- Coupe de la Ligue
- Finale
- Strasbourg-Guingamp (0-0)
La Coupe de la Ligue pour Strasbourg !
Après 120 minutes d'ennui et de fébrilité offensive, Strasbourg a soulevé la Coupe de la Ligue au bout de la séance des tirs au but au détriment de Guingamp. Une belle récompense pour le club alsacien, passé par des chemins sinueux avant de retrouver le plus haut niveau.
Strasbourg (4) 0-0 (1) Guingamp
L’avantage dans une finale, c’est qu’il doit y avoir un vainqueur. Que le match nul est proscrit, même si aucune équipe n’a envie de jouer l’offensive, et qu’il y a donc forcément du suspense dans le cas où les deux teams auraient beaucoup trop peur de prendre un but pour essayer d’en marquer un. Avec, dans la meilleure des situations, l’émotion d’une séance de tirs au but récompensant ceux qui se sont tapés un gros moment d’ennui.
C’est ce qui s’est passé lors de Strasbourg-Guingamp, à l’occasion de la finale de la Coupe de la Ligue disputée à Villeneuve d’Ascq devant près de 50 000 spectateurs. Si certains se félicitaient de l’absence exceptionnelle du Paris Saint-Germain, pas sûr qu’ils aient été ravis des ambitions frileuses des finalistes. Mais l’important n’est pas là : ce qu’il faut retenir en ce samedi soir, c’est que Strasbourg a écrit une ligne supplémentaire à son palmarès en sortant seul vivant de cette longue soirée au contraire du malheureux Guingamp. Oubliées, les 120 minutes de football attentiste. Zappées, les années galère dans les bas-fonds du ballon rond français. Aujourd’hui, les Alsaciens sont heureux et méritent de l’être.
Une finale, ça se gagne… Mais ça se joue, avant tout
Première question pour ceux habitués à voir le PSG sortir vainqueur de cette ultime étape : quel spectacle va offrir cette confrontation entre le dixième et le 18e de Ligue 1 ? La première mi-temps donne une idée de la réponse. Avec zéro tir cadré pour Strasbourg et une seule tentative vraiment dangereuse signée Thuram (et sortie par Kamara), l’événement ne fait pour le moment pas frissonner les foules présentes à Lille.
Enjeu trop prégnant ? Capacités des deux équipes limitées ? Crainte exagérée de l’adversaire ? Sans doute un peu de tout ça. Toujours est-il qu’à la pause, un seul sentiment est partagé de manière unanime : tout le monde a la sensation d’avoir observé une rencontre qui n’a en fait pas encore commencé. Heureusement que les supporters sont là pour assurer l’ambiance, vu que même la pelouse a décidé de renvoyer une image assez terne…
L’objectif ? Gagner à la loterie
L’ambition des 22 acteurs est-elle donc de viser la prolongation, et attendre la loterie des tirs au but en s’employant à bien défendre ? Le retour des vestiaires ne dit en tout cas pas autre chose. Refusant de se livrer, Strasbourg et Guingamp optent pour l’extrême sagesse. Pas de quoi divertir le premier venu, mais suffisant pour entretenir le suspense. Aux alentours de l’heure de jeu, des espaces se créent enfin. Kamara se montre de nouveau décisif devant Benezet, alors que Caillard doit lui aussi sortir les gants pour repousser des tentatives de Thomasson qui trouve enfin le cadre.
Les Alsaciens, qui ont la possession du cuir depuis le début de la partie, parviennent également à fatiguer leurs adversaires et à supprimer la menace Roux grâce au coude de Mitrović qui ferme l’œil de l’attaquant pour la soirée. Une soirée qui s’étend, puisque le match s’allonge logiquement de trente minutes supplémentaires. Sans que le niveau technique s’élève, et sans que les filets ne tremblent davantage non plus malgré Rodelin ou Mendy. Lesquels sont d’ailleurs les seuls à rater leur penalty. Strasbourg en profite, Liénard colle une panenka, Carole conclut, et les fans alsaciens s’apprêtent à passer une belle nuit de fête.
Strasbourg (5-3-2) : Kamara – Martinez, Koné (Carole, 90e), Mitrović, Caci, Lala – Prcić, Sissoko (Liénard, 118e), Thomasson – Mothiba (Da Costa, 81e), Ajorque (Zohi, 103e). Entraîneur : Laurey.
Guingamp (4-3-3) : Caillard – Rebocho, Sorbon, Traoré, Kerbrat – Phiri, Blas (Didot, 98e), Ndong – Bénezet (Rodelin, 86e), Thuram, Roux (Mendy, 67e). Entraîneur : Gourvennec.
Par Florian Cadu