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La fin de l’Inter-minable ?
Inter le club maudit. Massimo Moratti a dû en avaler des couleuvres depuis qu'il a pris la tête du club. Mais en 2010, son bébé est enfin en finale de C1. Il ne reste plus qu'à flinguer cette image de perdant et redorer son blason hors de ses frontières.
Baggio, Adriano, Bergkamp, Cuper, Veron, Pagliuca, la liste des mecs –a priori– plutôt doués mais qui se sont finalement ratés à l’Inter Milan est longue comme le bras. Souvent catalogué comme un club de losers, l’autre squad de Milan peut définitivement enlever cette fâcheuse étiquette. Leurs cinq titres de champion d’Italie consécutifs ? Tout le monde s’en cogne. A vrai dire? sans l’affaire du Calciopoli, qui a clairement déséquilibré le championnat transalpin, l’Inter sprinterait encore derrière son premier scudetto depuis 1989. Peu importe, ce soir en finale de Ligue des Champions contre le Bayern, l’Internazionale peut devenir le premier club transalpin à réussir le triplé C1-Serie A-Coupe d’Italie. Chapeau. Pourtant l’Europe n’a jamais été leur tasse de thé…
Là-dessus, l’histoire est formelle. La dernière finale de C1 remonte à 1972. Grosso modo l’année de naissance de Lilian Thuram et Garou. L’Inter n’a même pas de regrets à avoir, le club ne s’est jamais vraiment retrouvé au bon endroit au bon moment. Excepté la regrettée Coupe UEFA qui donna un sacré coup de F5 au palmarès milanais (victoires en 1991, 1994, 1998, finaliste en 1997), l’Europe s’est systématiquement refusée aux Lombards. Comme ça, sans justification. Pourtant, dès les années 60, Milan s’érige en place forte du football du Vieux Continent. Sous l’égide d’Helenio Herrera, ce “mage méconnu” et ancien joueur du Red Star 93 dans les années 40, l’Inter invente le football moderne. D’aucuns parleront de catenaccio. Pourtant, HH est un fin tacticien. Il renforce sa défense centrale (avec le libero) et développe ses “couloirs”. Il est le premier à utiliser ses latéraux pour déborder. Giacinto Facchetti qui prend son aile gauche, c’est lui. C’est simple, les années 60 sont intéristes. La Grande Inter remporte deux C1 (1964 contre le Real, 1965 contre Benfica). Luis Suarez et Sandro Mazzola inondent le pré de leur classe. Tout semble sourire aux Nerazzurri.
L’hégémonie… puis le néant
Finalement, c’est la finale –perdue– de 1967 contre le Celtic qui sonne le glas de l’Inter majestueuse. Ensuite, place au chaos. Depuis le départ du mage Herrera en 1968, le club a connu 31 entraîneurs (!!!) sans jamais retrouver son aura sur la scène européenne. C’est le virage entier du football moderne que va rater le club. Entre 1972 et aujourd’hui, le club a laissé l’Europe se disputer le fromage sans lui. Pas une finale. Très peu de regrets en somme. L’Inter s’est foirée chaque année. Des éliminations ridicules (FC Amsterdam en 1975), inattendues (Beveren 1979, Malmö 1990) ou honteuses (Setubal 1973, Bucarest 1982, Vienne 1983) viennent pourrir les ambitions italiennes. Pendant que la Juventus et le Milan règnent sur l’Europe et le pays, l’Inter patauge…
Ronaldo, Matthaüs, Klinsmann, Djorkaeff, Vieri n’y changeront rien. Le club n’a pas l’étoffe d’une Juventus ni le savoir d’un Milan AC. A coups de millions, le président Massimo Moratti plombe son club plus qu’il ne le renforce. Il aura fallu l’arrivée de José Mourinho et le retour à une tactique stricte et formelle pour que le club s’invite de nouveau sur le toit de l’Europe. D’autant que l’Inter a une revanche à prendre sur Madrid. Entre 1981 et 1986, l’Inter s’est arrêtée trois fois en demi-finale. Éliminée à chaque fois par le Real Madrid. Comme quoi l’Histoire est bien faite. Mourinho est à 90 minutes (ou plus) d’une place aux côtés d’Herrera. Après, il pourra rester à Madrid…
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