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La face B de Rooney

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La face B de Rooney

Avant Wayne Rooney, il était l'espoir numéro un du club d'Everton. Aujourd'hui, il croupit à Motherwell. Son nom ? Francis Jeffers. Trajectoire d'un renard perdu...

« Il avait 10 ans quand je l’ai découvert lors de journées d’essai dans les écoles de Liverpool. A l’époque, il était rapide, il avait une bonne touche de balle et il avait toujours le but en tête. C’était un très très bon joueur en effet » dit de lui Sid Benson, scout à Everton, responsable de la venue de Jeffers chez les Toffees en 1991. Francis Jeffers écume les équipes de jeunes et se fait un petit nom dans le milieu. « A l’époque, chez les jeunes, il n’y avait, c’est vrai, pas eu vraiment meilleur attaquant que Francis Jeffers. Il était en très grande confiance. On pensait à ce moment-là qu’il allait devenir le top-striker anglais » poursuit Sid. A presque 17 ans, il fait ses débuts dans un Boxing Day royal à Old Trafford, en 1997, puis intégre définitivement les rangs des pros, les trois saisons suivantes, avec des statistiques pas franchement folles (18 buts en 47 apparitions) mais plutôt encourageantes pour un petit jeune. L’Anglais suscite surtout enthousiasme lorsqu’il devient, en 2000, co-détenteur du titre de meilleur buteur de l’histoire pour l’Angleterre Espoir, avec 13 buts (en 16 matches), comme un certain Alan Shearer.

La plus mauvaise affaire d’Arsène

Arsène Wenger flaire le bon coup et un terreau fertile à la négociation en 2001 : Jeffers est alors en bisbille avec Walter Smith, son coach, pour un zéro de plus sur la fiche de paie. Sid Benson défend sa pépite : « Non, non, ce n’est pas vrai. Quand il est parti d’Arsenal, c’était surtout qu’Everton n’avait plus d’argent à ce moment-là, et ils ont reçu une offre qu’ils ne pouvaient pas refuser. Comme avec Rooney d’ailleurs un peu plus tard. Everton voulait en fait plus l’argent que Francis Jeffers » . Le board des Toffees ramassent la mise, 15 millions d’euros, et Arsène Wenger fait de son Francis l’homme le plus cher d’Arsenal à l’époque. Plus cher que Dennis Bergkamp par exemple. Pour ajouter au mythe, l’entraîneur français colle rapido une étiquette sur le col de sa recrue : « a fox in the box » . Un renard des surfaces, en VF. Le problème, c’est qu’avec de si grandes oreilles, Jeffers n’avait pas d’autres choix que d’empiler les buts s’il voulait profiter de cette comparaison.

Hélas pour lui, son temps à Arsenal est pauvre, entre blessures, l’avènement de Thierry Henry, l’arrivée de Wiltord, l’exquis Bergkamp et les Invincibles de 2002. Le butin est maigre pour le jeune de Liverpool : 22 matches et 4 buts. Pire : alors que les Gunners remportent dans ces temps-là quelques titres (deux FA Cup et une Premier League), Jeffers n’arrive même pas à en retirer une seule breloque, n’étant pas sur les feuilles de match des deux finales de Cup et n’ayant participé qu’à six rencontres de PL en 2002. Not enough ! Il finit son œuvre Gunner lors d’un triste Community Shield en août 2003 où Manchester et Arsenal passeront un match entier à s’envoyer des brins. Jeffers rentrera quelques minutes pour finalement ressortir expulsé, après un coup de pompe sur Phil Neville. Poissard, Francis peut écrire une ligne peu flatteuse à son palmarès : être le 50ème carton rouge de l’ère Wenger à Arsenal. Arsène lâche alors l’affaire et pleure les quatre petits millions posés par Charlton pour relancer Francis. Onze millions de moins-value sur un joueur qui n’a absolument rien apporté aux Gunners… Dur, peut-être encore plus dur que les 35 millions alignés pour Reyes quelques années plus tard.

La première victime de Shawcross

Jeffers est donc lâché dans le bain des équipes très moyennes des îles britanniques pour faire ses preuves : du Charlton donc, du Blackburn, un peu de paillette chez les Rangers, et pour finir une dégringolade dans les divisions inférieures avec Ipswich Town et Sheffield Wednesday. Douze buts au compteur. Jeffers tente même l’expatriation vers l’Australie, avec un CDD de dix matches pour les Newcastle Jets. Pas mieux : un but. Aujourd’hui à Motherwell, tout aussi inoffensif, Francis Jeffers, 30 ans, regrette sans doute les brouilles avec ses anciens coaches : Walter Smith pour une histoire de salaire, David Moyes pour une promesse de titularisation non tenue, accouchant d’une scène à la Santa Barbara – « tu peux te foutre le maillot où je pense, plus jamais je ne jouerai pour toi » – et Brian Laws à Sheffield, pour une histoire de coup de tête. Il doit aussi regretter une étiquette de « renard des surfaces » trop lourde à porter sur ses frêles épaules.

Il doit enfin regretter un corps fragile, meurtri surtout par la rencontre avec les jambes de Ryan Shawcross contre Stoke, en octobre 2007. Shawcross, l’innocent qui avait broyé Aaron Ramsey il y a un an. Car Francis Jeffers a quand même réussi l’exploit de gratter une sélection sous les ordres de Sven-Goran Eriksson. En octobre 2003, « Franny » , le petit nom de Jeffers pour les passionnés, joue contre l’Australie, marque et sauve l’honneur face à des Socceroos victorieux (3-1). Sid Benson, avec le recul, veut positiver : « Franchement, il aurait pu faire de meilleurs choses mais il n’a pas à être déçu. A Arsenal, quand tu passes ton temps sur le banc, tu ne peux pas être jugé sur ta valeur. Ensuite il y a eu les blessures. Mais il a surtout excellé dans les équipes de jeunes, il a une sélection A avec un but à son actif, c’est plutôt pas mal non ? » . Mais tellement loin de ce gamin boutonneux qui joue à ses côté ce jour-là, face aux Australiens, et qui avait rejoint les équipes de jeunes d’Everton en 1994, à l’âge de neuf ans. Un certain Wayne Rooney…

Par Ronan Boscher

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