- Coupe du monde 2014
- Groupe H
- Russie
La fiche du supporter russe
Parce qu'une Coupe du monde, c'est surtout avant le coup d'envoi et après le coup de sifflet final que ça se vit. Parce que les supporters à la Coupe du monde, c'est comme les Pit Girls en F1, dans les teasers de match, ils sont mis en avant une image sur quatre. Et parce qu'un Mondial, c'est surtout une immense soirée déguisée qui dure un mois, on s'est dit qu'à l'instar des équipes, les fans aussi méritaient leur fiche. Place à la Russie.
Trois questions à…
Ilya, ultra du CSKA et soutien intermittent de la sélection russe
Que retiens-tu de ces éliminatoires ?
C’est quoi la différence entre le CSKA et l’équipe russe ?
Tu serais prêt à faire quoi pour gagner le Mondial ?
La fiche technique
* Le portrait-robot39% HLM –Mixité sociale et supportérisme, les HLM russes sentent bon la galère post-soviétique. À Moscou, les ultras des différents clubs sont habitués à cohabiter dans les mêmes immeubles, dont les cours devraient s’animer les soirs de match.28% moscovite –Saint-Pétersbourg ne s’intéressant qu’aux aventures du Zénith, les groupes des gros clubs de Moscou ont les mains libres pour se distribuer les rôles au sein de l’Union des supporters russes. 18% Kamoulox ethno-nationaliste –Une tribune de supporters russes à l’étranger, c’est aussi un grand merdier identitaire slavo-caucaso-asiatique.12% Arshavin –Andrey Arshavin jouit toujours d’une popularité démesurée et les maillots floqués à son nom pour la campagne polonaise de 2012 devraient être une nouvelle fois du voyage. Has-been de la sélection, surcoté dans la presse people, l’ancienne figure de proue du football russe continuera de vendre des déodorants quand ses camarades flamberont sous les sunlights de Rio. 3% néo-Capello –La presse le répète à l’envi depuis des semaines : Fabio a tiré les leçons du fiasco anglais en Afrique du Sud. Le Capello nouveau se montre régulièrement à la télé russe et force sa nature en détaillant sa méthode.
* L’hymne non officiel Katyusha, joué par le premier accordéoniste qui passe (ou sur iPhone pour la version électro). Savant mélange de patriotisme soviétique et de folklore russe, massacré à toute heure du jour et de la nuit.
* Le matériel du parfait supporter Combo 24/7 sportsman : Air Max / micro-short Umbro / T-Shirt Adidas / Casquette Spartak Moskva. Parce qu’on ne sait jamais qui l’on va croiser.Combo Patriote Made in China : Treillis / marinière / béret de l’armée rouge acheté dans un magasin de souvenirs / drapeau soviétique. Parce qu’on regarde un peu trop la télé russe.Combo Tcheliabinsk-Sharm-El-Sheikh-all-inclusive-8EUR/jour/personne : Claquettes achetées à la sortie de l’avion / pantacourt d’origine inconnue / maillot de Kerzhakov / casquette Sochi 2014 / drapeau russe distribué gratos par Russie Unie. Parce qu’après tout, on est quand même en vacances.Combo Week-end à Saint-Pétersbourg : Costume 3 pièces de Pierre Le Grand (accompagné de Catherine II si Madame est du voyage ou si Sasha est partant pour s’habiller en femme) / drapeau tsariste. Parce qu’on a beau être en juin, ça reste le pays du carnaval.
* L’apéro type « À Rome, fait comme… » La cachaça va couler à flot. La vodka, c’est pour la maison. Attention à la tradition tenace de réserver ses pires cuites aux longs trajets, les avions brésiliens devraient s’en souvenir.
* L’image qu’ils vont laisser aux BrésiliensComme sur la Côte d’Azur ou à Chypre, ouvriers et cadres sup’ vont flamber sans se préoccuper des dégâts, quitte à vivre à la diète jusqu’à la fin de l’année. Pas de quoi améliorer l’image de marque des touristes russes, mais l’essentiel est ailleurs : tant que l’argent rentre, l’esprit sportif est sain et sauf.
* La galaxie du supporterLes copains serbes restant à la maison, pas de grand raout de la fraternité slave à l’horizon. Pas de match retour Pologne-Russie non plus. Fort heureusement, Allemands, Néerlandais, Croates ou Suisses devraient être enclins à des rencontres opportunes dans les champs de canne à sucre. À l’opposé, les BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) n’apportant pas de perspectives de jumelage à long terme, l’Iran reste la seule option footo-isolationniste.
* La trace de bronzage Écarlate pour les Moscovites et les Sibériens, peu sensibles aux campagnes de prévention du mélanome. RAS pour les supporters originaires du Caucase et d’Asie centrale, pas franchement dépaysés.
En kiosque : SO FOOT #117 – Un numéro double et un supplément pour tout savoir sur le Mondial !
Par Ronan Evain