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La fin du trou de Bale ?

Par Dave Appadoo
La fin du trou de Bale ?

Ca commençait à gloser sur Gareth Bale, porté disparu depuis sa double confrontation de feu face à l’Inter l’an dernier. Mais son doublé face à QPR le week-end dernier signe-t-il le retour de l’enfant prodige avant le déplacement de Tottenham au Rubin ?

Phil Thomson, le défenseur de Liverpool, racontait il y a quelques années qu’il lui arrivait encore de cauchemarder de Gary Birtles, l’attaquant de Nottingham Forest qui avait désossé à lui seul Liverpool, alors double champion d’Europe sortant, lors du premier tour de la Coupe des clubs champions 1978-1979. Lilian Thuram, lui, avait confié que depuis le quart de finale de l’Europe 2000 gagné par les Bleus face à l’Espagne, il regardait régulièrement ce que faisait son tourmenteur du jour, le feu follet Pedro Munitis. La planète foot regorge de défenseurs traumatisés à vie par un adversaire touché par la grâce. Et il y a de très fortes de chances que le quatuor Maicon, Lucio, Chivu, Zanetti soit lui aussi marqué au fer rouge par Gareth Bale. L’an dernier, la défense de l’Inter Milan, tout frais vainqueur de la Ligue des champions, s’était fait concasser comme rarement à un tel niveau par l’ailier gauche de Tottenham. Un triplé à San Siro inscrit quasiment tout seul, deux passes décisives au retour à White Hart Lane au bout de rushs impossibles, le tout saupoudré d’une galerie de highlights entre slalom spécial et slalom géant.

Juste après le match à Milan, plusieurs journalistes italiens s’étaient tournés vers leurs confrères anglais avec une seule question : Bale, c’est combien ? Et les journaux britanniques de se lancer aussitôt dans une surenchère de superlatifs avec en toile de fond cette projection voisine à celle d’une autre légende galloise, après avoir alimenté pendant vingt ans l’hypothèse « Ah si Ryan Giggs avait été anglais… » . Sauf que ce géantiste des pelouses vertes avait semblé marquer un vrai coup d’arrêt dans la foulée de cette double confrontation en forme de consécration. Davantage surveillé, avant de carrément se blesser (en janvier) sans jamais vraiment retrouver son explosivité, fruit d’une convalescence bâclée (pour jouer le quart de finale retour face au Real Madrid) et d’une usure évidente du gamin seulement âgé de 21 ans. De quoi se montrer indulgent malgré tout, le môme ayant réussi en une poignée de matchs ce que d’autres se contenteraient largement en une saison complète, et suffisant en tout cas pour être sacré joueur de l’année outre-Manche.

Le plan anti-Bale
Pourtant, il y avait comme un doute : et si Gareth Bale n’avait été que l’homme de ce double-match ? Une hypothèse a priori folle quand on se penche sur la qualité du Spur. Une vitesse sidérante, une capacité à répéter les courses qui le rendent de plus en plus en dangereux au fur et à mesure que le match avance et que le défenseur se fatigue, une conduite de balle « giggsienne » (comprenez : aussi rapide que sans le ballon) et une qualité de centre et de frappe sans beaucoup d’équivalents en Premier League. Même le Mundo Deportivo, pourtant pas très porté sur le rosbeef, y allait de son éloge: « Il combine la résistance d’un coureur de 800m comme Steve Ovett à l’accélération et les appuis d’un ailier de rugby comme Bryan Habana. Et quand il est près de la ligne, il délivre des centres brossés brésiliens. De grands mots ? Demandez à Maicon laissé pour mort après l’avoir croisé » . Alors quoi ? Alors Bale connaît une crise de croissance. Car le gaillard a été lu et décrypté dans tous les sens. Le plan anti-Bale tient en peu de lignes : le latéral couvre l’extérieur et le milieu récupérateur vient boucher la porte intérieure. Le genre de défense qui ne tient pas face un Lionel Messi par exemple, tout en appuis, en crochets courts et surtout intégré dans une animation offensive beaucoup moins stéréotypée que celle de Tottenham.

Car il faut bien le dire, les Londoniens ne sont un mystère pour personne : 4/4/1/1 – Van der Vaart étant un peu en retrait par rapport à la pointe – avec deux « vrais » joueurs de couloirs, Bale et Lennon, qui restent scotchés à leurs lignes respectives sans jamais permuter. Implacable face à des blocs défensifs totalement effrités (et la suite de l’histoire montre bien que l’Inter, étrillé ensuite par Schalke 2-5, avait un open space en guise de défense) mais forcément limité face à des formations bien regroupées. La faiblesse de Bale pour l’instant, son talent s’exprimant tellement mieux dans les grandes chevauchées quand dans les déplacements plus courts. Peut-il apporter cette variation à son jeu tout en longues courses ? De cette question dépend la capacité de Bale à devenir un joueur de classe mondiale. Le Pays de Galle veut y croire, l’Angleterre aussi. Pour pouvoir passer les deux prochaines décennies à justifier ses échecs en soupirant : « Ah, si Gareth Bale avait été anglais… » .

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Par Dave Appadoo

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