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La fiche de l’AS Nancy-Lorraine
Les Lorrains reviennent en Ligue 1 après trois ans à l’étage inférieur. Et ça veut dire retour de Pablo Correa, Youssouf Hadji et Benoît Pedretti, qui encadrent des jeunes prometteurs. Suffisant pour éviter de faire l’ascenseur ?
La carte postale
« Chère Ligue 1,
J’ai hâte de te retrouver. Trois saisons que je ne me sentais pas à l’aise avec cette Ligue 2 et que j’avais envie de la larguer. Son dernier lifting (la pauvre a voulu s’appeler Domino’s, tu te rends compte ?), c’était le coup de trop. Mais bon, c’est du passé maintenant. J’appréhende quand même un peu nos retrouvailles. On me dit que tu as changé. Que tu es moins attrayante et plus ennuyante maintenant. Je sais très bien qu’on te sous-estime, et que les esthètes savent reconnaître tes charmes avec le temps. J’ai plein de beaux souvenirs en tête : me trimbaler avec toi sous la pluie à Guingamp et Sochaux, tes fous rires devant mes 0-0 avec ce grand échalas de Puygrenier. T’en fais pas, je n’ai pas changé. Je reste travailleur et costaud. Je sais que tu vas me reprocher mon gazon synthétique mais j’ai une belle surprise : je reviens avec mes gars sûrs, ceux que tu apprécies. Youssouf et Michaël sont toujours là. Et j’ai récupéré Damien Grégorini et Vincent Hognon dans le staff.
On se voit à Marcel-Picot dimanche.
Bises, Nancy »
La visite médicale
Des jambes lourdes comme celles d’un pré-retraité mais un coffre de jeune premier. Voilà à quoi ressemblerait le corps d’un joueur-type de l’ASNL, avec une belle brigade de joueurs expérimentés (Pedretti, Chrétien, Y.Hadji, Muratori…) couplée à des gamins prometteurs (Lenglet, Diagne, Aït Bennasser…). Pour faire fonctionner ce corps déséquilibré, il faut une tête bien faite. Ça tombe bien, le coach s’appelle Pablo Correa. Un très bon entraîneur pour la Ligue 1, expérimenté, et bizarrement porteur d’une mauvaise réputation. Il a d’ailleurs fait le pari de préserver son groupe de grands chamboulements : cinq recrues (N’Guessan, Mandanne, Marchetti, Chernik, et Koura), pas toutes appelées à être titulaires. De quoi tenir la forme toute la saison.
L’homme à ne pas suivre : Christophe Mandanne
Beauvue-Mandanne. Le duo a régalé Guingamp pendant une saison. Au point que le quotidien L’Équipe se demandait si la paire était plus forte que l’autre doublette mythique de l’EAG, Drogba-Malouda. Bien vu : la saison d’après, Beauvue a quitté Lyon au bout de six mois pour le Celta Vigo et Mandanne est parti palper des pétrodollars aux Émirats arabes unis. Le gaillard de 31 ans revient en Ligue 1, sans Gourvennec et sans Claudio. Ça risque de plafonner à 5 buts. Matchs avec la réserve compris.
Pourquoi Nancy va… se maintenir sans trembler
Parce que le projet Marvin Martin à Dijon va confirmer qu’il est un projet Camel Meriem, parce que le FC Metz a perdu Ngbakoto et a pris Franck Signorino, parce que Pablo Correa est loin d’être frileux et sait s’adapter à son groupe, parce que Youssouf Hadji va être un meilleur supersub que Michy. Et puis Clément Lenglet va mettre tous les attaquants de Ligue 1 dans sa poche. Mais surtout, le groupe nancéien a peu bougé. Et on sait que la stabilité, c’est un peu comme un plat du pied : sécurité. Avec une ou deux recrues d’ici la fin du mois d’août, on se mouille pour une 13e place et un beau parcours en Coupe de la Ligue.
