- Italie
- Serie A
- 14e journée
- Fiorentina/Juventus Turin (0-0)
La Fiorentina ne profite pas d’une petite Juve
Ce soir à Florence, la Juventus aura longtemps laissé jouer la Fiorentina de Borja Valero et Pizarro. Neutralisation entre deux défenses à trois bien étudiées, des cartons et peu de frissons. Une occasion manquée pour la Viola, qui aurait pu surprendre des Turinois ayant déjà la tête à leur match de C1 contre l'Atlético.
L’Artemio Franchi est plein, bruyant et coloré pour accueillir son ennemi juré en ce vendredi soir. Pour ce grand classique du football italien, qui laisse toujours planer un vieux parfum de football de village, la feuille de match présente seulement quatre nationaux. Du côté du violet, Montella sort un 3-5-2 hispanophone avec un milieu fait de Joaquín, Mati Fernandez, Pizarro, Borja Valero et Alonso, et une attaque Gómez-Cuadrado. En face, l’implacable Vieille Dame perpétue la tradition et regarde de haut la cité florentine : rivalité ou pas, Allegri n’a pas besoin de Carlitos Tévez pour aller visiter sa Toscane. L’ex du Milan propose une composition idiomatique qui parle français à gauche (Coman-Pogba-Évra), espagnol à droite (Llorente-Pereyra-Vidal) et italien derrière (Pirlo et le trio Ogbonna-Bonucci-Chiellini). Enfin, ce Fio-Juve est aussi un duel entre deux des meilleurs gardiens de Serie A : Neto et Buffon.
Bonucci plutôt que Pirlo, les cartons plutôt que les occasions
Après quelques mouvements, le stade retient son souffle lorsque Pogba contourne habilement Savić et se présente à l’entrée de la surface… Mais c’est au-dessus. Deux minutes plus tard, la frappe du gauche de Llorente connaît le même sort. Puis, le match perd en rythme. Lors du premier quart d’heure, Ogbonna gagne ses premiers duels face à Cuadrado, Chiellini décourage Gómez et Bonucci joue son rôle de libéro du XXIe siècle avec mesure et précision. Pendant ce temps-là, la Fio court vite sur les contres et respire avec Borja Valero. Mais Gómez n’arrive pas à suivre Cuadrado sur contre, et la formation d’Allegri défend bien sur attaque placée. Alors, il reste les coups de pied arrêtés. À la 19e minute, après une faute évitable d’Évra sur Joaquín, le coup franc de Mati Fernandez heurte le bras de Chiellini dans la surface alors qu’il était en train de retenir un maillot. Tout le stade réclame un penalty, mais Nicola Rizzoli, arbitre de la dernière finale de Coupe du monde, laisse jouer.
Tandis que Florence reprend le match en main et gagne la possession en cette première mi-temps, le match propose des coups francs, des corners et surtout beaucoup de fautes. Des jaunes pour Pizarro, Ogbonna, Chiellini et Cuadrado, et peu d’occasions. Forcément, le stade s’enflamme rapidement, comme un village furieux. Alors que Bonucci manœuvre bien plus qu’un Pirlo qui passe inaperçu (48 ballons touchés contre 29), la Viola termine la mi-temps avec 55% de possession. Fernando Llorente et Mario Gómez, eux, ne touchent que 15 ballons chacun. Moins que le gardien Neto.
Tévez ne suffit pas, Cuadrado non plus
À la reprise, la Juve est plus conquérante et Évra teste rapidement les poings de Neto sur un bon service de Pogba. Mais des deux côtés, la mélodie sonne faux. Borja Valero se plaint des trop nombreux dégagements de Basanta, tandis que Bonucci gueule avec les mains sur ses milieux sans mouvement. Le match se transforme en une bataille entre experts de transversales : Pizarro contre Pirlo. De son côté, Pogba fait sentir qu’il peut se passer quelque chose dès que le ballon approche ses longues jambes, mais le Français est maladroit dans le dernier geste et trop agressif (carton jaune à la 58e). Après une heure active mais légère, Coman laisse sa place à Tévez à l’heure de jeu.
À vingt minutes du terme, c’est à Montella de changer d’attaquant : Babacar pour Gómez. Mais les espaces ne sont pas plus nombreux. Au milieu de tout le monde, Bonucci continue à lire sa partition, celle d’un modèle pour tout défenseur central souhaitant avoir de l’influence sur le jeu de son équipe. Et quand Matías Fernández vole un ballon dans la moitié adverse et sert idéalement Gómez dans la surface, c’est ce même Bonucci qui tacle les espoirs des locaux. Alors que l’action est encore vivante, Joaquín tente un petit pont pastoresque sur Chiellini, qui n’hésite pas une seconde à faire faute. Applaudissements pour la sortie d’un bon Joaquín et l’entrée d’Aquilani. Sifflets pour l’entrée de Marchisio et le repos de Pirlo. C’est finalement la Juve qui termine le match avec le ballon. Vidal se montre enfin, Cuadrado sort blessé, Padoin gagne du temps de jeu et Évra enchaîne les appels en profondeur. Mais ce sera un classique italien sans but ni occasion. La Fiorentina est à 3 points de la troisième place du Napoli, tandis que la Juve compte 4 points d’avance sur la Roma, qui accueille demain un Sassuolo surprenant.
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Par Markus Kaufmann