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La fiche du Paris Saint-Germain

Par Mathieu Faure
La fiche du Paris Saint-Germain

Champion toutes catégories, hors C1 bien entendu, le PSG s'est offert un joli lifting cet été. Un nouveau coach, un trio sexy sushi Pastore-Ben Arfa-Di María pour épauler Cavani, un travailleur polonais, et même un chanteur de reggaeton pour ambiancer le vestiaire. Sisi.

La carte postale de l’été

«  Chère Ligue 1,  Je suis arrivé un après-midi de juillet 2012. J’ai jonglé trois fois devant la tour Eiffel, balancé trois conneries aux pisse-copie qui m’attendaient dans l’auditorium et mon histoire a commencé ainsi. J’étais déjà au-dessus. J’étais jeune, bronzé, et une belle chemise blanche sur le torse me donnait un air sexy et bestial. Ensuite, j’ai débuté par un match contre Lorient. J’ai marqué. Deux fois. J’ai joué quatre saisons en Ligue 1, j’ai gagné quatre titres et terminé trois fois meilleur buteur. Tu me disais vieux l’an dernier, j’ai planté 38 fois et envoyé une dizaine de caviars aux copains. En marchant. J’ai manqué de respect à Bayal Sall, Mapou, Nkoulou, Baysse, Biševac, Lovren, Modesto, Basa, Raggi et à tous les défenseurs que tu as voulu me coller dans les pattes. Sans te parler des gardiens que j’ai humiliés. J’ai envoyé de la punchline sur et en dehors du terrain. J’ai été expulsé, averti, moqué, adoré, vilipendé, sifflé, hué, acclamé et j’ai pourtant choisi l’endroit et la manière dont j’allais partir. J’ai même quitté le terrain sans me faire remplacer. Rien à foutre. J’ai forcé Cavani à jouer au poste de Mollo pendant trois ans et j’ai dévoré tous les records individuels du club, non pas parce que je le pouvais, mais parce que je le voulais. Maintenant, je ne suis plus là. Et tu vas sans doute bien t’emmerder sans mon nez et ma grande gueule.

 Tu ne me méritais pas, mais je t’ai honorée.

Sportivement,

La légende. »

La visite médicale


On change tout. Le meilleur buteur et meilleur joueur du dernier exercice ? Parti.
L’entraîneur prolongé en février et le plus titré de l’histoire du club ? Viré. Le joueur à la femme la plus sexy du pays ? Pas prolongé.
Le troisième latéral gauche du club ? Vendu un rein au FC Barcelone. Le poste de directeur sportif vacant depuis trois ans ? Confié à un novice au CV flatteur et sans lien avec le PSG.
Les avant-matchs ? 45 minutes de vidéo sur l’adversaire.La possession ? Rien à foutre. On joue en contre et transition rapide.

Bref, tout a changé au PSG. Pour la première fois depuis l’arrivée de QSI, pas de recrue star mais des paris : Ben Arfa, Meunier, Jesé, Krychowiak, mais surtout Unai Emery, le coach qui vient de braquer en trois ans plus de coupes d’Europe que le football français en soixante piges. Moralité : le PSG est différent, au revoir la possession à outrance, plus de joueur omnipotent, plus de turnover, de collectif, de pressing et de boulot durant l’entraînement. C’est une petite révolution de palais qui s’est opérée au PSG durant l’été. Difficile de deviner quelle tournure cela va prendre, mais sur le papier, l’escouade est toujours aussi sexy. Et puis Emery, bordel, c’est quelque chose. La visite médicale est formelle : un corps tout neuf et une tête bien faite.

L’homme à ne pas suivre : Jesé

Attaquant de complément au Real Madrid, Jesé débarque dans la capitale avec un beau CV – Real oblige – alors que ses stats ne font pas sauter les braguettes. À l’inverse de madame, Aurah Ruiz, ancienne candidate de la télé-réalité espagnole, au physique à faire pâlir les Anges de NRJ12. À 23 ans, Jesé est déjà papa mais n’est plus avec la maman. Il aime aussi le Reggaetown, les coupes de cheveux affreuses, les bijoux, les tatouages et tout ce qui brille. Sur le papier, tout semble pointer vers le flop monumental. Surtout que le garçon a coûté 25 millions alors qu’il ne lui restait qu’une année de contrat en Espagne. Mais comme le football est plein de surprises, on se dit qu’un entraîneur espagnol qui a réussi à remettre Banega dans le droit chemin est capable de faire des miracles avec le CR7 de Las Palmas. Après tout, en jeune, le garçon était un phénomène. Son Euro U19 en 2012 était un modèle du genre (meilleur buteur et vainqueur).

Pourquoi… Alphonse Areola va-t-il enterrer la concurrence ?

Titi parisien dans l’âme, promis à un brillant avenir depuis ses débuts chez les jeunes, le gardien parisien revient enfin au bercail après trois prêts (Lens, Bastia, Villarreal). À 23 piges, le sosie de Billy Crawford sort d’une brillante saison en Liga couronnée d’une place dans les trente Bleus pour l’Euro, lui qui affiche un titre de champion du monde U20 en 2013 avec Pogba. Prototype du gardien du futur, le double « A » a séduit son entraîneur espagnol lors de sa saison en Liga, ponctuée d’une demi-finale de Ligue Europa. Déjà papa d’un petit bout de quinze mois, sérieux, appliqué, calme, Areola est en avance sur son âge. Trapp et Sirigu sont encore dans la place ? Pas grave. Areola va les enterrer. Dans deux ans, le bonhomme aura fait sauter Lloris en équipe de France. Et puis un fan du PSG, formé à la maison, titulaire dans les cages de Paname, c’est une formidable publicité pour cette académie où jeunesse se fait, et plutôt bien.

