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La Fan’s Cup, l’autre Coupe du monde à Doha : « Notre projet de jeu, c’est très Deschamps »
Neuf jours après le début officiel de la Coupe du monde, un autre Mondial, la Fan's Cup, a débuté lundi, à Doha, entre les supporters des 32 équipes. Avant de voir l'équipe de France s'incliner, les autres Bleus ont livré une prestation bien plus spectaculaire face à leurs homologues tunisiens (3-3), tout en validant eux aussi leur qualification pour les huitièmes de finale. L’un des joueurs, Mathieu, raconte.
Vous venez de valider votre qualification pour les huitièmes de finale du Mondial. Quel bilan tirez-vous du premier tour ?Vu que j’ai un problème au genou, je suis le coach de cette équipe de France avec Ismaïn. Bon, je coache, c’est un grand mot, mais on a joué l’Australie, le Danemark et la Tunisie. On a gagné 2-0 le premier match, 5-1 le deuxième et on a fait 3-3 aujourd’hui face à la Tunisie. On est une équipe de potes : quatre vivent à Doha, quatre viennent de France, dont moi. On n’avait jamais joué ensemble. Certains jouent à un bon niveau, d’autres non. Tu as des équipes qui se sont énormément entraînées, mais nous, on s’est un peu pointés comme ça. Le premier match, on a plutôt maîtrisé, mais ils avaient un top gardien. Le deuxième, on a pu faire jouer un peu plus tout le monde, et le troisième a été plus tendu. On savait que le premier du groupe jouerait l’Argentine et on voulait éviter la Pologne, qui est venue avec une très grosse équipe, qui joue ensemble toute l’année. On a eu plusieurs blessures, on menait 3-1, on a fini à 3-3, ça a suffi pour terminer en tête de la poule. Ça reste du fun, mais y a quand même un peu de sérieux parce que ça reste une compète.
Vous aviez l’habitude de jouer un peu quand même ?Malheureusement, après de nombreuses blessures, j’ai dû arrêter, mais beaucoup de l’équipe joue encore régulièrement. Moi, je suis fan de foot depuis petit, du PSG notamment. Je bosse même dans le foot aujourd’hui, puisque avec Ismaïn, qui habite à Doha, on a une entreprise, qui est une plate-forme de réservation de stages de foot pour enfants, qui s’appelle Looking for soccer.
Mais comment vous êtes-vous retrouvés à représenter l’équipe de France ?Il y a un groupe d’expatriés français à Doha, qui sont potes et qui ont inscrit une équipe avec des potes, des frères, etc. C’est comme ça que ça a commencé, un peu à distance du coup pour certains, et après, il y a eu un tirage au sort. Je ne sais pas combien d’équipes ont été inscrites pour la France, mais la Tunisie avait 50 équipes qui se sont inscrites. Notre groupe vient d’un peu partout : de Londres, de Suisse… Il faut aussi savoir que pour s’inscrire, il fallait être français avec un passeport français. On vit à l’étranger, mais on est tous français.
Quand êtes-vous arrivés à Doha ?Moi, je suis arrivé il y a un mois et je repars à la fin de la Coupe du monde. Les autres, eux, sont un peu arrivés au fur et à mesure. J’ai déjà vu cinq matchs. Je suis arrivé avec un seul billet au départ, mais sur place, tu te débrouilles. J’étais déjà venu il y a un mois, donc j’ai déjà quelques repères pour la vie, les soirées… C’est un peu une vie « d’expat’ » . Il y a pas mal de trucs d’organisé, de festivals, même presque trop. (Rires.) L’événement est quand même assez cool, il y a toutes les nationalités au même endroit. On a aussi réussi à aller voir les deux premiers matchs des Bleus. Les journées sont quand même très chargées parce que je bosse d’ici, donc il n’y a pas trop de sommeil.
Tu bosses tes causeries ? Il y a quand même le capitaine, Ismaïn, qui est celui qui a créé l’équipe et qui est le coach de base. Mais quand il joue, c’est moi qui fais coach. Mon job, c’est de changer les blessés, parce qu’on en a beaucoup. On a sûrement une petite carence au niveau de l’hygiène de vie. Après, les causeries, c’est surtout ne pas sortir des matchs, ne pas s’embrouiller avec les gens, les arbitres… On n’a pas de pression. Le premier tour, c’était aussi pour jauger le niveau. Maintenant qu’il y a la phase finale, on va être un peu plus sérieux.
Vous avez pu aller voir les Bleus jouer ?Les deux premiers matchs, oui, on a réussi à trouver des billets à chaque fois, à être avec les supporters, mais sans forcément pouvoir être tous à côté.
Est-ce qu’il y a un Mbappé dans votre équipe ?Clairement pas ! Y a quand même quelques mecs qui ont du ballon, notamment Dardan, qui a joué les championnats du monde de foot à 6. D’ailleurs, il cherche des sponsors, si jamais, parce qu’il fait les championnats du monde à Dubaï l’année prochaine. Sinon, on est des amateurs purs. On essaie juste d’avoir une petite base défensive. Pour le coup, c’est très Deschamps, solidité, différence devant et équilibre, gérer le cardio… Voilà notre projet de jeu. (Rires.)
Comment vous préparez les huitièmes ?On va essayer de se poser pour être un peu plus structurés quand même. On a prévu une séance demain soir : une soirée, où on va essayer de ne pas rentrer avant 3h du matin, avec objectif de minimum quatre pintes par personne. Ça, c’est l’autre projet de jeu. Certains se disent qu’on aurait dû s’entraîner, mais je crois que c’est trop tard ! On n’a pas vu jouer l’Argentine, mais de ce que j’ai compris, c’est prenable. Là, on a deux potes qui ont réussi à venir, mais pour la phase finale, je pense qu’il y aura un peu plus de monde. Avec les autres sélections, c’est assez cool. On discute avec les autres, on parle du Mondial, mais globalement, c’est la détente !
Propos recueillis par Maxime Brigand, à Doha