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La fiche de Lyon

Par Nicolas Jucha, avec Mathieu Rollinger et Victor Launay
La fiche de Lyon

Juninho est de retour au club dans un rôle XXL de directeur sportif omnipotent. Suffisant pour que l’OL détruise tout sur sa route ?

Le coup de soleil : le retour de Juninho

On l’avait quitté au printemps 2009 sur la perte d’un titre de champion au profit de Bordeaux, un speaker lyonnais à genoux mais éconduit, et une crise de larmes de Bernard Lacombe devant les caméras d’OL TV. Dix ans après, Juninho Pernambucano est de retour, avec l’espoir d’ouvrir un nouvel âge d’or pour l’écurie de Jean-Michel Aulas. Dans un nouveau rôle de directeur sportif et avec un nouveau look d’intellectuel distingué. L’ambition est claire : faire de l’OL une machine de guerre, et si le Prix Nobel de la Paix tombe par la même occasion, ce sera du bonus. Le 31 juillet, dans une interview pour L’Équipe, le nouvel entraîneur Sylvinho -premier choix fort de Juni- laissait échapper une goutte de fausse modestie : « On ne va pas dès cette année gagner la Ligue 1 et aller en finale de la Ligue des champions » . Comprenez, « on va tout niquer, très vite » . L’arrivée de Juninho comme patron du secteur sportif, c’est aussi une « brésilianisation » accélérée de l’OL : les Auriverde Jean Lucas et Thiago Mendes sont arrivés au milieu de terrain, et on peut penser que sans une limitation des extra-communautaires, l’effectif rhodanien aurait pris une coloration encore plus lusophone. Aucun règlement n’interdit néanmoins d’imposer le Portugais comme langue officielle au Groupama Stadium, ni d’emmener le bel effectif rhodanien au prochain Carnaval de Rio. Le déguisement de Bertrand Traoré vaudra le détour…


Le fait divers

Dans la nuit du 26 au 27 juillet, dans le 7e arrondissement de Lyon, à 13 km du Groupama Stadium à vol d’oiseau, un homme en fauteuil roulant se fait agresser en bas de chez lui. Claques dans la gueule, coups de marteaux sur les doigts. Son tort : avoir demandé aux gens en bas de son immeuble de faire moins de bruit. La victime en a été quitte pour trois jours d’ITT, les coupables courent toujours.


L’équipe-type : (4-3-3)

Lopes (ou Tatarusanu) – Marçal, Denayer, Andersen, Dubois – Mendes, Tousart, Aouar – Terrier, Dembélé, Depay


Le mercato d’hiver

Sylvinho avait demandé une dizaine de matchs pour mener à bien la mutation. Sauf qu’à la veille de la trêve hivernale, le bilan est sans appel : son OL est à la peine, 9e de Ligue 1 et déjà éliminé de la Ligue des champions. Les plus grosses claques : la défaite à domicile 1-2 contre Ferencvaros, et la frappe pleine lucarne de Florent Balmont, le 19 octobre au Groupama Stadium… Face au naufrage, Sylvinho a tout tenté : 4-2-3-1, 3-5-2, Yanga-M’Biwa qui rentre en pointe à la 80e minute, et lui même en arrière-gauche. La première recrue de l’ère Juninho, Jean Lucas, est un fiasco complet. Alors, JMA craque juste avant Noël : Sylvinho est remercié, Bruno Génésio -qui sort d’un triomphe avec le Beijing Guo’an, champion de Chine grâce à une série de 15 victoires consécutives- est nommé entraîneur/manager, Juni n’étant plus que son bras droit. L’ancien réprouvé, fort de sa nouvelle aura, impose ses conditions : pleins pouvoirs, meilleur salaire du club, contrat jusqu’en 2024 et saucisson sec tous les jours à la cafétéria du club. Sans oublier le rachat du contrat de Jérémy Morel à Rennes pour 5 millions d’euros, « histoire de pouvoir s’appuyer sur des hommes de confiance » .


