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La fiche du Gazélec Ajaccio
Après une saison plus que réussie en Ligue 2, le Gazélec Ajaccio s'apprête à découvrir la Ligue 1. Une première dans l'histoire du club. Mais s'ils arrivent avec l'étiquette de jeunes puceaux, que tout le monde soit prévenu, les Ajacciens n'ont pas l'intention de jouer les victimes.
La carte postale de l’été
« Chère Ligue 1,
Depuis mai dernier, je suis tout excité, car je sais qu’on va passer la rentrée ensemble. D’ailleurs, j’ai un peu trop fêté ça et j’ai eu du mal à me remettre de ma gueule de bois, bah ouais, j’ai plus vingt piges, hein. Bon, tu ne me connais pas, c’est vrai, mais moi, j’ai beaucoup entendu parler de toi. Notamment par l’autre club de ma ville, l’ACA, qui a pas mal traîné chez toi ces dernières années. D’ailleurs, eux, tu peux les oublier, désormais quand tu évoques Ajaccio, pense au Gazélec, j’ai repris le contrôle footballistique de la ville. Bref, on m’a dit que tu étais un championnat assez difficile, en même temps, j’ai vu l’ETG rester chez toi quatre années de suite, preuve que tu ne dois pas être si méchant que ça, dans le fond. En tout cas, de mon côté, je me suis bien préparé, tous mes joueurs ont vraiment hâte d’en découdre. Enfin de jouer, quoi. Mes supporters sont aussi très contents de te rencontrer, d’ailleurs je peux te dire que les autres clubs ne seront pas hyper enchantés de venir jouer chez moi, à Ange-Casanova, on aime bien faire peur aux gens là-bas, même si on reste des gens sympas, c’est plus pour le folklore, t’en fais pas. Enfin bon, on aura le temps d’en reparler.
Allez je te laisse, finis bien tes vacances et puis on se voit début août.
Des mimis.
Le Gaz’ »
La visite médicale
Le problème quand on arrive en Ligue 1, c’est qu’on a tendance à tout vouloir chambouler. On veut muscler son effectif à tout prix, au risque parfois de se casser quelque chose, comme nous l’a si bien prouvé Arles-Avignon lors de la saison 2010-2011. En même temps, c’est débile de doubler tout de suite le poids que l’on soulève en développé-couché. L’idée, pour progresser, c’est d’y aller progressivement, justement. Donc le mieux, c’est de garder le même régime, celui qui correspond le plus à notre corps. Idéal pour éviter la blessure. Ça, le Gazélec l’a bien compris. Du coup, pas de folie sur le marché des transferts, juste les arrivées de Touré, Sylla, Le Moigne et Djokovic pour compenser les départs, prévus, de Rivieyran, Andreu et Fabre. De quoi arriver en forme sur la ligne de départ.
L’homme à ne pas suivre : Damjan Djokovic
Exilé en Italie depuis 2011, Damjan Djokovic a décidé de rejoindre la Corse cet été pour donner un nouvel élan à sa jeune carrière. Âgé de 25 ans, le Croate quitte donc Bologne, un club où il ne sera jamais réellement parvenu à s’imposer, pour tenter sa chance au Gazélec. L’objectif, bien sûr, est de s’imposer sur le front de l’attaque pour devenir l’atout offensif numéro un du Gaz. Oui, mais attention, car si le nom fait rêver, il y a une chose à prendre en compte : son homonyme, n°1 à l’ATP, a toujours eu du mal sur le sol français, Roland-Garros restant le seul tournoi manquant à son palmarès. Peut-être un signe du futur échec de l’autre Djoko. Surtout si on sait que le dernier joueur d’Europe de l’Est à être venu jouer à Ajaccio est… Adrian Mutu. L’ACA n’en garde pas un souvenir impérissable.
