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La fiche de Montpellier
Assurément la plus belle des belles surprises l'an passé avec son budget riquiqui (35 millions) et sa septième place finale à quelques points de l'Europe, Montpellier n'a pas beaucoup changé cet été malgré quelques mouvements d'effectif. Ne pas trop changer, le meilleur moyen d'encore progresser ?
La carte postale de l’été
« Mon bon Loulou,
Cette foutue canicule a dû te faire des auréoles de la taille de la plage du Bosquet pendant deux mois. Je peux te dire qu’avec la prépa physique, en juillet, les pitchous péguaient jusqu’à Sète. Mais écoute-moi bien, je te fais la promesse qu’à la rentrée, ton Montpellier va te rafraîchir comme une belle petite glace à sucer. Je vois déjà les médias nous reprocher d’avoir fait seulement deux matchs amicaux, dont un contre une équipe de ligue, de manquer de rythme, blablabla… Et je sais aussi que tu ne partages pas ma vision, mais je ne veux pas de squatteur d’infirmerie que tu paierais à rien foutre. D’autant plus que, de toi à moi, je ne crois pas trop me tromper en te disant qu’on n’a pas fait que de mauvaises affaires cet été. Certes, on a dû se résigner à perdre Abde El Kaoutari et franchement, c’est pas pour me rassurer. Laisser les clés de la défense à Congré, il faut vraiment être fada… Heureusement que Vito en a encore sous la semelle. Mais pour le reste, déjà, fini les joueurs des années impaires comme Barrios. Et tu vas voir, nos quelques petites recrues d’avenir comme Rémy, Roussillon ou Bensebaini (un vrai ptit Varane çui-là, tu vas voir) ou qui ont du ballon comme Boudebouz, elles vont te faire descendre de ta loge pour rester avec nous sur le banc cette année. Restera plus qu’à garder Mounier, et pourquoi pas réaliser un dernier coup (Gourcuff n’est pas si cher, Loulou, je t’assure…) et on sera pas loin de s’espanter de notre spécialité de poil à gratter de Lunel à Béziers.
Prends soin de toi mon Loulou
Rolland »
La visite médicale
Montpellier, c’est un peu l’hôpital universitaire. Des vieux de la vieille à qui on ne la fait plus dans toutes les spécialités de chirurgie qui soient (Hilton, 38 ans ; Marveaux et Camara, 33 ans), un brin de sourire et de bonnes vannes pour faire rire les patients (Jourdren, Courbis) et surtout une foultitude de petits internes encore tout frais ou bientôt certifiés « joueur L1 dans le viseur de la Premier League » . Parfois encore un peu tendres, mais dans le fond, adroits un scalpel dans les pattes. Et là encore, que ce soit pour du viscéral, de l’esthétique, de la neurologie ou autre, les masses sont plutôt bien réparties par disciplines. Sauf peut-être en matière d’orthopédique au vu du pedigree opératoire de Bakar ou Bérigaud. En même temps, les cordonniers sont les plus mal chaussés. Alors pour des pieds mal vissés…
L’homme à ne pas suivre : Kévin Bérigaud
Lucas Barrios parti, voilà l’occasion rêvée pour Kévin Bérigaud d’enfin se faire sa place à la pointe de l’attaque montpelliéraine. L’hypothèse est pourtant aussi incertaine qu’un discours de Georges Frêche sans sortie scabreuse, au vu de ses quatre maigres pions de l’an dernier. Pourtant, à Évian, c’est au moment où il s’est retrouvé sans concurrence ou presque devant qu’il a réussi à dépasser pour la première fois la barre des dix buts en championnat. Un contexte qu’il retrouve cette année ? Pas tout à fait tant Souley Camara, qui l’a d’ailleurs déjà montré lors des amicaux, n’a pas perdu son sens du but, tandis que le board pailladin œuvre en coulisses pour éventuellement se lester d’une cartouche supplémentaire sur le front offensif avant le 31 août. Pour se rebooster et se départir de cet air de Droopy devant le but, Kévin Bérigaud peut toujours se remotiver avec la plus belle carotte qui soit pour un footeux : cette vidéo Youtube d’une conf de presse de Didier Deschamps en octobre 2013, lors de sa saison record, où le sélectionneur avait lancé son blase dans la liste de concurrents potentiels de Loïc Rémy pour la sélection.
Pourquoi… Montpellier va encore finir à un cheveu de la C3
Rolland Courbis a beau avancer que la place de son groupe se trouve dans le top 12 du bas de tableau, sa modestie l’honore. La saison passée en est la preuve : en perdant Cabella et Stambouli, pour une compensation nommée Barrios, et malgré une inconstance chronique, ses ouailles sont allées chercher une honorable septième place. Loin devant les onze derniers, loin derrière les six premiers. Avec une stabilité affichée et le seul départ de marque d’Abdelhamid El Kaoutari pour Palerme, son groupe n’a pas connu un été prompt à se casser la gueule. Mieux, il peut encore surprendre et avancé masqué. Au point de doubler dans la pêche aux gros les non moins stables Stéphanois ou Bordelais, cet OM jouant la carte des gros coups à la relance, voire les requins monégasque, lyonnais et parisien ? Un seul, peut-être, mais deux ou trois, difficile à croire.
