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La der de Ranieri ?

Eric Maggiori
La der de Ranieri ?

Ce soir, l’Inter se déplace à Marseille pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Les Nerazzurri restent sur trois défaites consécutives en championnat d’Italie, et Ranieri pourrait bien jouer sa survie au Vélodrome. Bonne ambiance…

Que celui qui aurait pensé, il y a un an et demi, que l’OM affronterait l’Inter Milan en huitièmes de finale de la Ligue des Champions avec un statut de potentiel favori, lève la main. Personne à l’horizon ? Non. Et c’est normal. Car il y a un peu moins de deux ans, en triomphant du Bayern Munich en finale de la C1, l’Inter Milan était sur le toit de l’Europe. Un toit d’Europe qui s’est transformé en toit du monde quelques mois plus tard, avec la victoire lors du Mondial des Clubs. Aujourd’hui, de cette Inter dévastatrice, dominatrice, il ne reste que les cendres. Le renouvellement générationnel est un sombre échec, les départs de certains cadres ont fait beaucoup de mal à l’équipe, et surtout, personne n’a réellement réussi à reprendre l’héritage de Mourinho. Leonardo, peut-être un peu, l’an dernier. Mais c’est bien tout. Benitez, Gasperini, Ranieri… Toutes leurs expériences sur le banc interista foirent, inlassablement. Aujourd’hui, l’Inter est septième de Serie A, perd des matches qu’elle n’aurait jamais imaginé perdre il y a encore quelques mois, et semble incapable de réagir. Voilà pourquoi Marseille, aujourd’hui plus que jamais, a un vrai coup à jouer. Parce que cette Inter-là est vulnérable et doute d’elle-même. Or, si une bête blessée est indubitablement une bête dangereuse, elle reste avant tout une bête blessée. Et donc plus facile à achever.

Des bourdes, un sursaut et une embrouille

Pour comprendre le moment négatif de l’Inter, il suffit de regarder son dernier match face à Bologne, qui est à lui-seul une synthèse de la saison nerazzurra. Un début de match avec des occasions, mais des attaquants (Forlan et Pazzini) incapables de la mettre au fond. Puis un but encaissé, et le mental qui flanche. Énorme bourde défensive pour le second but bolognais, passivité de toute l’arrière garde sur le troisième, des gestes d’énervement, de contrariété, et même des vilaines attitudes, comme ce crachat de Castaignos en direction d’Andrea Raggi, qui lui vaut désormais trois matches de suspension. Et sur son banc, Ranieri, impassible, semble perdu, repensant aux huit buts qu’il vient d’encaisser en trois matches. Lui qui, lors de son aventure à la Roma, avait réponse à tout. En effet, tout le monde, à Rome, se souvient de ce derby, où sa Roma était menée 1-0 à la pause. Dans les vestiaires, Ranieri décide de faire sortir Totti et De Rossi, les deux idoles du peuple, « parce qu’ils étaient trop concernés par ce match » . La Roma finit par s’imposer 2-1. Malheureusement, à Milan, Ranieri n’a jamais été en mesure d’appliquer ces recettes.

Si son équipe a connu un vrai coup de mieux entre décembre et début janvier, notamment avec le retour en forme de Diego Milito (9 buts lors des 8 derniers matches de Serie A), elle n’a jamais eu ce caractère que Ranieri aurait aimé lui inculquer. Une preuve simple. Hormis contre Lecce et la Lazio, l’Inter n’est jamais parvenue à remporter un match où elle a été menée au score. A chaque fois, les Nerazzurri prennent un but, et ne réagissent pas. Ou alors ils réagissent, comme contre Palerme (4-4), et puis ils recraquent. Pourtant, certains acteurs du triplé de 2010, si costauds mentalement avec le Mou, sont toujours là, à l’image de Lucio, Samuel, Zanetti, Cambiasso, Julio Cesar ou encore Sneijder. Sneijder, tiens. Un autre problème. Depuis son départ avorté à Manchester United l’été dernier, le Hollandais n’est que l’ombre de lui-même. Longtemps blessé, il n’est jamais parvenu à trouver sa place dans le système de jeu mis en place par Ranieri. A part quelques fulgurances (son missile sur la barre contre Novara), il n’est plus décisif, et s’est même distingué pour s’être ouvertement embrouillé avec Pazzini lors de la défaite à Lecce (0-1). Comme s’il n’y avait déjà pas assez de tracas…

De la Juventus à ce soir

En prenant en compte tous ces facteurs, l’OM peut-il faire un gros coup contre les Lombards ce soir ? Oui. Marseille peut. Mais Marseille doit rester sur ses gardes. S’il est vrai que l’Inter reste sur trois défaites de rang en championnat, sans marquer le moindre but, il est tout aussi véridique qu’en Ligue des Champions, la formation noire et bleue sait aborder les rencontres d’une autre façon. Avec un bilan mitigé de trois victoires, un nul et deux défaites en phase de poule, l’Inter a terminé premier de son groupe, et va désormais devoir reporter tous ses efforts sur cette compétition. Et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Sandro Mazzola, 417 matches avec le maillot interista de 1960 à 1977, harangue les troupes en cette direction. « J’utiliserais le championnat comme un entraînement et je miserais tout sur la Ligue des Champions. Je ne pense pas à des répercussions négatives contre l’OM, la Coupe d’Europe est la meilleure occasion pour oublier les défaites » a-t-il assuré lors d’une interview à Radio Rai.

De fait, la qualification en Ligue des Champions via le championnat est en train de devenir un mirage, tant la concurrence avec la Lazio, l’Udinese, la Roma et le Napoli va être ardue pour la troisième place. Quant aux raisons qui ont amené l’Inter aussi bas, après avoir volé si haut, Mazzola a sa petite idée. « Cette équipe a fait beaucoup de choses, et beaucoup de joueurs ont dépassé les 35 ans. S’ils retrouvent un peu de condition physique, je pense qu’ils peuvent se relever. Mais ce n’est en aucun cas de la faute de Ranieri » a-t-il précisé. N’empêche que, même si ce n’est pas sa faute, Ranieri joue sûrement son avenir, ce soir. Une défaite, et Luis Figo pourrait débarquer dès demain à Appiano Gentile. Et qu’on se le dise, ce serait un sacré pied-de-nez au destin. Lors de l’été 2007, Didier Deschamps est viré de la Juventus après avoir permis au club bianconero de remonter en Serie A. Les dirigeants turinois veulent un grand nom, et intronisent sur leur banc un certain Claudio Ranieri. L’histoire est une éternelle boucle.

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Eric Maggiori

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