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- USA-Pays-Bas (2-0)
La confirmation Oranje
Victorieux de l'Euro 2017, les Pays-Bas ont confirmé en atteignant la finale de la Coupe du monde deux ans plus tard, et ce, pour la première fois de leur histoire. Si la défaite face aux États-Unis (2-0) aura été logique, il faut désormais construire encore un peu plus sur cette nouvelle aventure.
À la veille d’atteindre le sommet du col, la sélectionneuse hollandaise Sarina Wiegman avait posé une question : « Qui pourrait nous arrêter ? » Réponse : un mur. Voilà, la boîte à magie, ce à quoi peut ressembler une finale de Coupe du monde avant de la jouer, vient de se refermer et les espoirs bataves avec. Pourtant, cette histoire a commencé par un exploit : les Pays-Bas ont résisté plus d’un quart d’heure, dimanche, aux coups donnés par la machine offensive américaine, qui vient de terminer ce Mondial avec le plus grand nombre de buts marqués par une équipe dans l’histoire du tournoi (26 buts). Personne n’y était arrivé lors des trois dernières semaines, ok, mais est-ce suffisant pour essuyer des larmes ? Évidemment, pas ce soir, peut-être pas demain, mais dans une ou deux semaines, au moment de refaire le film de l’aventure hollandaise – six victoires en sept matchs, onze buts marqués, une gardienne (Sari van Veenendaal) élue meilleure portière du Mondial, les performances de Van de Donk ou Groenen –, il y aura des points positifs pour jouer les mouchoirs.
Au premier rang : celui d’avoir réussi à toucher une première finale de Coupe du monde au bout de la deuxième participation seulement des Pays-Bas, et ce, deux ans après avoir remporté l’Euro 2017 à la maison. Il faut se le dire, aujourd’hui, cette nation est numéro un en Europe et progresse à la vitesse d’une météorite alors qu’elle ne possédait même pas de championnat féminin avant 2007. Ainsi, il faut écouter Van Veenendaal : « Nous nous sommes battues pour prouver nos qualités. Secrètement, on se dit que l’on aurait pu encore mieux faire, mais ce que je veux retenir, ce soir, c’est la fierté que je ressens pour ce groupe. On a fait le match qu’on voulait faire en première période, un peu moins en seconde… Je sais que l’on est des athlètes, que l’on veut gagner et qu’on a une haine profonde de la défaite, mais il faut aussi regarder contre qui on a perdu. »
« Je crois qu’on a recollé au score »
Soit la meilleure équipe du monde, ce qu’on savait déjà avant le début de ce Mondial. Ce qu’on ne savait pas, à l’inverse, c’était ce qu’avait dans le bide la troupe de Wiegman, portée par une énorme vague populaire tout au long de la compétition, mais lâchée sportivement par une Martens qui n’aura jamais réussi à se dégager d’une blessure à l’orteil. Il faut comprendre à qui on a affaire : une nation qui n’avait pas disputé un match de compétition majeure avant l’Euro 2007 et où le football féminin aura mis très longtemps avant d’être reconnu. « C’est aussi pour ça que je suis très contente de notre parcours dans cette Coupe du monde, et ce, malgré la défaite, a avoué après la rencontre Sarina Wiegman, sélectionneuse réputée en permanence sur les nerfs qui n’avait pas perdu de match en phase finale d’un grand tournoi avant cette finale.
« Depuis notre victoire à l’Euro, il y a deux ans, nous avons beaucoup progressé et le football féminin est devenu très populaire aux Pays-Bas. Cette finale prouve de nouveau tout notre potentiel. Maintenant, on peut encore améliorer les choses. Le football féminin avance, il progresse, il se structure, mais il manque encore des choses, notamment pour les jeunes joueuses. Il y a quelques années, les femmes n’étaient pas les bienvenues dans le monde du foot. La situation était similaire à celle d’une équipe menée 1-0 et qui doit se battre pour égaliser. Désormais, je crois qu’on a recollé au score. » Et ce, même si les Pays-Bas, après les trois précédents échecs masculins, n’ont toujours pas remporté la moindre Coupe du monde. Cette finale est la confirmation des promesses, l’affirmation d’une nation de football féminin. L’objectif est désormais fixé : Tokyo, pour continuer de récompenser une génération casseuse de codes.
Par Maxime Brigand, au Groupama Stadium