Pourquoi le Gazélec va… se qualifier en Ligue Europa
Après une saison plutôt bien gérée, les Corses assurent facilement leur maintien dès la 32e journée, confortablement installés dans le ventre mou du classement. Une bonne première saison dans l’élite, quoi. D’autant qu’en Coupe de France, les joueurs du Gaz’ créent la surprise. Après s’être hissés jusqu’en finale en tapant plusieurs confrères de Ligue 1, les Ajacciens se voient affronter le PSG en finale. Fraîchement éliminés en quarts de finale de la C1, les Parisiens espèrent réussir le triplé après leur succès en Coupe de la Ligue et en Ligue 1. Dommage pour eux, rien ne se passe comme prévu. Incapables de transpercer la ligne de défense corse, les joueurs de la capitale sont poussés jusqu’à la séance de tirs au but. Et cette dernière est interminable. Alors que le score est de 10 à 9, pour le Gaz, le dernier tireur parisien, Thiago Silva, s’avance et envoie sa tentative dans le ciel parisien. Le Brésilien se met alors à chialer : « Je vous avais dit que je ne savais pas tirer. » Loin d’être ému par le triste tableau, le Gazélec s’en va monter la Coupe. Un bel exploit.
L’inexpertise de… Dédo
« J’ai vu que le club avait plusieurs surnoms comme les diables rouges ou le bistrot, et j’aime bien imaginer des joueurs-démons boire une pinte à la mi-temps tout en menaçant l’équipe adverse de sacrifice humain et de possession démoniaque en cas de défaite. Ce qui pourrait d’ailleurs expliquer l’incroyable montée du club dans l’élite du foot français. Sinon, plus sérieusement, je pense que le Gazélec a toutes les chances de rivaliser avec n’importe quelle grosse cylindrée du championnat. D’ailleurs, je les vois bien remporter le titre de champion avec vingt points d’avance. Bah quoi, tu me demandes de parler du Gazélec, et j’ai pas envie de m’embrouiller avec un Corse, moi. »
Le mois après mois
Août : Au soir de la deuxième journée, Zlatan fait la connaissance de Rodéric Filippi. Résultat, trois mois d’indisponibilité pour le Z et six matchs de suspension pour le roc du Gaz.
Septembre : Quatre matchs à la maison et toujours aucune défaite. Ange-Casanova récupère déjà le statut de « forteresse imprenable » . Prends ça, le Parc des Princes.
Octobre : En déplacement à Geoffroy-Guichard, le Gaz’ s’impose 1-0 grâce à un but de Jérémie Bréchet. Ni une ni deux, l’ancien Lyonnais s’en va chambrer le virage nord stéphanois en exhibant son tatouage de Fourvière. Avant de quitter le stade par une porte dérobée.
Novembre : Intraitable depuis son retour de suspension, Rodéric Filippi est enfin appelé par Didier Deschamps en équipe de France. Varane et Koscielny n’ont qu’à bien se tenir.
Décembre : Avec sa dixième place au classement, juste devant l’OM, le Gazélec peut sereinement passer les fêtes de fin d’année.
Janvier : Les fêtes ont été peut-être un peu trop sereines, tiens, et le Gaz de s’écrouler en ce début d’année. En même temps, la nouvelle suspension de Filippi n’y est peut-être pas étrangère.
Février : Après un mois de janvier totalement foiré, le Gazélec enchaîne cinq succès en autant de rencontres lors du mois de février. Le retour de suspension de Filippi n’y est peut-être pas étranger.
Mars : On atteint ce mois-là la barre des mille vannes sur l’homonymie entre Djokovic l’attaquant du Gazélec et Djokovic le tennisman. Le gagnant est un dénommé Antoine V., habitant à Yssingeaux, Haute-Loire.
Avril : Au soir de la 32e journée, le Gaz assure son maintien en s’imposant à domicile face à l’ASSE. Encore un but de Bréchet. Encore le coup du tatouage. Mais une sortie par la grande porte, cette fois.
Mai : Non content de rester parmi l’élite, le Gaz se permet en plus de remporter la Coupe de France. C’est ce qu’on peut appeler une bonne première saison.
Le onze type
Clément Maury / David Ducourtioux – Rodéric Filippi – Jérémie Bréchet – Alassane Touré / Jérôme Le Moigne – Louis Poggi – Mohamed Larbi – Issiaga Sylla / Damjan Djokovic – John Tshibumbu.
La charade
– Mon premier est un bruit qui sort de votre bouche après un bon repas ou une bouteille de coca vidée en une minute.
– Mon second est un célèbre inspecteur allemand dont l’interprète a plutôt bien aimé la période 39-45.- Mon troisième peut être à aiguille, de pêche ou électrique.
– Mon quatrième porte des cheveux longs, joue du djembé, fume des joints et trouve que la guerre c’est vraiment naze.
– Mon tout est un roc, défenseur central et capitaine du Gazélec.
Par Gaspard Manet