’entame moins emballante. Traînant la patte, les Bleus enchaînent mollement face à des Serbes qui, pour la première d’Advocaat sur le banc, se contentent de distribuer quelques taquets. Sans être dangereuse, l’EDF va pourtant trouver la faille assez rapidement. Cabella obtient un corner, botte et cherche Sissoko au premier poteau. Dépassant le fantasque Moussa, le cuir atterrit finalement dans les crampons de Pogba, étrangement abandonné et donc facile pour débloquer les compteurs. Le boulot déjà fait, les Bleus en profitent pour multiplier les passes et laissent peu à peu la Serbie remonter d’un cran. Rien de bien inquiétant, sauf pour Lucas Digne, qui à la 20e minute prend le ballon plein tarin. La frayeur est toutefois de courte durée, tout comme sur les rares offensives de Serbes qui n’arrivent pas à trouver le cadre.
Kolarov réveille la France
Face à ce mutisme général, même CPJ et Bixente se retrouvent micros coupés. Le silence étant d’or, les 22 bons hommes vont poursuivre sur le même rythme. Ne pouvant exploiter à plein les qualités de vitesse de Rémy et Cabella, les Bleus continuent leur pèlerinage, non sans échapper à quelques vilains tacles venus de l’Est. Quelques cris émasculés, pas de bobos, mais l’impact mis par les partenaires de Kolarov provoque quelques situations dangereuses. Le latéral de City et sa frappe de mule ne tardent d’ailleurs pas à chauffer les gants de Lloris. Une première frappe, un coup franc de sagouin, avant l’inévitable. Sur sa troisième tentative, Aleksandar contourne le mur et balance une mine directement dans les cordes. Hugo battu, la France paye son endormissement relatif et abandonne la victoire au détriment d’un nul qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Rien de grave néanmoins pour Didier Deschamps : en 2016, son équipe devrait évoluer dans des stades pleins et sur des pelouses décentes. Mais toujours sans Arsène.
Par Raphael Gaftarnik