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La fiche d’Amiens
En six mois, Amiens s'est offert un César avec François Ruffin, la présidence de la République avec ce foufou de Manu Macron, et la Ligue 1 avec les soldats du SC. Une série complètement dingue que les Amiénois ne demandent qu'à poursuivre. Et tant pis s'ils jouent dans un stade qui porte le nom ridicule de la créature imaginaire préférée des petites filles de dix ans.
Le coup de soleil de l’été
14 juillet 2017, la France a chaud et son président sourit sur les Champs-Élysées. Lui qui adore enfiler son costume de chef des armées, le voilà qui regarde ses gros joujoux blindés défiler sur la plus belle avenue du monde, tout en écoutant la Garde républicaine souiller les Daft Punk. Sur le siège d’à côté, Donald Trump observe le spectacle avec un air absent, en se disant sans doute : « Tout ça, c’est bien beau, mais j’ai encore trois ans et demi de mandat pour vous envoyer mes cuirassés sur un coup de tête et vos trombones à coulisse ne vous serviront pas à grand-chose. » Quelques jours après la fête nationale, Emmanuel Macron abandonnait les sourires et se faisait clasher publiquement par le chef d’état major des armées avant de lui ordonner de prendre ses cliques et ses claques et de foutre le camp. Le natif d’Amiens n’aime pas la contestation, et a désormais un pouvoir infini pour se débarrasser de ceux qui le gênent. En bref, Christophe Pélissier s’apprête à passer une saison avec la goutte de sueur collée à la tempe. Au moindre choix tactique qui déplaira à monsieur le Président, ça sera un aller simple pour le Pôle Emploi.
Attention talent !
Emmanuel Bourgaud a un nom à tenir une crèmerie, mais est devenu une icône en Picardie en plantant le but de la montée à la dernière seconde de la dernière minute face à Reims. Un de ces instants où le temps s’arrête, où les planètes s’alignent, et où une force supérieure décide de vous filer un coup de main. Mais si, en plus d’être un gros chanceux qui a mis un pointard au bon endroit et au bon moment, Bourgaud était un bon joueur de foot ? Pour l’instant, son CV ne parle pas vraiment pour lui. À presque 30 ans, Bourgaud n’a percé quasiment nulle part et son principal fait d’armes est son passage convaincant de trois saisons au Poiré-sur-Vie, en Vendée. Mais après avoir squatté la Ligue 2 et le National depuis le début de sa carrière, le voilà propulsé en Ligue 1 et le milieu offensif compte bien y faire briller son numéro 10. Au moins pour faire plaisir à tous ceux qui ont claqué 80 euros pour acheter son maillot dans l’euphorie qui a suivi la soirée du 19 mai dernier.
L’équipe type
Gurtner – Cissokho, Bodmer, Adenon, Ilesch – Monconduit, Fofana – Dompé, Kakuta, Bourgaud – A. Kamara.
Coefficient de solubilité dans une République en marche : quelque part entre 28,01% et 44,03 %
Être la ville natale du chef de l’État, c’est bien beau. Mais les Amiénois n’ont pas vraiment le profil type des Marcheurs. Les métiers corporate, les réunions pleines d’anglicismes et les profils LinkedIn toujours bien actualisés, ce n’est pas vraiment le genre de la maison. Ancienne terre ouvrière ayant méchamment souffert de la désindustrialisation, la Somme est plutôt du genre à lever le poing. Amiens a fait honneur à son fils prodigue en le plaçant en tête aux deux tours de la présidentielle, certes. Mais si Macron a chopé 28,01% des voix dans sa ville le 23 avril dernier, ce brailleur de Mélenchon le talonnait en deuxième place avec presque 25% des votes. Et un mois plus tard, le candidat LREM aux législatives restait bloqué à 44,03% tandis que François Ruffin s’offrait un ticket pour le palais Bourbon en devenant député d’Amiens. Pas une preuve de grand amour entre la République sauce macronienne et une capitale picarde qui a aussi – et surtout – enfanté Jean-Pierre Pernaut.
Taux de résistance à Kylian Mbappé : 25%
Comme le numéro d’Issa Cissokho, seul défenseur du SC qui paraît en mesure d’arrêter Kyky. Car dans sa vie, Cissokho a déjà vaincu un accident de voiture, le chômage, les poches percées, les nuits sans logis, les transferts foireux, les exils ratés, et Waldemar Kita. Bref, ce n’est pas un minus de dix-huit ans qui va résister aux gros tacles du Sénégalais.
Le quiz
Par Alexandre Doskov