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La fiche du FC Barcelone
Propriétaire d’une Liga qu’il n’a partagée qu’à deux reprises en huit éditions, le Barça reprend la route du championnat avec un appétit gargantuesque. Forcément emmené par sa MSN, le champion en titre s’est même payé un banc digne de ce nom. Et a piqué André Gomes au nez du Real.
La carte postale
« Ma très chère Liga,
Quelques semaines se sont écoulées depuis notre dernière rencontre. À vrai dire, pas grand-chose n’a changé : l’Espagne n’a toujours pas de gouvernement, la Catalogne est encore en Espagne et les délits fiscaux demeurent l’un des sports nationaux. Comme le foot, d’ailleurs.
Cet été, sur les Ramblas, nous avons vu pas mal de fêtards déambulés, d’Anglais rougis par le soleil, de Teutons en claquettes-chaussettes. Et des Franchutes, aussi, mais ça c’était devant la télé. Même si le nez de Lucas Digne, nous n’avons pu le voir que sous la guérite, nous avons grandement aimé les trois sorties du marabout Umtiti. À tel point que nous avons cassé notre tirelire pour lui : boum, trente millions d’euros sur la table. À vrai dire, nous hésitons encore entre l’euphorie et la déprime. Sera-t-il un néo-Christanval ou la relève d’Éric Abidal ? L’avenir et Lucho nous le diront.
Sinon, cet Euro nous a également rendu des Espingouins plein de jus. L’élimination en huitièmes de finale aidant, Gerard, Jordi, Andrés et Sergio sont revenus frais comme des gardons. Ce qui n’était pas vraiment le cas de Leo et de Javier, tous les deux bien emmerdés par leurs mésaventures américaines. Bon, après, un Hispanique qui débarque aux États-Unis pendant la campagne de Trump, ce n’est jamais une bonne chose… Ce qui laisse penser que cette vilaine teinture blonde est peut-être une pâle imitation de ce déglingo de Donald.
Pour terminer, nous allons aussi t’exprimer quelques regrets, chère Liga. Celui, surtout, de ne plus compter sur Dani. Après huit années de bons et loyaux services, il a décidé de déménager du côté de Turin. Dans les vestiaires, la chaîne stéréo se sent déjà orpheline, tout comme Neymar. C’est qu’avec le départ conjugué d’Adriano, et bientôt – nous prions chaque soir pour cela – celui de Douglas, on entendra plus du Maître Gims qu’on ne dansera la carioca dans le vestiaire. Et c’est bien dommage.
À dans quelques mois, chère Liga, qui n’attend que nous,
Ton propriétaire amoureux. »
La visite médicale
Loin de bouleverser de fond en comble son traitement, le patient du Camp Nou s’est attelé à renouveler ses anticorps. Dani Alves, vieillissant mais toujours si addictif, est parti en cure de l’autre côté des Alpes, tandis que les seconds couteaux, plus gênants qu’utiles, que sont Adriano, Sandro et Vermaelen ont été refourgués. Une bonne chose, à en croire le sens des arrivées, puisque de jeunes moléculetes, tous estampillées génération 1993 – sauf la dernière –, viennent rajeunir l’armature blaugrana. C’est qu’avec Lucas Digne, Samuel Umtiti, André Gomes et Denis Suárez (lui est de 94), tous les postes sont doublés. Désormais, les pépins physiques des membres du onze de gala seront à relativiser. Ne manque plus qu’un quatrième attaquant, autrement dit le joker de luxe de la MSN (Paco Alcácer ?), pour combler toutes les envies de Luis Enrique. Avec la même colonne vertébrale et des côtes revigorées, nul doute que le mastodonte barcelonais peut aspirer à conserver son trophée, et plus si affinités.
Le joueur à ne pas suivre : Rafinha
Et si Rafinha, cadet du si talentueux mais fragile Thiago Alcántara, rejeton du champion du monde Mazinho, marchait enfin dans les pas familiaux ? Durant un temps, le public blaugrana s’est mis à rêver. Puis, il s’est heurté à la vérité du corps de cristal du Brésilien. Blessé longue durée la saison passée suite à un tacle assassin de Radja Nainggolan, le chouchou de Luis Enrique – qui l’a fait grandir en prêt du côté du Celta de Vigo – s’apprête à retrouver un groupe chamboulé. En rentrant des Jeux olympiques, qu’il a entamé encore une fois blessé, il devra désormais affronter la nouvelle concurrence de Denis Suárez et d’André Gomes, sans oublier celle d’Andrés Iniesta, Ivan Rakitić ou encore Arda Turan. Bref, un beau bourbier se présente au canterano, qui devra rapidement faire un choix. Sous peine d’être pris par la direction de Josep Bartomeu, peu connue pour ses cadeaux envers les rejetons de la Masia.
Pourquoi… Samuel Umtiti va s’imposer au cœur de la défense du Barça ?
