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La dernière fois qu’Everton a battu Liverpool…
Liverpool n’a plus perdu face à Everton depuis un certain 17 octobre 2010. Ce qui représente l’équivalent de seize duels toutes compétitions confondues. Retour sur cette date qui paraît immensément loin dans l’esprit des supporters des Toffees avant la réception des Reds ce samedi.
Si certaines statistiques peuvent mentir, d’autres renvoient à une vérité beaucoup trop douloureuse pour l’accepter. Quand les chiffres des huit dernières années tombent, les supporters d’Everton se bouchent donc les oreilles. Normal. Aucun d’eux n’a en effet envie d’entendre que leur club favori n’a plus gagné contre l’ennemi de Liverpool en seize confrontations toutes compétitions confondues. Aucun d’eux ne souhaite se rappeler que la moitié de ces mêmes duels s’est achevée sur une défaite.
Aucun d’eux n’a envie de savoir que leur équipe a mangé, en moyenne, deux buts par rencontre durant cette grosse quinzaine (31 concédés en tout) tout en faisant trembler les filets à seulement treize reprises (moins d’une fois par partie, donc) sur la même période. Et surtout pas aujourd’hui, jour de derby. En revanche, peut-être qu’ils accepteraient d’ouvrir les yeux si quelqu’un leur proposait de revisionner la cassette du film tourné le 17 octobre 2010 à Goodison Park.
Gerrard + Hodgson vs Arteta + Moyes
Logique : ce jour-là reste un bon souvenir dans tous les cerveaux occupant une boîte crânienne d’un fan des Toffees. À l’époque, la Premier League a démarré depuis sept journées quand Liverpool, au fond du trou et relégable avec six malheureux points, débarque chez son voisin, installé quant à lui en deuxième partie de tableau. Avec Steven Gerrard, Fernando Torres, Joe Cole, Raul Meireles ou encore Jamie Carragher dans leur onze (sans oublier David N’Gog sur le banc), les Rouges, tout juste rachetés par les Américains de New England Sport Venture, ont cependant toujours fière allure.
Plus, en tout cas, que les Bleus, tout de même munis de Tim Cahill, Phil Jagielka, Phil Neville et Mikel Arteta. Les deux entraîneurs (ayant chacun opté pour un 4-2-3-1) ? David Moyes et sa cravate rayée pour les locaux, Roy Hodgson et son air de chouette dépressive pour les visiteurs. Mais malgré la supériorité apparente du favori, c’est pourtant bien l’outsider qui va se faire plaisir devant plus de 40 000 spectateurs.
Everton largement supérieur… pour une fois
Après deux flèches allumées et balancées bien au-dessus du cadre par Jagielka et Sylvain Distin, l’imposant physique de Yakubu Aiyegbeni se promène dans la défense de Liverpool et manque de tromper Pepe Reina. Ce n’est que partie remise, puisque Séamus Coleman contourne cette même arrière-garde dans les minutes suivantes et centre pour Cahill, lequel expédie la sphère dans les cages de l’Espagnol. De l’autre côté du terrain, seul Torres, qui dispute l’un de ses derniers matchs avant son départ hivernal pour Chelsea, propose un peu de folie. La mi-temps s’achève donc sur un résultat mérité en faveur du petit poucet. Lequel revient des vestiaires avec le même caractère.
Et en dépit de la réaction faiblarde de Maxi Rodríguez, Arteta double la mise d’une sacoche balancée à l’entrée de la surface de réparation à la suite d’un mauvais renvoi sur corner. 2-0, la messe est dite. Même si Torres, qui se voit refuser un penalty lié à un tirage de maillot de Jagielka, est proche de réduire le score, au même titre que Cole ou Meireles. Rien n’y fait. La faute à une énorme charnière centrale. Everton manque même carrément d’humilier son rival, Martin Škrtel, dans tous les mauvais coups, étant à deux doigts de provoquer lui aussi un péno et Jermaine Beckford loupant le 3-0 dans le temps additionnel.
Triste baptême pour John W. Henry, nouveau propriétaire de Liverpool qui, en plus d’avoir vu son club se faire désosser dans le derby du Merseyside, entend Hodgson faire des louanges post-match à ses hommes totalement perdus pendant 70 minutes. « De ce que j’ai vu, nous avons totalement dominé la seconde période, estime par exemple le technicien anglais. L’équipe était en forme aujourd’hui, la qualité de nos mouvement était bonne. » De son côté, le public a au contraire bien compris qu’une équipe avait ridiculisé l’autre.
« Tu vas être limogé demain matin ! » , « Vous avez acheté le mauvais club, John ! » « Going down ! » , se marrent les habitués du stade alors que leurs potes brandissent une banderole avec l’inscription « God Bless America » affichée dessus. Les Toffees peuvent savourer : ils ont gagné, et Liverpool est avant-dernier. Quelques semaines plus tard, les mêmes Bleus iront chercher un nul à Anfield (2-2) et termineront finalement septièmes du championnat anglais. Pas suffisant pour enterrer le club honni : en fin de saison, les Reds finiront quatre unités devant… à la sixième place. Une victoire de plus pour Liverpool.
Par Florian Cadu