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La déprime de l’OGC Nice
Plutôt décevant l’année dernière, l’OGC Nice entame cette saison sur des bases encore moins flatteuses. Distancés au championnat, médiocres dans le jeu, les Aiglons sont déjà amorphes et à court d’idées. À l’image de Lucien Favre, qui semble particulièrement déçu de la tournure des événements.
L’ennui s’invite souvent lorsque l’on fait des choses répétitives, avec peu de nouveautés, d’objectifs. À Nice, cela fait à peine un mois que le championnat a repris que les Aiglons ont déjà l’air blasé de jouer. Encore faibles dimanche dernier lors de la défaite contre Monaco (0-1), les Niçois reçoivent ce jeudi Cologne pour leur premier match de Ligue Europa Conférence. Un match importantissime pour Ineos, et donc le club, à la recherche d’une première campagne européenne d’envergure au XXIe siècle. Pourtant, rien n’indique que les hommes de Lucien Favre se transcenderont face aux Allemands. Seizième en championnat, avec seulement cinq points dans l’escarcelle, le Gym n’a gagné que deux fois cette saison : contre Lille mercredi dernier (2-1) et contre le Maccabi Tel-Aviv lors du barrage retour de C4 (2-0).
Favre : retour décevant
Si le succès contre les Dogues pouvait laisser entrevoir une éclaircie, le dernier revers contre les Monégasques a plutôt montré qu’il faudra s’attendre au niveau affiché face au Maccabi. C’est-à-dire, très limité. Revenu sur la Côte d’Azur cet été pour prendre la suite de Christophe Galtier, parti à Paris, Lucien Favre éprouve toutes les difficultés du monde à convaincre ses joueurs, et peut-être même à se convaincre de la pertinence du projet Ineos. « Dès qu’il y a eu Nice, je me suis dit :« Là, je n’hésite pas. »C’est très intéressant, ce que fait Ineos, c’est un projet important. C’est très agréable d’être ici », expliquait-il pourtant lors de sa présentation fin juin. Il ambitionnait même « de terminer régulièrement dans les trois premiers, voire un peu plus » d’ici deux ans. Autant dire que ces velléités ont pris du plomb dans l’aile.
Déjà sur le terrain, ses joueurs ne sont pas réceptifs à sa philosophie. Monaco et l’apathie générale en ont été le parfait exemple. « Qu’un des trois attaquants vienne proposer derrière les numéros 6 ? Ils devaient venir ! Deux devaient venir derrière les numéros 6 (adverses), mais il faut se démarquer plusieurs fois. Il faut faire semblant de partir en avant, faire un retour en arrière, etc. », pestait-il après la défaite face au club du Rocher. D’ailleurs, ce match résume parfaitement le décalage entre l’entraîneur, son groupe et même les dirigeants niçois. Avant la rencontre, Ross Barkley a pu faire quelques pas sur le terrain, saluer son nouveau public, alors que son arrivée venait d’être officialisée. Visiblement, Lucien Favre l’a appris en même temps que tout le monde, et ne semblait pas particulièrement convaincu de son recrutement. « On m’a dit que c’est plus un 8 », a-t-il lâché ce mercredi en conférence de presse, visiblement peu intéressé par le profil de l’ancien de Chelsea.
Tout comme il a été sceptique à propos de l’arrivée d’Aaron Ramsey, Favre semble peu goûter sa collaboration avec Iain Moody, conseiller externe du club arrivé cet été après le départ de Julien Fournier, et qui semble prendre un peu trop prendre « La Promenade des Anglais » au pied de la lettre. En bref, le Suisse semble déçu du mercato, déçu de la gestion du club, déçu par ses joueurs et traîne son spleen depuis quelques rencontres désormais. Les joueurs, visiblement pas en phase avec les demandes de leur coach, paraissent avoir le moral dans les chaussettes et sont perdus lorsqu’ils sont sur le pré. Si Favre se mettait à presser lors des interviews, peut-être qu’ils le feraient aussi. En attendant, le Gym pourrait retrouver un peu de couleurs en cas de victoire face à Cologne, encore invaincu en Bundesliga.
Par Léo Tourbe