- C1
- 8e
- Milan AC/Arsenal (4-0)
La fessée du Milan AC
Impressionnant de maîtrise et d'efficacité, l'AC Milan a facilement disposé d'une pale équipe d'Arsenal (4-0). Derrière un duo Ibrahimovic-Robinho de folie, c'est tout le collectif italien qui s'est amusé. Bye bye Henry.
Milan AC – Arsenal : 4-0
Buts : Boateng, Robinho (2x) et Ibrahimovic pour Milan.
Arsenal en 2008, Manchester en 2010, Tottenham en 2011, Milan et les clubs anglais en huitième de finale, c’est tout sauf un bon souvenir. Eliminés des trois dernières participations par des clubs de Sa Majesté, les Lombards s’attendaient à une double confrontation tendue contre les Gunners. Même si, d’un point de vue comptable, les ouailles de Massimo Allegri vivent une meilleure saison dans leur championnat que les Anglais, difficile de dégager un favori pour les bookies. Histoire de se mettre bien, le onze milanais est résolument offensif. Ibra-Robinho en pointe, Boateng (qui revient de blessure) en soutien et le trident Nocerino-Seedort-Van Bommel pour enterrer tout le monde dans l’entrejeu. Philippe Mexès, l’homme aux étoiles dans le coup, est également de la partie. Chez les baby gunners, Gibbs reprend le couloir gauche, Sagna le droit, Vermaelen et Koscielny sont dans l’axe, le milieu est classique (à cinq, donc, avec Rosicky à la place de Chamberlain, trop tendre pour ce niveau) et Van Persie est en pointe, pour péter sa moyenne annuelle.
C’est bien connu, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures. A ce jeu-là, Seedorf n’a toujours pas envie de crever. Brassard au biceps, le Néerlandais est l’homme le plus dangereux dans les premiers instants. 123e match de C1 pour Mister Clarence. Grosso modo, le total des onze Anglais. A une chiure ou deux près. Sauf que le capitano se pète au bout de dix minutes. Saleté de vieillesse. C’est Emmanuelson, un autre ex-Ajacide, qui prend sa place. Pourtant, les Transalpins sont mieux rentrés dans le match. Pour preuve, l’ancien Spurs Kevin-Prince Boateng hérite de la gonfle à l’entrée de la surface – sur une sucrerie de Nocerino -, et se fend d’un enchaînement contrôle de la poitrine-volée du droit qui démâte la barre transversale de Szczęsny avant de filer dans les ficelles. Fidèle à sa réputation de sex machine, Boateng vient de faire l’amour à la cage londonienne. Costaud pour un lascar revenant de blessure. Nocerino est d’ailleurs à quelques centimètres de fracasser une seconde fois la cage du gardien polak. Arsenal ne voit pas la lumière. Un faisceau lumineux entièrement monopolysé par le Ghanéen Boateng. Un putain de génie. Prises de balle autoritaire, crochets, râteaux, accélérations, Prince distribue sans forcer. Et quand ce n’est pas Kevin-Prince, c’est Zlatan qui s’y colle. Sur une bonne récupération d’Emmanuelson, Ibra part dans le dos de Sagna et délivre un caviar sur le crâne de Robinho, qui bat facilement Szczęsny à bout portant. Les Gunners n’y sont pas. Au contraire d’un Milan très impressionnant. Des locaux qui sont à deux crampons d’en planter un troisième quand, magnifiquement lancé par Ibrahimovic, Antonini s’empale dans le portier des Gunners et manque le cadre. Milan a fait de Londres sa pute. Comme en prison.
Zlatan begins
Logique sportive, ou pas, Walcott gicle à la pause au profit de Thierry Henry, qui joue ici son dernier match avec Arsenal. Tonton Arsène injecte de l’expérience. Il n’a plus que ça, pour espérer. Un espoir de courte durée. 50e, Robinho se fend d’un doublé sur un nouveau travail de sappe du géant Suédois. Arsenal est noir, sur la passe de Zlatan, Vermaelen se casse la gueule et laisse le Brésilien sniper le portier des Gunners d’une frappe le long du poteau. 3-0, Milan est trop facile, décidément. En même temps, le niveau affiché par les Gunners est terriblement inquiétant. Le milieu à cinq ne marche pas. Et quand Arsenal se trouve dans une bonne position de frappe (déviation géniale de Henry, en aile de pigeon, frappe de Van Persie), Abbiati sort une grosse parade. Sans prévenir, Boateng sort sous une standing ovation. Le jubilé Thierry Henry peut (re)commencer. Le cauchemar continue avec Zlatan, injouable. Le Suédois provoque lui-même un penalty en s’amusant de Djourou, et se fait justice derrière, en force. 4-0. Arsène est souillé. Humilié. Giflé. Il faut dire que Zlatan est intouchable. Voir jouer le Suédois à ce niveau relève de l’orgasme. Il tire le collectif italien vers le haut. Le fossé entre les deux équipes semble abyssal. Surtout, comment apprécier la performance des Anglais…
Que dire ? Les Gunners n’ont pas existé. Ils n’ont jamais joué. Wenger a mal à la gueule. Koscielny s’est blessé, Sagna a été en difficulté et le collectif d’Arsenal a explosé en vol. Les blessures n’expliquent pas tout, le millésime 2012 des Gunners ne vaut pas grand-chose. Trop tendre, trop dépendant de Van Persie (décidément moyen en Ligue des Champions) et trop naïf défensivement. Tout l’inverse d’un AC Milan solide, équilibré, brillant et efficace. Derrière un Zlatan Ibrahimovic au sommet de son art – bien épaulé par un très bon Robinho – le collectif milanais a quasiment assuré la qualification dès le match aller. Il faudra compter avec le leader de la Serie A.
Par Mathieu Faure