L’inexpertise d’Olivier Rouyer, 29 ans, intérimaire en restauration à Rouen
« Ah ouais, Nancy ! Bon à part Pablo Correa et sa défense, j’en ai pas un grand souvenir. Ils ont Pedretti. C’est un bon joueur qui aurait pu exploser mais il a coulé. Il a un bon jeu, il est mature, mais il n’a pas eu le niveau. Il a 36 ans, ce n’est plus très facile. Ce sera plus un homme du vestiaire je pense. Ils ont un champion d’Europe des U19 (Maouassa, ndlr) ? Après, il faut faire gaffe, tu sais, il y a des jeunes qui ont un peu la grosse tête dès qu’ils gagnent, c’est un peu la mentalité française. Nancy joue aussi sur un terrain synthétique, c’est une qualité différente, même si c’est pas forcément le top. En tout cas, je pense qu’ils vont se maintenir, ils sont souvent en Ligue 1, même s’il y a eu des descentes. Et vu le niveau du bas de tableau, ça devrait le faire. Olivier Rouyer le footballeur ? Ouais je connais de nom. On m’a déjà fait des blagues parce qu’il est gay. »
Le mois après mois
Août : À la surprise générale, Nancy écrase Lyon (3-0) lors de la 1ère journée. Jean-Michel Aulas tweete : « @asnlofficiel @LFPfr scandale d terr1 synthétique. dans outil parc OL, pelouse naturelle rhonalpine »
Septembre : L’équipe rentre dans le rang après trois 0-0. Pablo Correa est heureux.
Octobre : Après deux boulettes contre le PSG (défaite 0-5), Ndy Assembé joue sa place lors du match suivant, à Bordeaux. Dans une sortie guignolesque, il découpe l’autre oreille de Jérémy Ménez. Trois mois de suspension. Damien Grégorini, entraîneur des gardiens, juge pourtant « parfaite » la sortie de son poulain.
Novembre : Regain de forme avec en point d’orgue le derby contre Metz, l’ennemi juré. Victoire 2-1. Un match âpre où Michaël Chrétien blesse Mevlüt Erding. Nadine Morano se félicite de cet acte face à « l’invasion arabo-musulmano-erdogano-kurde » .
Décembre : Coup dur pour l’ASNL. Après la faillite des Chinois à Sochaux, Pedretti quitte Nancy. Il rachète son club formateur pour un euro symbolique avec l’aide de Pierre-Alain Frau, qui avait flairé la bonne affaire.
Janvier : Le club est englué à la 18e place et est l’une des pires attaques du championnat. Le président Rousselot convainc Tony Vairelles, formé au club, de revenir pour une pige de six mois.
Février : Tony claque but sur but et devient le nouveau héros. Ça tombe bien, la nuque longue est toujours à la mode à Nancy.
Mars : L’ASNL se fait sortir par Créteil-Lusitanos en Coupe de France. Un but du tibia de Puygrenier. Putain d’ex.
Avril : Derby retour à Metz, qui joue sa survie en Ligue 1. Doublé de Youssouf Hadji qui enfonce l’ennemi en Domino’s Ligue 2. Rousselot décide de renommer Marcel-Picot en « stade Hadji » , le Marocain étant proche de la retraite. Nadine Morano s’étouffe.
Mai : Nancy termine à une 12e place logique. Tony Vairelles prend sa deuxième retraite en se permettant de refuser l’équipe de France. Le staff se demande s’il ne va pas faire revenir un autre Tony : Cascarino.
Le onze type
Ndy Assembé – Cuffaut, Diagne, Lenglet, Muratori – Pedretti, Aït Bennasser, Guidileye – Robic, Dalé, Koura.
La charade
– Mon premier est le nombre de clubs en Ligue 1.- Mon second est la pièce rouge que tu refiles en masse à ta boulangère.
– Mon troisième est le bâti préféré de Pablo Correa. – Mon quatrième prospère à l’aise dans les égouts.
– Mon cinquième est le nom habituel pour désigner un membre du parti conservateur anglais.
– Mon tout est un gars sûr de l’ASNL, le défenseur qui fait pas de vague, passe-partout et que tu ne reconnaîtrais même pas au supermarché.
Par Guillaume Vénétitay