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La course au maintien en Ligue 1
Une ultime journée, cinq équipes, mais deux places seulement pour rester dans l’élite et une position de barragiste comme possible roue de secours. Alors, qui de Dijon, Caen, Lorient, Bastia ou Nancy va s’en sortir ?
Dijon, 16e, 36 points (-12)
Se déplace à Toulouse
Suffit de ne pas jouer aux cons, et Dijon sera toujours au plus haut niveau la saison prochaine. Pour tomber directement en Ligue 2, il faudrait que la bande d’Olivier Dall’Oglio s’incline à Toulouse, que Lorient et Bastia s’imposent et que Caen fasse au moins un résultat nul au Parc des Princes. Tout ça en même temps. Peu probable. La place de barragiste, elle, est un peu moins loin : en cas de défaite, elle pourrait devenir réalité si Lorient ou Bastia gagne et que Caen ne perd pas. En cas de nul, il faudrait un succès de Caen cumulé à celui de Lorient. Bref, pour que le DFCO passe sous la 17e place, il faudrait tout de même un sacré concours de circonstances. Voilà pourquoi Loïs Diony a plus ou moins déjà officialisé son départ, et que personne ne tremble au pays de la moutarde. Surtout que les quatre dernières rencontres incitent à l’optimisme (deux victoires et un nul).
L’avis de Frédéric Née, ancien habitué des luttes pour le maintien avec Bastia et Caen « Ça devrait le faire, ouais. Toulouse n’a plus rien à jouer, donc on peut s’attendre à voir les Dijonnais accrocher un nul de fin de saison. Maintenant, ce serait vraiment dommage pour eux qu’ils trébuchent, car ils ont montré de très belles choses cette saison. »
Caen, 17e, 36 points (-29)
Se déplace à Paris
Le voyage de la mort. D’une part, aller chercher quelque chose au Parc est quasiment impossible (cinq petits nuls en 18 journées, le dernier remontant à février). D’autre part, Caen est en plein doute (une seule victoire et sept échecs sur les dix derniers matchs) et s’est mangé 6-0 à l’aller. Or, si le Stade Malherbe ne gagne pas à Paris, deux succès de Lorient et Bastia l’enverraient tout droit à l’échelon inférieur. Idem s’il arrache un point et que Lorient ne perd pas pendant que Bastia s’impose. Concernant la place de barragiste, elle peut très vite arriver, que ce soit en cas de défaite (si Lorient ne perd pas et Bastia ne gagne pas ; si Lorient perd et Bastia gagne) ou de partage des points (si Lorient gagne et Bastia perd ; si Lorient fait un nul ou perd et Bastia gagne ; si Dijon perd et Lorient comme Bastia gagnent). Le contexte n’est dont franchement pas favorable aux Caennais, qui se pètent la gueule au plus mauvais des moments.
L’avis de Frédéric Née « J’ai bien peur que Caen soit le grand perdant de cette journée. Il peut y avoir une très mauvaise surprise pour mon club formateur. Je m’étais déjà dit qu’ils seraient très mal s’ils ne gagnaient pas à Metz. Même si les Caennais ont déjà fait de bonnes performances à Paris par le passé, ça paraît compliqué. Au mieux, ils seront barragistes. Mais même dans ce cas-là, je ne les vois pas s’en sortir. Car ils sont sur la pente descendante depuis deux mois. Vu la forme et le mental qu’ils affichent… Retrouver l’énergie nécessaire dans unplay-off, c’est difficile. »
Lorient, 18e, 35 points (-26)
Reçoit Bordeaux
Au 1er avril, les Merlus auraient signé des deux mains pour contempler le classement actuel à la veille de la 38e journée. Sauf que les résultats positifs se sont finalement enchaîné plus vite que prévu avant qu’une défaite contre Bastia, concurrent plus que direct au maintien, ne passe par là et gâche la fête. Résultat : Lorient se retrouve barragiste, le cul entre deux chaises. Parce qu’il doit regarder devant (deux équipes à un point, dont une avec une différence de but défavorable) et derrière (une équipe à un point, avec une différence de but favorable). Autant dire que c’est le bordel et les différents cas de figure sont trop nombreux pour tous les lister. Globalement, si Lorient s’impose contre Bordeaux (qui peut encore s’emparer de la cinquième place), il aura de grandes chances de sauver sa peau, Caen s’en allant sûrement dégringoler à Paris. En revanche, si les Bretons n’ont pas la bonne idée de gagner, ils restent sous la menace très proche de Bastia (qui passeraient devant eux s’ils prennent au moins un point de plus) et même de Nancy (en cas de défaite lorientaise cumulée à une victoire nancéienne). L’équipe de Bernard Casoni a donc quasiment son destin entre ses pieds, et peut même, au regard de son niveau de jeu de deuxième partie de saison, se contenter au minimum d’un barrage.
