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La danse de Snodgrass, la chute d’Arsenal

Par Maxime Brigand
La danse de Snodgrass, la chute d’Arsenal

Leicester et Arsenal qui chutent d'entrée, Mourinho qui relève son col, Guardiola aussi, et Lloris qui se blesse. La première journée de Premier League a livré les premières réponses d'une saison qui s'annonce déjà passionnante malgré un spectacle timide en ouverture. Entre Shaqiri, Étienne Capoue et Jermain Defoe.

L’équipe de la journée : Manchester City

Pep Guardiola ne tient pas en place. Il se lève, se gratte la tête, regarde ses adjoints, s’accroupit et se relève. Le body language de l’entraîneur espagnol est clair : ce qu’il voit devant lui ne lui plaît pas et il sait aussi que sans un coup de boule du destin, les premières lignes de son histoire avec Manchester City auraient pu se fissurer. Porter un jugement définitif sur la première sortie du City version Guardiola est impossible et injuste. Le Catalan n’a certainement pas tout aimé, il a avoué après la rencontre avoir réalisé « à quel point la Premier League est difficile » , mais il a déjà posé les premières bases de ce qui s’apprête à être une révolution dans le paysage du football anglais. En ce sens, la première victoire de Guardiola contre Sunderland (2-1) samedi, grattée grâce à un but contre son camp de Paddy McNair à trois minutes de la fin, a eu quelque chose de fascinant. Car l’Angleterre n’était certainement pas prête à voir un homme lui exposer de la tactique, un 4-1-4-1 se moduler en 3-2-4-1 avec Fernandinho entre Stones et Kolarov et une doublette Clichy-Sagna à la récupération, et Joe Hart sur un banc au profit de Willy Caballero. Après la rencontre, Pep Guardiola a annoncé la couleur pour justifier ses choix : « Dans le monde d’aujourd’hui, les gens sont effrayés de prendre les décisions que j’aime prendre. » Alors il a gagné et c’est déjà le plus important, il a gardé le ballon (70% de possession) comme à son habitude, même si Manchester City ne s’est finalement créé que très peu d’occasions, il a redonné de la confiance à un Sterling excité et il a fait reculer David Silva pour lui offrir de la liberté. Il lui a aussi fallu se battre pour s’imposer après l’égalisation de Defoe, mais aussi voir sa défense se chercher par moments. Mais il reste cette impression que tout ne fait que commencer. Sans fausse note.

Le joueur de la journée : Robert Snodgrass

Il ne suffit parfois que d’un doigt pour éteindre un incendie. Le geste est fort, l’image aussi et le réveil est brutal. Cette fois, le rêve est bien terminé et il faut revenir à la difficile réalité. En déplacement à Hull pour ouvrir la saison samedi, Leicester est tombé de haut, de très haut, et ce, au moment où on s’y attendait le moins. Car dans un KC Stadium transformé en bouillon de colère face à la situation interne à Hull City, les hommes de Claudio Ranieri ont chuté pour la première fois de la saison (1-2) face à une équipe qui n’a pour le moment pas de coach, qui galère à former un effectif professionnel complet et dont le propriétaire, Assem Allam, est gravement malade. Leicester s’est donc fait battre avec ses propres armes : de la rage, de la rigueur, du réalisme et du cœur, alors que Jamie Vardy a passé plus de temps à se tabasser le visage qu’à retrouver son karma. Et au centre du scénario, un homme. Robert Snodgrass, buteur décisif après une erreur énorme de Kasper Schmeichel dans une défense de Leicester perdue en l’absence de Robert Huth, qui a simplement marché sur la rencontre par ses courses, son envie et sa volonté de sauver un club duquel il a refusé de partir cet été. Snoddy is back, avec sa patte gauche et son doigt sur la bouche.

Le but de la journée : Xherdan Shaqiri

Toujours la même gueule, toujours la même pose. Au coin du Riverside Stadium de Middlesbrough, Xherdan Shaqiri a les bras croisés et le menton relevé. L’ailier suisse vient de relancer sa saison et celle de son club à sa manière, en dégageant Marko Arnautović du ballon et en claquant un superbe coup franc pour signer un nul entre Boro et Stoke (1-1). Et ce, surtout à un moment où les Potters étaient bousculés par une équipe de Middlesbrough ambitieuse, convaincante dans le jeu et qui avait ouvert le score très tôt dans la rencontre grâce au premier but sur première frappe cadrée de Negredo. Costoke.

La déclaration

« Le club avait, et a toujours, des joueurs qui sont là depuis maintenant très longtemps. Ils ont été jusqu’ici des joueurs formidables, des soldats parfaits, mais ils ont besoin d’être plus compétitifs, d’avoir des gars qui peuvent et veulent jouer pour cette équipe. C’est de ça que ce club a besoin. Je suis là depuis vingt-deux mois maintenant. J’ai toujours dit la même chose – ce club stagne et il doit maintenant grandir. C’est le seul des West Midlands cette saison en Premier League, avec une grosse base de supporters et il faut maintenant plus de dynamisme autour de ce projet. » Tony Pulis, après la victoire de West Bromwich Albion à Crystal Palace (1-0) samedi.

Sous sa casquette, le coach des Baggies n’en peut plus. Il veut que ça bouge, que West Bromwich Albion grandisse entre ses mains et il n’est pas satisfait. Pourquoi ? Parce que le club a été racheté au début du mois par un groupe d’investisseurs chinois dirigé par Guochuan Li, qu’une page s’est tournée avec des ambitions nouvelles et que, pour le moment, il ne s’est pas passé grand-chose excepté le départ du président Jeremy Peace, en poste depuis quatorze ans, remplacé par l’ancien boss de Blackburn, John Williams. Pulis veut des nouveaux joueurs et il ne lui reste maintenant plus que deux semaines pour se renforcer, régler le dossier Berahino et retrouver la banane. L’horloge tourne.