L’inexpertise de Meryem El Kaoutari, mère d’Abdelhamid
« – Est-ce que ça va être plus dur pour Montpellier cette année sans Abde ? – Franchement, elle n’est pas simple votre question. Je peux pas vous dire. Peut-être, je n’en sais rien. Montpellier a en tout cas fait une belle saison l’an dernier, finir sixième (septième, ndlr), c’est la preuve d’un bel effort de leur part en tout cas. Après, est-ce que ça va continuer… J’espère en tout cas, il faut, le club est déjà bien monté (dans la hiérarchie). En tout cas pour moi, je sais que je vais passer trois ans sans mon fils (rires). – Pourquoi Abde a quitté Montpellier d’ailleurs, Mme El Kaoutari ?- Il voulait changer, ça fait déjà un petit moment qu’il souhaitait partir. Vous savez, il a commencé le foot à 8 ans dans un petit club avec des bénévoles de la Paillade avant d’aller à Montpellier grâce à Foued Brizini. Donc depuis le temps, il a appris à connaître un peu tout le monde. Des clubs se sont approchés, mais ne l’ont pas pris. Et puis il a finalement signé en Italie (à Palerme, ndlr). Je l’ai eu au téléphone, il est bien arrivé, il est soulagé et se sent bien au soleil. Je suis contente pour lui en tout cas. »
Le mois après mois
Août : En mode feria à l’heure où des milliers de fêtards se torpillent le cornet à la jacqueline, Montpellier fait péter le champagne pour son entrée en lice : trois victoires et un nul 3-3 contre le PSG, avec un hat-trick de Mounier, qui convainc l’Olympiakos de le signer le 31 au soir. Putain de Grexit avorté.
Septembre : Stephan El Shaarawy fait connaissance avec Geoffrey Jourdren sur un corner : « Va te jeter dans le canal de Suez. »
Octobre : Les hommes de Rolland Courbis viennent l’emporter net et sans bavure 3-0 chez des Dogues qui peinent. En tribunes, René Girard se marre et vient claquer la bise à Loulou avec le sourire devant les caméras pendant qu’Hervé Renard passe à côté, tête baissée.
Novembre : Toujours en pleine bourre et en feu, la Paillade se fait doucher par… une nouvelle catastrophe climatique et des inondations venues d’ailleurs. Retour à l’Altrad stadium jusqu’à la fin de l’année 2015.
Décembre : Dans le dur, le MHSC se fait taper par le Gazélec avant d’aller au Vélodrome, où un CSC de Sanson et un triplé de Batshuayi ramènent les Orange et Bleu à 0-4 aux citrons. Dans le couloir, Rolland Courbis retente son coup d’intox le plus fameux en croisant Vincent Labrune : « On va gagner 5-4 » . Score final : 6-0. À la trève, Montpellier est 9e.
Janvier : Contre une DH, le choc de Coupe de France de l’entre-Mont’ tourne en faveur de Montélimar aux pénos. Loulou Nicollin philosophe devant les micros : « Ils se sont bien battus, ces p’tits gars-là, mais si on m’avait dit un jour que je me ferais poignarder le cul par des nougats... »
Février : Carton plein avec des victoires contre l’OM, Toulouse, Lille et à Angers. Un quatre à la suite très propre qui aurait pu être encore plus beau si les éleveurs bretons n’avaient pas bloqué l’accès au stade du Moustoir et fait repousser le match.
Mars : Au Parc des Princes, Montpellier se fait sévèrement tourner par un PSG déjà chaud pour son quart de C1 contre… le Barça. Cavani croque et Paris se dirige vers une victoire 1-0 quand Stambouli appuie mal une passe en retrait transformée en assist pour Camara la fouine.
Avril : Lyon s’écroule à Montpellier (0-3) et laisse filer le podium. Doublé de Boudebouz pour une petite pépite du gauche de Bensebaini. Fini la Mosson, c’est le compte Twitter de JMA qui se fait inonder : « 1,2,3, Viva l’Algérie » .
Mai : Alors qu’il peut aller chercher la cinquième place qualificative pour la C3, le onze de Rolland se fait torpiller à l’ultime journée par Monaco et… El Shaarawy. Depuis le Rocher, Geoffrey Jourdren va se jeter à la mer.
Le onze type
Jourdren / Deplagne – Hilton – Congré (ou Bensebaini) – Roussillon / Sanson – Martin (ou Marveaux) – Boudebouz – Mounier / Camara – Bérigaud
La charade
– Mon premier est un état rencontré à 2,42 g d’alcool par litre de sang.
– Mon second sort tout droit des mamelles d’une vache.- Mon troisième est un mot familier et anglophone pour éviter les répétitions avec « ami » , « poto » , « gros » …
– Mon quatrième est la façon familière de désigner la production d’héroïne de la French connection ou toute autre drogue.- Mon cinquième est une sous-famille des perroquets.
– Mon tout porte un appareil dentaire et s’occupe de claquer des buts depuis presque une décennie à la Mosson.
Par Arnaud Clément
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