- Ligue des champions
- 3e journée
- Gr E
- Donetsk/Chelsea
La fausse sérénité de Chelsea
Ça peut sembler fou, car l'équipe enchaîne les victoires, mais Chelsea n'offre pas les garanties du cador qui va tout écraser sur son passage. C'est que l'équilibre est plus que fragile. Et le vestiaire, un terrain toujours miné.
Chelsea est en tête de Premier League avec quatre points d’avance sur son dauphin après seulement 8 journées. Chelsea est en tête de son groupe de Ligue des champions. L’équipe reste sur six victoires d’affilée toutes compétitions confondues. A priori, les Blues se sont plutôt bien remis du départ de Didier Drogba et la nouvelle vague incarnée par Hazard et Oscar semble prendre plutôt vite ses marques. Mais en fait, au fond d’eux, ceux qui avaient déjà une carte d’abonnement à Stamford Bridge l’an dernier le savent : le tableau n’est pas si idyllique. Il s’est passé tellement de choses la saison dernière dans le vestiaire, que les mauvaises odeurs peuvent remonter à la surface à tout moment.
Déjà deux trophées perdus
Sur ses treize matchs disputés, l’équipe favorite de Damon Albarn ne s’est inclinée qu’à deux reprises. Dans le Community Shield face à Manchester City et en Supercoupe d’Europe contre l’Atlético. Dès que ça compte diront certains. Ce qui est vrai sans l’être. Ce sont les deux fois où le quatuor défensif s’est fait retourner les reins par Carlos Tevez et Falcao. Rien de plus. Sinon, Chelsea, c’est serein derrière, six buts encaissés en championnat, meilleure défense. De quoi donner de la sérénité aux quatre éléments offensifs pour faire leur sauce comme ils l’entendent devant. Et puis Chelsea sort quand même de deux victoires chez ses plus proches voisins (Arsenal et Tottenham samedi dernier).
Lors de ces deux matchs, Roberto Di Matteo a pris une grande décision. Pour permettre à Mata d’être sur le pré et d’être décisif à chaque fois, l’Italien a décalé Ramires du poste de milieu offensif droit à celui de défensif, reléguant ainsi un certain Frank Lampard sur le banc. Lampard, le mec dont Villas-Boas a voulu couper la tête l’an dernier, mettant ainsi le feu aux poudres. Pour l’instant, le sosie du chanteur de Muse ne dit rien. Mais qu’en sera-t-il lorsque deux contre-performances se succéderont ?
La pression Lampard
Avec Lampard, Di Matteo se trouve face à un sacré dilemme. Aller au conflit avec le taulier du vestiaire ou se traîner un sacré poids mort sur le terrain ? Dans ce cas, Mikel va encore devoir se retaper du boulot pour deux sans rien dire. Et si les résultats ne suivent plus, l’écart risque encore de se creuser dans le vestiaire, avec d’un côté ceux qui ont Roman Abramovitch dans le répertoire de leur téléphone (Terry, Cech and co) et les autres. Il y a des équipes qui peuvent surmonter ce genre d’épreuves, se réfugiant dans un schéma de jeu immuable ou des consignes tactiques strictes. Pas Chelsea. A la moindre contrariété, David Luiz se fera un plaisir de montrer à quel point il est capable depuis sa défense d’envoyer la balle le plus loin possible. Pour l’instant, ce sont les avantages de ce système qui sont mis en avant, avec la liberté dont jouissent les créatifs pour porter l’équipe (Hazard en début de saison, Mata désormais). Mais il ne faut pas toujours s’arrêter aux résultats.
Par Romain Canuti