Ces trois choses vont se passer cette saison

… Anthony Lopes et Ciprian Tatarusanu vont faire le lever de rideau du combat Booba-Kaaris à Bâle le 30 novembre. … Memphis Depay va sortir son premier album, produit par Booba. Ou Kaaris. Ou Booba. Ou Kaaris. Ou Booba. … Jean-Michel Aulas va dépasser le million d’abonnés sur Twitter.

L’oeil de l’ancien : Sidney Govou

« C’est plus qu’un nouveau cycle, c’est même un nouveau fonctionnement. Depuis que Jean-Michel Aulas dirige le club, c’est la première fois qu’il ne choisi pas directement l’entraîneur. Ça veut dire qu’il laisse un pouvoir important à Juninho, qu’il lui donne un vrai rôle de directeur sportif. Je pense que Lyon aura une très bonne équipe, vu le recrutement qui est en train de se faire. Perdre Ndombele ou Fekir n’est pas spécialement inquiétant. C’étaient de bons joueurs, individuellement. Le meilleur exemple, c’est Liverpool, qui a gagné une Ligue des champions avec des joueurs qui se sont révélés dans une équipe, et pas l’inverse. Pour moi, la bonne pioche est Thiago Mendes. J’aimais beaucoup ce qu’il faisait à Lille. L’an dernier, le milieu de l’OL était en même temps l’atout et le défaut de l’équipe. Ndombele est un super joueur, mais il était au top une fois tous les quatre matchs. Je me mouille : je pense que c’est peut-être l’année où Lyon peut faire quelque chose en championnat. En Ligue des champions, c’est différent. Il faut la jouer sans pression, on n’est pas à l’abri d’une belle surprise, mais c’est un niveau au dessus. Il y aura forcément un effet Juninho. On voit déjà que les abonnements explosent. Après je considère que faire appel à des anciens est une chose intéressante quand ils sont compétents. C’est le cas pour Juni, qui a une aura folle à l’intérieur et à l’extérieur du club, mais aussi pour Greg Coupet. Quand vous jouez contre le Bayern, le Real ou le Barça et que vous croisez des légendes du club qui défilent devant vous, forcément, ça montre quelque chose. »


Pause fraîcheur

Tonton du bled


Paga va lui remonter le moral

« Je suis avec Bertrand. Alors Bertrand, difficile cette première mi-temps. C’est quoi le plus dur ? De te faire pourrir toute la première mi-temps par Sammaritano sur ton côté gauche, ou de lâcher Flo Balmont au marquage sur le corner du 3-0 ? Nan mais Sylvinho il a tenté un coup en te mettant arrière gauche, il a des cojones comme on dit en Liga. Tu la sens comment la seconde période ? T’en fais pas, tu es un grand joueur, un gran jugador comme ils disent en Espagne. Tu es le nouveau Layvin Kurzawa. »

À Bertrand Traoré, repositionné arrière gauche lors de la déroute de l’OL à domicile contre Dijon, le 19 octobre.


Attention talent : Maxence Caqueret

Capitaine de l’équipe de France des moins de 19 ans et natif de Vénissieux, Maxence Caqueret est déjà l’un des joueurs favoris des supporters qui suivent de près la formation lyonnaise. Auteur de prestations convaincantes en Youth League l’an passé (deux buts et trois passes décisives en sept matchs), doté d’une excellente vision de jeu, Caqueret est appelé à prendre du galon et devrait disputer ses premières minutes en Ligue 1 cette saison. Le milieu plaît en tout cas à Juninho et cette année pourrait être bien plus qu’une simple phase d’apprentissage. Et si en plus Terrier « met une petite pièce sur lui » …

Le quiz

Dans cet article :
Un espoir lyonnais s’envole vers la Juventus
Dans cet article :

Par Nicolas Jucha, avec Mathieu Rollinger et Victor Launay

Propos de Sidney Govou recueillis par Mathieu Rollinger

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