- Ligue 2
- Play-off
- Rodez-Paris FC (2-2, 3-2 TAB)
Les colosses de Rodez
Au terme d’une soirée irrationnelle, Rodez a écarté le Paris FC des barrages pour la Ligue 1 aux tirs au but (2-2, TAB 3-2). Grâce à ce succès, les Ruthénois peuvent continuer de rêver en leur première montée dans l’élite, même si le chemin est encore long.
Se faire égaliser dans les derniers instants de la rencontre, rater ses trois premiers tirs au but, mais tout de même l’emporter, voilà le scénario de dingue qu’a vécu Rodez ce mardi soir lors de son barrage d’accession pour la Ligue 1 face au Paris FC à Paul-Lignon (2-2, 3-2 TAB). Avant de se focaliser (très) rapidement sur leur finale de play-off face à Saint-Étienne vendredi, les Ruthénois peuvent savourer.
Cardiaques s’abstenir !
« C’est magnifique et inexplicable. Ce qu’on a vécu cette saison, c’est magique ! Il y a une forme de revanche, se lâchait Lucas Buades au micro du diffuseur. La fin de la saison dernière nous a unis, soudés. On a donné la meilleure des réponses sur le terrain, pourquoi ne pas continuer. » Le milieu de terrain n’est pas le seul à avoir du mal à décrire l’exploit réalisé par le RAF, sauvé de justesse un an plus tôt, devenant au passage le nouvel ennemi juré des Girondins de Bordeaux. « Ce scénario ? Ils vont me faire crever », se marrait le président de Rodez, Pierre-Olivier Murat. Et il y a de quoi. Alors qu’ils menaient au score pendant plus d’une heure et qu’ils avaient le match en main, les Ruthénois ont vu Kouadio-Yves Dabila arracher la séance de tirs au but dans la septième minute du temps additionnel.
🏆 #RAFPFC 🤯 Rodez se qualifie pour les Playoffs 2 de Ligue 1 au terme d'une séance de tirs au but totalement folle ! pic.twitter.com/XPZBJ67w7u
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) May 21, 2024
Marqués, les hommes de Didier Santini ont commencé de la pire des manières l’exercice en ratant complètement leurs trois premières tentatives, obligeant leur entraîneur à prendre de la Ventoline. Heureusement, le portier ruthénois a permis aux siens de garder un infime espoir en repoussant la tentative de Lohann Doucet avant que les Parisiens ne se sabordent à leur tour en gâchant leurs trois dernières cartouches. Historique ? Non, puisque selon le compte X @Statsdufoot, le Haka Valkeakoski avait réalisé l’exploit en 1985 de l’emporter contre le HJK Helsinki en finale de la Coupe de Finlande après avoir manqué ses quatre premières tentatives lors de la séance de tirs au but (2-1). Quoi qu’il en soit, cette performance remarquable risque de hanter longtemps le PFC, qui n’a remporté aucun de ses 6 derniers matchs de barrages d’accession à la Ligue 1 (4 nuls, 2 revers).
Ewen Jaouen, bienvenue dans le monde pro
Dans cette soirée dantesque, un nom est particulièrement ressorti, celui d’Ewen Jaouen. Arrivé fin avril en prêt depuis Reims en tant que joker médical pour pallier les blessures des deux gardiens du RAF, Lionel Mpasi et Sébastien Cibois, le portier de 18 ans ne jouait que son septième match en professionnel, faisant de lui l’un des deux plus jeunes gardiens de but titulaires à ce niveau dans les cinq meilleurs championnats européens. Tout n’a pourtant pas été rose pour lui lors de cette rencontre. Si tout a bien commencé avec son dégagement décisif pour Killian Corredor sur le deuxième pion de son équipe, le jeune gardien s’est manqué sur l’égalisation sur le gong des Parisiens. Malgré ça, celui qui évoluait en N2 il y a encore un mois a été déterminant en repoussant deux tentatives adverses lors de la séance, celles de Doucet et de Jabbari. « Le foot c’est trop bien, souriait-il au micro de beIN Sport en sortant de cette folie. On a travaillé (les tirs au but, NDLR) avec Charles (Cieslinsky), l’entraîneur des gardiens. Il y a un match à Saint-Étienne maintenant, la Ligue 1, on en rêve. »
Prochaine étape pour le club aveyronnais, Saint-Étienne à Geoffroy-Guichard vendredi dans un match « sec ». Le dernier obstacle pour les Rouergats avant d’affronter le boss final, Metz, 16e de Ligue 1, dans une confrontation aller-retour pour écrire l’histoire du club, qui n’a jamais évolué dans l’élite. Dans une saison où tous les exploits semblent réalisables, Didier Santini, l’entraîneur du RAF, semble y croire dur comme fer : « On me parle de la fraîcheur qui pourrait nous manquer. Mais croyez-moi, mes joueurs sont prêts. Quand tu vas à Geoffroy-Guichard, face aux Verts, devant 35 000 spectateurs, tu te sens très fort. Il va falloir récupérer et être très sérieux. » La marche est haute, mais rien ne semble impossible pour cette surprenante équipe de Rodez.
Par Thomas Morlec