- Ligue 1
- Présentation saison 2018-2019
La fiche du Nîmes Olympique
Le promu gardois a les crocs au moment de retrouver l'élite après 23 ans d'absence. Une attaque de feu autour du duo Bozok-Alioui, un public bouillant et un recrutement mélangeant vieux briscards et de jeunes promesses, beaucoup d'équipes pourraient se casser les dents sur le cuir des Crocodiles.
Le coup de soleil de l’été
La montée manquée avec le Lorient de Mickaël Landreau, Denis Bouanga a finalement pu attraper à 23 ans le train de la Ligue 1. Les Crocodiles ont déboursé 5 millions d’euros pour débusquer l’international gabonais. Meilleure attaque de Ligue 2 la saison dernière, Nîmes ajoute une nouvelle corde à son arc puisque le milieu offensif est un récidiviste pour ce qui est des chiches au-delà des 20 mètres et a inscrit 15 buts en 41 rencontres avec les Merlus la saison dernière. Surtout, le natif du Mans se rapproche géographiquement et sportivement de son club de coeur, l’Olympique de Marseille, comme il le clamait en fin de saison dernière sur Twitter. Un soutien qui lui avait valu dans le Morbihan quelques remontrances du public, certains déployant la banderole : « Bouanga, range ton clavier, mets tes crampons » . De quoi lancer un nouveau sujet de discussion dans les tribunes des Costières.
Allezzz l’OM ???
— BouangaDenis (@BouangaDenis) 3 mai 2018
Le fait divers d’été
Fin de course pour Jean Guy, 80 ans et figure de la French Connection, le gang qui faisait transiter la schnouf entre Marseille et les States dans les années 70 et 80. Le baron de la drogue s’est livré de lui-même aux autorités en poussant difficilement la porte du commissariat de Nîmes après 12 ans de cavale. Fast life.
L’équipe-type
Nîmes (4-4-2) : Bernardoni – Landre, Briançon, Lybohy, Miguel – Bouanga, Diallo, Savanier, Ripart – Alioui, Bozok. Entraîneur : Bernard Blaquart.
La prophétie : Théo Valls empêchera Nîmes de passer au second tour
En affichant une moyenne de 24 matchs, le milieu nîmois a cette fois contribué à la remontée des Crocodiles. Problème : c’est pile le taux de popularité que déplorait son homonyme Manuel Valls un an avant de se lancer dans la campagne présidentielle. La suite de l’histoire, vous la connaissez, les rouges coulent et c’est le jeune Kylian Mbappé qui ramasse tous les honneurs.
L’avis du capo
Cyril Roure, président de Nemausus 2013 : « J’ai tout connu avec le Nîmes Olympique. À 5 ans, j’allais au stade Jean-Bouin avec mon père, j’ai vu la D1 et l’Europe aux Costières… Donc retrouver l’élite 23 ans plus tard, c’est beaucoup d’émotions parce qu’entre temps, on a eu que la Coupe de France à se mettre sous la dent. Pour un jeune groupe comme le nôtre, la Ligue 1 va nous permettre de grandir. Le public nîmois est plutôt dans la réaction. L’engouement a commencé à émerger en fin de saison dernière. Là, on a déjà 7000 abonnements d’enregistrés, et ce n’est pas fini. La tribune sud devrait être remplie à 90% à chaque match. Certes, les abonnements ont augmenté (de 135 euros à 300 euros, ndlr) mais cela ne nous fait pas peur. Pour de la Ligue 1, ça reste raisonnable. Surtout qu’on va voir passer les plus grands clubs de France, avec aussi un beau derby contre Montpellier. L’objectif, forcément c’est le maintien, après le Nîmes Olympique a déjà prouvé par le passé qu’il était capable de belles surprises… »
L’avis d’Olivier Kapo
« Félicitations à eux. Revenir après 25 ans, c’est beau. À présent, il faudra s’accrocher parce que la Ligue 1, ce n’est pas la Ligue 2. Certains s’adaptent rapidement, mais ils ne sont pas majoritaires. L’écart entre les deux divisions, c’est le jour et la nuit. Quand vous jouez Tacalfred d’Auxerre, ce n’est pas Thiago Silva ! Un jour, ton adversaire s’appelle Tacalfred, le lendemain, Neymar ou Mbappé. Il va falloir être très costaud pour résister à ça. »
Le tweet de @JM_Aulas
« Cher @UmutBozok, malgré ton triplé de ce soir, je suis prêt à payer les loukoums et te jouer une ritournelle au piano pour que tu reviennes dès janvier dans notre formidable outil. #TeamErdogan #VendreLaPeauduCroco #NewFekir » 19 octobre 2018, 21h48
Ce que la VAR va changer pour lui
19 cartons reçus, dont 4 rouges, voilà le tableau de chasse d’Hervé Lybohy l’an dernier sous les couleurs du Paris FC. Le défenseur de 35 ans, devenu pro sur le tard (27 ans), avait été envoyé à la douche après trois contacts litigieux avec le Lorientais Gaëtan Courtret, le Valenciennois Sébastien Roudet et le Lensois Christian Lopez. Toujours sur une action éloignée du ballon et laissant planer un doute d’une réelle agression ou s’il s’agissait seulement de joueurs tirant à profit de la maladresse et du côté brusque de l’Ivoirien d’1m87 et 90kg. Peut-être que la technologie permettra enfin de réhabiliter cet éléphant dans un magasin de porcelaine. Car tout ça n’était que caresse pour lui.
Le prochain appelé chez les Bleus : Anthony Briançon
S’il y a pléthore de défenseurs centraux gauchers, Didier Deschamps a en revanche moins de solutions de rechange derrière Raphaël Varane. La preuve, c’est Adil Rami qui était présent en back-up en Russie. Et si le stoppeur du Real venait à s’absenter, le sélectionneur pourrait tenter de lancer Anthony Briançon. À 23 ans, le natif d’Avignon, formé à Lyon, a déjà 132 matchs dans les jambes avec les pros. Complet et parfait dans l’esprit, il est devenu la saison dernière un des chouchous des Costières. Allez, une bonne saison avec Nîmes, un transfert au FC Séville l’été prochain et c’est en outsider qu’il attendra la liste de DD pour le prochain Euro.
La photo de vacances
En enfilant la soutane, la retraite spirituelle de Paul Bernardoni au Maroc lui a fait le plus grand bien, puisque c’est l’esprit sain qu’il retrouvera une cage en Ligue 1. Mais détrompez-vous, Aloïs Confais est sept mois plus âgé que le gardien.
Le quiz
Avec 102 matchs dirigés depuis novembre 2015, Bernard Blaquart est le coach le plus capé sur le banc nîmois, depuis Kader Firoud et ses seize années de mandat répartis entre 1955 et 1978. Une stabilité qui a enfin permis au club gardois de retrouver l’élite, après avoir avalé 17 entraîneurs depuis leur descente en 1995, soit 23 ans.
Par Mathieu Rollinger
Propos d'Olivier Kapo recueillis par Julien Duez, ceux de Cyril Roure par MR.