L’avis de Frédéric Née « Étant donné leur inconstance chronique, ça peut être tout bon comme tout mauvais. Après, au Moustoir, ils peuvent clairement aller chercher la victoire. Avec leur bon potentiel offensif, il suffit d’un peu de réussite. Cette équipe est largement capable de marquer, donc capable de s’en sortir. Et puis, Bordeaux est peut-être un peu démobilisé, avec le casque sur la tête à cause du nul concédé contre Marseille. Le départ programmé de Casoni ? Ça peut jouer, dans le bon sens comme dans le mauvais. Les joueurs ont une carte à jouer pour la saison prochaine, donc si le nouveau coach regarde le match, il faut qu’ils marquent des points. Mais je ne pense pas que ça soit un critère prépondérant quand il y a le maintien au bout. »
Bastia, 19e, 34 points (-24)
Se déplace à Marseille
Anéantis, pulvérisés, déjà morts, destinés à la L2… Bah ouais, mais les Corses sont finalement toujours debout. Prêts à perdre l’équilibre, mais pas encore décidés à crever. Pas avant la fin de l’épreuve, en tout cas. Avec sa victoire contre Lorient, Bastia s’est laissé une chance de survie. Qu’il ira défendre en terre marseillaise, où l’OM voudra confirmer sa cinquième place. Pas simple en apparence, quand on connaît ses résultats à l’extérieur (quatorze défaites, personne ne fait pire). Vraiment pas simple. Reste que quand on a réussi à gagner deux matchs dans un stade à huis clos, et quand on a l’impression que les instances sont contre nous, on peut déplacer des montagnes. Comme Lorient, une victoire leur permettrait sûrement de rester dans l’élite. Et un nul pourrait, si Lorient perd, lui donner un barrage (sauf si Nancy gagne par plus d’un but d’écart ou en plantant beaucoup de caramels). Prêt pour défier le Vélodrome ?
L’avis de Frédéric Née « C’est Bastia qui va décider de beaucoup de choses ! C’est une équipe un peu imprévisible, qui a longtemps montré peu de choses, et qui renverse la situation en deux matchs. À Marseille, il faudra un gros facteur chance. Quand on regarde les forces en présence, ça n’augure rien de bon. Hormis le nul contre Monaco à domicile, ils n’ont pas vraiment créé d’exploit cette saison. Mais j’y crois, Marseille n’est pas imprenable. Dans ce championnat fou, ça peut se jouer à des grosses surprises. Attention tout de même : le fait de faire appel(pour la défaite sur tapis vert après les incidents contre Lyon)peut bouger le classement qu’on croit définitif. »
Nancy, 20e, 32 points (-25)
Reçoit Saint-Étienne
Se battre pour un barrage. Puis gagner le barrage. Voilà la mission commando proposée à Nancy. Pour cela, pas d’autre chemin possible que la victoire contre les Verts. Et encore, ce ne sera pas forcément suffisant. Pour atteindre le barrage, il faudra également que Lorient et Bastia s’inclinent. Si Bastia fait nul ? Tout dépendra de la tronche de la victoire lorraine. Il est donc temps d’enfiler le costume d’Ethan Hunt. Et de prier.
L’avis de Frédéric Née « Par rapport à ce que j’ai vu de Nancy, c’est peu probable de les voir attraper le barrage. Ils n’ont pas trouvé de fonds de jeu, il y a trop d’errances défensives et trop peu de talent offensif. Sainté n’a plus rien à jouer, c’est vrai, mais c’est la dernière de Christophe Galtier. Et puis, les équipes qui jouent librement et sans pression peuvent paradoxalement créer des problèmes. »
Par Florian Cadu
Propos recueillis par FC