L’inexpertise de Bruno Salomon, la voix du PSG sur 107.1 et auteur de 143 « Gooooaallll » la saison dernière


 «  Pour les gooaalllls, je ne fais pas de préparation, je suis en freestyle en permanence. Je ne prépare pas non plus ma voix même si j’ai un petit rituel pas très catholique, puisque j’enquille les clopes et beaucoup de café avant les matchs. J’ai d’ailleurs un sponsor dédié avec Activox, des pastilles pour la gorge. En gros, si je pars sur un Gooaalll naturel, pas trop forcé, pour un but normal, je ne m’abîme pas la voix. Mais si je pousse la machine, je peux me claquer une corde vocale et être aphone le lendemain. Je remercie mes parents pour m’avoir donner une bonne voix, ça aide. Mon plus beau, ça reste sur la tête de Thiago Silva à Stamford Bridge en 2014. C’est une faille spatio-temporelle dans mon cerveau, j’oublie tout et je deviens fou, je crois même que je lâche des gros mots, à moins que ce ne soit Pierre Ducrocq, mon binôme. À Braga, avant l’arrivée de QSI, je m’enflamme sur un but de Hoarau et certains mecs de la tribune se retournent et veulent me casser la tête. Il y a eu des moments un peu compliqués, le lendemain du PSG-Barcelone en quart de finale aller de Ligue des champions sous Carlo Ancelotti par exemple, j’ai tellement appuyé sur la voix que j’ai craché du sang au réveil. Comme tous les footballeurs, j’ai un petit rituel musical d’avant-match, je m’enfile une bonne dose de rock genre Deftones, Blur ou Pearl Jam. Ça me met dans le bain direct. »



Le mois après mois


Août : Unai Emery se fait démolir par les spécialistes car il termine le match contre Metz avec seulement 51% de possession. On compare déjà les chiffres de l’Espagnol avec ceux de Laurent Blanc, même sur les parcours de golf. La saison va être longue.



Septembre : Jesé sort son album solo. Il vise le disque de platine. Pendant ce temps, Serge Aurier et Layvin Kurzawa choppent deux Pokemon rares en plein PSG-Angers, grâce au Wi-Fi gratuit du Parc des Princes. Quel outil. !

Octobre : Hatem Ben Arfa sort Cavani du onze de départ en jouant « faux 9 » . Cavani file à Saint-Anne, interné pour dépression chronique. Kevin Trapp sort sa collection automne-hiver. Franc succès.



Novembre : Salvatore Sirigu se lâche dans une interview accordée à L’Équipe. Gardien de la CFA depuis septembre, le Sarde passe le club au chalumeau et termine Oliver Letang sur Périscope. Bonne ambiance.



Décembre : Le PSG est champion d’automne avec une différence de buts de +34. Ángel Di María affiche déjà 17 passes décisives, Javier Pastore fait la saison de sa vie en numéro 10 et Marquinhos a des dents de plus en plus blanches. Rien de nouveau, quoi. Ah si, le PSG est sorti d’entrée en Coupe de la Ligue par Rennes. Du coup, des « Emery fera moins bien que Blanc » fusent à la cafétéria du boulot. Joyeux Noël.


Janvier : L’équipe B dézingue Nîmes en Coupe de France, Jean-Kevin Augustin plante un triplé et Benjamin Stambouli joue son premier match depuis septembre. Pendant le mercato, Lo Celso débarque enfin et prend un abonnement au Five de Puteaux. Pour sa première, un lundi soir contre les Portugais de Fontainebleau, Lo Celso joue avec Verratti, Di María, Pastore, Ben Arfa et Areola. C’est sale. Très sale.



Février : Mois de l’amour, Cavani fête ses trente ans et s’offre un quintuplé contre Metz. Mieux dans sa tête, le Matador prend enfin la relève du Z et enquille les caramels. Il est même décisif en huitième de finale de Ligue des champions contre Arsenal.



Mars : PSG – OL, après 567 attaques verbales de Jean-Michel Aulas, Nasser rachète Lacazette et Fekir pour gonfler les rangs de l’équipe de CFA. Sur le terrain, Ben Arfa s’offre un triplé et l’OL en prend six. Paris a 33 points d’avance sur l’OL et devient champion encore plus tôt qu’en 2016. Les joueurs ne s’emmerdent même pas à fêter ça au Volver. Pas le temps.



Avril : Paris passe enfin l’obstacle des quarts de finale de C1 après avoir sorti Dortmund. Cavani est encore décisif et se fait plaisir en zone mixte à la sortie du match : « Avant moi, il n’y avait rien » . David Luiz profite des suspensions de Thiago Silva et Marquinhos pour jouer le match de sa vie en demi-finale contre le Bayern, mais manque son tir au but et prive le PSG d’une finale. La faute à Jésus.



Mai : Emery est élu meilleur coach de Ligue 1 à égalité avec Pascal Dupraz. Laurent Blanc reçoit un trophée d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Julien Cazarre tente une blague sur la sodomie et les chameaux en pleine cérémonie, Nasser ne sourit pas.

Le onze type

Areola – Aurier, Thiago Silva, Marquinhos (ou David Luiz), Kurzawa – Krychowiak, Verratti – Ben Arfa (ou Lucas), Pastore, Di María – Cavani.


La charade

– À Paris, mon premier s’appelle « Navigo » . – À Paris, le monde appartient à ceux qui se lèvent comme mon second.- À Paris, mon troisième est l’aliment de base du treizième arrondissement.
– À Paris, mon quatrième est une mince bande de terre coincée entre deux mers.

– À Paris, mon tout est un courant de pensée particulièrement répandu au Parc des Princes.

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