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La fiche du FC Metz
Tiens, de la continuité à Metz ! Cela faisait douze ans que le club à la croix de Lorraine n'avait plus enchaîné deux saisons consécutives en Ligue 1. De quoi permettre à Bernard Serin de fixer les nouveaux objectifs : le maintien, évidemment, mais aussi éviter de prendre systématiquement une rouste face aux cadors du championnat. Histoire de ne pas le voir se mettre en pétard.
Le coup de soleil de l’été
Ça aurait pu animer tous les JT de la mi-journée, mobiliser des hordes de reporters « sur place » sur les bords de l’A31. Car ce qui a animé les discussions cet été sur l’île Saint-Symphorien est le chassé-croisé des grands attaquants. Avec la douceur du printemps, Erdinç et Diabaté se sont éclipsés au soleil couchant, pouvant quitter la Lorraine et regagner leurs pénates turcs avec le sentiment du travail accompli. Le Vlüt avait bien lancé la saison des Grenats avec ses six réalisations en sept matchs, alors que le Cheick Unlimited s’était chargé de verrouiller le maintien sur la phase retour. La larme à l’œil, le Hinsch’ en a gratouillé des ballades sur sa guitare, en attendant le renfort d’un attaquant axial de qualité et d’expérience équivalente. Puis Nolan Roux s’est pointé un 19 juillet. Ce qui a inspiré au coach un nouveau couplet qui pourrait très bien convenir au kop de la Génération Goldman 95 : « Nolan marchait au hasard, le soir était tombé / Avec son sac et son complexe de la barre des dix buts, il était un peu blacklisté / Il n’était plus un Vert, où se relancer ? / Et puis il a vu de la lumière et il nous a trouvés. » Bonne idée ?
Attention talent !
Nolan Roux est un joueur fabuleux, vraiment. Mais malheureusement, ce n’est pas lui qui va permettre au FC Metz de se maintenir. Il s’agit d’un autre buteur : Ibrahim Niane. À 18 ans, il a débarqué cet été dans le club messin en provenance de l’AS Génération Foot au Sénégal, un centre de formation partenaire des Grenats. Ce qu’il y a de rassurant, c’est que la saison dernière, le gamin de qualité qui débarquait de Génération Foot pour rejoindre Metz s’appelait Ismaïla Sarr. Et ça a plutôt bien fonctionné. Mais cette fois-ci, le club lorrain a fait encore plus fort avec Niane, dont l’ambition est de « devenir un grand monsieur » . Le grand gaillard d’1,95 m reste sur une énorme saison avec un titre de champion et 19 buts en 17 rencontres. « Ça ne me suffit pas, j’aurais aimé en marquer quarante ! » a-t-il déjà expliqué au Républicain Lorrain. Sauf qu’il a été retenu pour disputer la CAN et le Mondial U20, ce qui lui a fait manquer pas mal de journées de championnat. Sur tous les fronts.
L’équipe type
Didillon – Balliu, Biševac (ou Niakhaté), Falette, Udol – Diagne, Cohade, Jouffre – Nguette, Niane, Roux.
Coefficient de solubilité dans une République en marche : 1,1%
Comme Philippe Poutou le 23 avril dernier. Car contrairement au locataire du Faubourg-Saint-Honoré qui n’hésite pas à lancer des combats de pouce avec Donald Trump, ceux du Saint-Symphorien sont plus adeptes de la politique de l’autruche dès qu’ils croisent un gros. En atteste le 30-4, score cumulé face au Big Four la saison dernière. À Metz, on préfère regarder les patrons s’écharper entre eux et se concentrer sur l’essentiel : se battre pour sa survie contre ses camarades de seconde partie de tableau. Alors certes, on est bien loin du Grand Soir et on se résigne à être catalogué comme un club de Bisounours, mais à la fin, la satisfaction du maintien est là. De ce fait, impossible pour les Grenats de s’identifier à une maxime du type : « Il y a les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. » Plutôt qu’adhérer à ces considérations manichéennes, les Lorrains savent que le succès peut passer par autre chose qu’une victoire nette et sans bavure. Qu’un ascenseur peut aussi bien monter que descendre. Qu’on n’a pas besoin du nouveau Paul Scholes quand on a Florent Mollet. Qu’un Benoît Assou-Ekotto peut très bien faire le taf sans costume et avec des Patrick Goldcup aux pieds. Que l’art peut aussi se trouver dans un protest song qui se mêle aux odeurs de merguez et de pétard. Parce que plus que la gloire, il y a la vie putain !
Taux de résistance à Kylian Mbappé : 12%
Comme le nombre de buts encaissés la saison dernière face à Monaco en deux petites rencontres de championnat (0-7 et 5-0). Dont trois de Kylian Mbappé lors du match retour. En gros, Thomas Didillon est allé chercher le ballon dans sa cage toutes les quinze minutes face à l’ASM. Cette saison, le FC Metz ne pourra faire autrement qu’aligner approximativement la même bande de victimes face aux hommes de Leonardo Jardim. Le gardien lorrain n’a pas changé, tout comme les défenseurs : Ivan Balliu, Simon Falette, Milan Biševac, Benoît Assou-Ekotto. Philippe Hinschberger n’a pas fini de se creuser la tête pour tenter de trouver les mots après de multiples roustes.
Le quiz
Par Kévin Charnay et Mathieu Rollinger