L’analyse définitive : Zlatan Ibrahimović n’a pas changé

Comme souvent, il marche. Toujours la même allure, toujours le même regard, toujours la même envie de lui mettre des gifles. Car Zlatan est comme ça : il agace au moins autant qu’il fascine. Et il écrit, toujours, une partie de son histoire. Pour sa première représentation avec le Manchester United de José Mourinho à Bournemouth dimanche (3-1), l’attaquant suédois aura donc fait du Zlatan. Il aura couché le capitaine des Cherries, Simon Francis, pendant quelques minutes, ne se sera pas montré pendant une mi-temps et puis aura surgi, enfin, pour ouvrir son compteur en Premier League d’une frappe croisée. Ibrahimović n’a pas changé, au seul détail qu’il aura maintenant marqué à chacune de ses premières (Serie A, Ligue 1, Liga), alors que Mourinho n’a toujours pas perdu lors d’un match d’ouverture. Le Portugais a lancé son ère à Manchester avec le sourire et au bout d’une rencontre globalement maîtrisée. C’est parti.

La polémique autour de la théière : pourquoi les supporters d’Hull City gueulent à ce point ?

L’image est significative. En arrivant au KC Stadium samedi, le staff d’Hull City a découvert des graffitis appelant à la démission du clan Allam, à la tête du club depuis 2010. Puis, quelques minutes plus tard, les supporters ont débarqué avec des pancartes barrées par un « No » . Mais pourquoi une telle cassure ? Car cet été, déjà, Hull City n’a recruté personne et a perdu son entraîneur, Steve Bruce, lassé du manque d’investissement de ses dirigeants. Alors, les Tigers étaient ce week-end coachés par l’ancien joueur de Manchester United Mike Phelan et ne comptaient que treize pros sur la feuille de match. La situation est temporaire, mais la semaine qui arrive s’annonce brûlante, alors que des investisseurs chinois tournent actuellement autour du club promu. À suivre.

Vous avez raté Arsenal-Liverpool et vous n’auriez pas dû

Pour revoir des défenses fragiles, Arsène Wenger faire tomber la veste de colère et Arsenal s’écrouler. Pour revoir, aussi, Liverpool avancer avec son statut de meilleure attaque sur l’année 2016, exploser de tous les côtés et toujours afficher ses interrogations défensives. C’était le premier choc et il n’a pas déçu. Alors que les Gunners avaient ouvert le score sur une frappe croisée parfaite de Theo Walcott, qui a aussi manqué un penalty, Arsenal s’est fait retourner par Liverpool au terme d’une rencontre complètement folle (4-3) grâce notamment à un Coutinho de gala et à une paire Lallana-Firmino en chaleur. La Premier League s’est donc réellement lancée avec ce sommet qui n’en était peut-être pas totalement un tant les chances des deux équipes pour un titre en fin de saison sont pour le moment un point d’interrogation et tant les effectifs étaient décimés. La première vague est en tout cas passée.

La stat inutile

1 – En entrant quinze minutes à Bournemouth dimanche, Henrik Mkhitaryan est devenu le premier footballeur arménien à évoluer en Premier League. Un championnat qui a maintenant vu défiler 112 nationalités différentes. L’arc-en-ciel.

What else ?

C’est la première fois de l’histoire de la Premier League qu’un champion sortant donne le coup d’envoi. C’est aussi le premier à s’incliner depuis Arsenal lors de la saison 1989/1990. Ranieri avait l’occasion de remporter sa centième victoire en Angleterre. Muselés.

Jusqu’ici, Hull City avait perdu tous ses matchs de Premier League joués un samedi à 13h45. Et la double lame Diomandé-Hernández est arrivée.

Vainqueur à Burnley samedi (1-0), Swansea continue sa série d’invincibilité lors d’un mois d’août (8 matchs sans défaite). Le lac des cygnes.

2016 n’est vraiment pas l’année de Crystal Palace, battu à domicile samedi par West Bromwich Albion (0-1). Le piège de Crystal.

Aucun nouvel entraîneur de Southampton n’a remporté son premier match chez les Saints depuis Paul Sturrock en mars 2004. Claude Puel a buté sur Watford (1-1) et Capoue a même marqué un but. À Puel.

Buteur samedi, Negredo a marqué sur sa première frappe cadrée avec Middlesbrough. Comme avec City. Álvaro Soleil.

En 2016, personne n’a marqué plus de buts en Premier League que Sergio Agüero, buteur samedi. Le grand Serge.

Jermain Defoe a marqué au moins une fois lors de seize saisons de Premier League. Jermain le Lynx.

Paddy McNair est le premier joueur à marquer contre son camp pour ses débuts depuis Daniel Gabbidon en 2011 avec QPR.

La saison dernière, Bournemouth avait perdu tous ses matchs joués un dimanche. Rien n’a changé. Les cerises gobées.

Pour la première fois de sa carrière, Juan Mata a marqué un but pour une équipe de José Mourinho. Eh oui.

Liverpool est le premier adversaire à claquer quatre buts à Arsenal à l’Emirates depuis Chelsea en mai 2009.

– C’est la première fois depuis la saison 1953-54 que les deux premiers de la saison précédente s’inclinent lors de la journée d’ouverture.

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