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La degringolada du FC Séville
Au sommet de l'Europe après sa victoire contre Manchester United en huitièmes de finale de Ligue des champions, le FC Séville est en train de dangereusement chuter. À l'image de sa fessée subie face au Barça en finale de Coupe du Roi (5-0). Une défaite qui a donné lieu au licenciement du directeur sportif, Oscar Arias, tandis que Vincenzo Montella n'est pas passé loin de faire ses valises alors que le club n'a plus gagné en Liga depuis le 3 mars.
13 mars 2018. Auteur d’un doublé à Old Trafford, Wissam Ben Yedder permet au FC Séville de s’imposer face à Manchester United (1-2) et de filer vers les quarts de finale de C1 pour la première fois depuis soixante ans. Plus que pour les deux buts de l’attaquant français, cette rencontre marque un tournant dans la saison des Andalous puisque ces derniers n’ont plus remporté la moindre rencontre depuis cette victoire face aux Mancuniens. Que ce soit en Ligue des champions, où Séville a subi la loi du Bayern (1-2, 0-0), en Coupe du Roi, où les potes de Clément Lenglet se sont fait rouster par le Barça (5-0), ou en championnat, où les Andalous n’ont plus gagné depuis six rencontres. Un cauchemar qui a abouti à un conseil d’administration exceptionnel en début de semaine et au licenciement en fin de saison du directeur sportif Oscar Arias.
La difficile succession de Monchi
Arrivé en 2013 au FC Séville pour occuper le poste de secrétaire technique, Oscar Arias a assez logiquement grimpé d’un échelon l’été dernier pour prendre la succession de Monchi – parti faire le bonheur de la Roma – et ainsi récupérer le rôle de directeur sportif. L’arrivée de Luis Muriel contre vingt millions d’euros ? C’est lui. Les 12,5 millions sur Simon Kjær ? Encore lui. Et les neuf sur Nolito ? Toujours lui. Autant de paris qui se sont avérés perdants pour le nouveau directeur sportif, l’attaquant colombien ayant inscrit seulement sept buts en Liga cette saison, tandis que le défenseur danois et l’ancien attaquant du Celta de Vigo n’ont pas totalement réussi à convaincre. De légers flops que les arrivées convaincantes de Jesús Navas et d’Éver Banega ne suffisent pas à compenser.
Mais plus que les transferts manqués, Oscar Arias paye aussi le choix Eduardo Berizzo, successeur de Jorge Sampaoli sur le banc du FC Séville. Une décision que le directeur sportif expliquait ainsi en début de saison : « L’année dernière, on avait changé de modèle en cherchant un style plus agressif avec Sampaoli. Face à son départ, on a pensé qu’il fallait continuer avec un entraîneur de la même école, avec une mentalité très spéciale. » Malheureusement pour les Andalous, l’ancien coach de Vigo n’a pas su obtenir les mêmes résultats que son homologue argentin, même s’il n’a pas vraiment été aidé par un recrutement de joueurs pas forcément Berizzo-compatibles. Pas très inspiré sur le marché des transferts, Oscar Arias ? Ok. Mais son licenciement a surtout permis à son club d’en faire un bouc émissaire et de rejeter la faute sur lui en dissimulant les autres problèmes.
Et Montella dans tout ça ?
Menacé lors du conseil d’administration exceptionnel, Vincenzo Montella est quant à lui finalement passé – pour le moment – entre les gouttes du chômage, comme l’a avoué le président du FC Séville en conférence de presse : « Nous nous sommes réunis dimanche dernier durant trois heures et il nous a dit qu’il se sentait capable de nous qualifier en Coupe d’Europe. Nous avons confiance en lui et nous avons décidé à l’unanimité de le conserver au moins jusqu’en fin de saison. » Pourtant, les chiffres ne parlent pas vraiment pour l’entraîneur italien, déjà viré de l’AC Milan en début de saison. Alors que son prédécesseur argentin remportait en moyenne 1,7 point par match, Montella, lui, n’en grappille que 1,19. Pire : sous Berizzo, le FC Séville n’encaissait que 1,3 but par rencontre… contre 1,87 sous Montella. Des chiffres permettant d’expliquer en partie la septième place au classement des Andalous, qui partagent le même nombre de points que… Getafe, et qui pointent à huit longueurs de leur rival du Betis.
Si tout n’était pas parfait avec Eduardo Berizzo – bien au contraire –, les chiffres plaident donc en faveur du technicien argentin. Lequel peut même se targuer de ne pas avoir perdu face à Liverpool en C1 (2-2, 3-3), et d’avoir toujours eu le soutien de son groupe – à l’exception de Steven N’Zonzi –, à l’image de cette remontadaface aux Reds lors du match retour, quelques heures après avoir annoncé à ses joueurs qu’il souffrait d’un cancer de la prostate. Tout le contraire, donc, de Vincenzo Montella, qui s’est notamment mis légèrement à dos son meilleur buteur, Wissam Ben Yedder, en l’envoyant sur le banc des remplaçants. Gracié par son président, Vincenzo Montella sait qu’il ne pourra pas utiliser le totem Manchester United à vie, et qu’il va devoir dans le pire des cas garder cette septième place synonyme de deuxième tour préliminaire de Ligue Europa. Une compétition que Séville connaît plutôt bien.
par Steven Oliveira