Le début de mercato avait plongé les offices du Camp Nou dans la pénombre. Suite au départ assuré et sans indemnité de Dani Alves vers Turin, Javier Mascherano devait lui emboîter le pas. Une nouvelle qui a rendu le début de vacances de Luis Enrique bien maussade. Homme clé de la défense catalane, premier relais de son entraîneur, le Jefecito est l’une des clés de voûte du Barça. Jusqu’à quand ? Cette question a tant taraudé les esprits du board azulgrana que Josep Bartomeu a ouvert son porte-monnaie pour s’assurer les services de Samuel Umtiti. À trente millions d’euros le Lyonnais, et compte tenu du marché des jeunes défenseurs centraux, certains évoquent même un bon coup. Et on veut bien les croire : solide au contact, faux lent, vrai relanceur, et déjà en classe de catalan, « Big Sam » va bientôt devenir « El Grande Samuuuu ». Avec Raphaël Varane au Real, les centraux de DD vont s’offrir un Clásico estampillé du coq.
Le mois après mois
Août : La nouvelle Supercoupe d’Espagne exposée au musée du Camp Nou entraîne une émeute de touristes asiatiques. Rien de nouveau sous le soleil barcelonais donc, sauf, peut-être, la nouvelle campagne de com de Josep Bartomeu pour amadouer la Pulga : « Todos rubios, todos Messi. »
Septembre : L’énième putsch de Joan Laporta fait plouf. Tout comme la tentative de Luis Enrique de repositionner Arda Turan au poste d’arrière droit. Qu’importe, puisque Messi et Luis Suárez pointent déjà au premier rang du classement du Pichichi avec dix pions chacun. Neymar, lui, est toujours en vacances.
Octobre : La crise couve. Après deux duels face aux Galiciens, d’abord de Vigo, puis de La Corogne, l’infirmerie accueille trois nouveaux joueurs. Du « M » au « N » en passant par le « S », Lucho ne peut plus compter sur ses Sud-Américains, enchaîne trois matchs sans succès et pose sa démission.
Novembre : L’auto-gestion « du groupe par le groupe » est une catastrophe. Si bien que Javier Mascherano annonce sa retraite et prend place dans la guérite du Camp Nou. Avant cela, pour son jubilé face à la Real Sociedad, il marque ce qui reste sa seule et unique banderille sous le maillot blaugrana.
Décembre : Parti se refaire une santé du côté de la Colombie et de ses cols à 20%, Luis Enrique revient en simple socio au Camp Nou. Acclamé par ses pairs qui n’ont toujours pas encaissé l’humiliation du Clásico, il accepte la requête du Jefecito et devient son entraîneur adjoint. L’anti-Zidane.
Janvier : À quatre unités du Real pour commencer l’année, les Culés attaquent sereinement l’année civile. Pour sûr, avec les retours des BFF Suárez et Messi, les manitas redeviennent monnaie courante, et l’écart à la fin du mois avec le leader merengue tombe à une petite unité.
Février : De retour du carnaval de Rio, Neymar se la joue Ronnie et décide de reprendre l’entraînement avec un ballon de la taille d’une orange. Une futilité pour Samuel Umtiti qui, en patron de la défense, prend le brassard. Waka waka.
Mars : Tout roule sur les Ramblas de la Liga. Malgré la blessure de l’enfant-lune Iniesta, les deux minots André Gomes et Denis Suárez prennent le relais et déchaînent les passions féminines. En Ligue des champions, en revanche, ça se complique, puisque le tirage au sort des quarts de finale est capricieux : ce sera l’Atlético de Simeone, encore.
Avril : Moins attaché au sempiternel 4-3-3 de rigueur que ses prédécesseurs, Javier Mascherano décide d’aligner une défense à cinq face à l’Atlético. Bien lui en prend, puisque malgré la purge du match aller (0-0, deux cartons rouges partout), les Culés bottent les fesses des Colchoneros dans leur Vicente-Calderón sur trois corners (0-3). Le Jefecito déclare tout simplement : « Mis cojones son mas grandes », ce qui plonge le Cholo dans une profonde dépression.
Mai : Comme il est de coutume pour les années impaires, le Barça se qualifie pour la finale de la C1 et la remporte grâce au toujours trop blond Leo Messi. Une fin de campagne européenne joyeuse, à l’inverse de la scène nationale : le Real remporte enfin une Liga et rafle aussi la Coupe du Roi. Les vacances, elles, s’entament au Panama.
Le onze type
Ter Stegen – Sergi Roberto, Piqué, Mascherano, Jordi Alba – Busquets, Rakitić, Iniesta – Neymar, Suárez, Messi.
La charade
– À Barcelone, mon premier se trouve dans les égouts.- À Barcelone, mon second est le contraire de la mort.
– À Barcelone, mon troisième est chargé en oxygène.- À Barcelone, mon quatrième sert à mettre les voiles.
– À Barcelone, mon cinquième est le jambon préféré des « autres », les Espingouins, quoi.
– À Barcelone, mon tout sera peut-être, un jour, le premier big boss étranger de Can Barça.
Par Robin Delorme