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La difficile vie de Memo

Par Thomas Goubin, au Mexique
La difficile vie de Memo

Remplaçant de Carlos Kameni à Málaga, Memo Ochoa reste titulaire en sélection depuis son brillant Mondial. Une situation paradoxale qui constitue aussi le fil rouge de ses dernières années de carrière.

« L’homme qui ne pouvait être comblé. » Ce pourrait être le titre de la biographie de Memo Ochoa. L’histoire d’un gardien de 29 ans à qui le destin ne manque jamais de jouer de mauvais tours quand il semble enfin atteindre ses objectifs : être titulaire en sélection et garder les buts d’un grand d’Europe. Après un Mondial de super-héros dans les cages d’El Tri, l’accomplissement professionnel semblait pourtant à portée de main pour Memo. Les noms de Liverpool, du Milan AC, et même du Barça ont circulé. En fin de contrat avec Ajaccio, Ochoa avait tout de la bonne affaire. Mais les offres ne sont pas arrivées, et Memo a finalement débarqué à Málaga. Un club aux moyens limités, à qui l’on promettait de lutter pour son maintien. L’on a pourtant vu des « one month wonder » transférés chez un grand pour bien moins que ce qu’a montré Ochoa au Brésil, mais le Mexicain, adepte de la positive attitude, semblait toutefois prêt à s’en contenter. Après tout, il ne pouvait rêver meilleure exposition pour séduire les grands d’Espagne, même si sa volonté de jouer les derniers remparts chez un gros bras européen se trouvait encore ajournée.

Le meilleur de Memo

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Stoïque, Ochoa a accepté sa condition, sans savoir que le pire l’attendait. À Málaga, le portier du Mexique se voyait titulaire indiscutable. Il n’était pas le seul. La presse, les fans et peut-être même son président se le figuraient entre les poteaux du club andalou. Mais Memo apprendra rapidement que Javi Gracia avait d’autres plans pour lui : le faire regarder depuis le banc l’expérimenté Carlos Kameni faire le boulot. Une relégation au moment où le natif de Guadalajara pensait, sans doute légitimement, mériter une promotion. N’avait-il pas vaincu le signe indien en arrachant dans la dernière ligne droite une place de titulaire lors du Mondial, qui semblait à nouveau le fuir, comme en 2010 ? N’avait-il pas réaliser un Mondial exceptionnel ? Aujourd’hui, Málaga est sixième du classement et ce qui devait être synonyme de bon choix ressemble à une condamnation à passer la saison à ronger son frein sur le banc pour Memo la guigne. Tout serait-il arrivé trop vite pour le gardien mexicain ?


C’était il y a dix ans. En février 2004, Memo Ochoa garde pour la première fois les buts de l’América, le club le plus médiatisé du Mexique. À seulement 19 ans, sa sérénité frappe dans l’immensité du stade Azteca. Memo s’impose, devient rapidement l’idole des Aguilas et gagne même une place pour le Mondial 2006, en doublure de la doublure. Le futur semble lui appartenir. Au Mexique, Memo devient une star. Lors de ses premières années professionnelles, il occupe ainsi autant les colonnes de la rubrique sport que les pages des revues people pour être sorti avec une chanteuse ou une actrice de telenovela. Les annonceurs se l’arrachent. Décontracté et charismatique, Memo passe bien à l’écran et dispose même de son club d’admiratrices : les Memomaniacas. Tête de gondole d’une campagne d’une célèbre marque de pain de mie mexicaine pour le Mondial 2010, il ne le jouera pourtant pas. Titulaire lors des éliminatoires, il est finalement assis, à la surprise générale, par Javier Aguirre, pour être remplacé par Oscar « el conejo » Pérez, 37 ans, un homme de confiance d’El Vasco, titulaire lors du Mondial 2002. Une immense déception qui va conduire à une remise en question personnelle du gardien de l’América. Elle aboutira à un transfert en Europe.

Les erreurs de Memo

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Au Mexique, l’aura médiatique d’Ochoa n’a pas toujours joué en sa faveur. Une partie des fans et de la presse l’accuse ainsi d’être une créature de Televisa, le puissant diffuseur et propriétaire de l’América. Un joueur dont les qualités sont magnifiées et ses défauts, comme son jeu aérien ou ses sorties au large, passés sous silence. Son statut de titulaire au Brésil était d’ailleurs sujet à caution avant le début de la compétition. Certains voyaient dans le choix de Miguel Herrera, autre ex-homme fort de l’América, une manière de céder aux pressions des annonceurs – Memo vend – plus qu’un réel choix sportif. En quatre matchs, Ochoa a mis tout le monde d’accord et fait taire ses détracteurs. Malgré son statut de remplaçant à Málaga, il reste aujourd’hui titulaire en sélection.
 Longtemps favori des pronostics pour garder les buts d’El Tri lors du Mondial, le gardien de Cruz Azul, Jésus Corona, fait aujourd’hui figure de grand vaincu.

Il y a deux manières de conter la vie de Memo. Parler de destin, de fatalité, d’un certain manque de chance, ou alors s’attarder sur ses limites qui pourraient expliquer ces déconvenues à répétition. Les adeptes de la première narration rappelleront que Memo devait signer au PSG en 2011, avant qu’un contrôle anti-dopage positif au clembutérol n’en termine avec l’intérêt du club de la capitale. Les seconds souligneront que le passage transitoire par Ajaccio s’est étiré sur trois saisons, et que le club corse n’a pas vu affluer les offres pour son gardien. Memo Ochoa serait-il le Mickaël Landreau mexicain ? Un joueur porté aux nues à ses débuts, mais à qui il a toujours manqué un je ne sais quoi pour faire l’unanimité. Ce mardi soir, face à la Biélorussie, Ochoa sera remplaçant… car il est le numéro un. Miguel « El Piojo » Herrera a décidé de faire tourner après la victoire mexicaine en Hollande (2-3), où Ochoa n’a peut-être pas été totalement irréprochable sur le deuxième but. De quoi fragiliser sa position de titulaire ? Pas du genre à subir son destin, Memo se battra pour garder sa place, comme pour supplanter Kameni. L’homme n’a rien d’un fataliste. Il n’est pas par hasard le seul gardien mexicain à avoir osé s’exporter en Europe, quittant au passage le confort de sa position de titulaire à l’América. À 29 ans, il n’a pas encore abandonné l’idée de bonheur professionnel.

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