- Copa América 2015
- Groupe C
- J2
- Brésil/Colombie (0-1)
La Colombie prend sa revanche
Enthousiasmante en première période, solidaire en seconde, la Colombie a battu un Brésil peu inspiré. Elle a pris sa revanche du quart de finale de la Coupe du monde, à la grande joie des supporters présents en nombre au Monumental. La Copa est de plus en plus indécise.
Brésil 0-1 Colombie
But : Murillo (38e)
C’est définitif, Neymar n’aime pas la Colombie. L’an passé, à peu près à la même époque, l’homme à la crête croisait la route de Zúñiga et son physique de buffle en quarts de finale de Coupe du monde. Un souvenir douloureux pour le Barcelonais qui s’en sortait avec une vertèbre en moins. Mercredi soir, Neymar voulait donc prendre sa revanche quoi qu’il en coûte. Il a tout essayé, régalé de quelques dribbles. Il a même marqué de la main après un duel raté face à Ospina. Il est resté quelques secondes dans les filets adverses comme pour regretter cette occasion manquée. Et puis il s’est agacé avec Murillo, contre le stade qui le sifflait sans doute aussi. Il est tombé dans ses travers, s’est roulé par terre et, à la fin, a été expulsé. Après le coup de sifflet final, pour une altercation avec Bacca. Malheureux de son impuissance, il a craqué, à l’image de son Brésil.
La marée jaune
La Colombie veut régaler son public venu en nombre bien avant le coup d’envoi. C’est une marée jaune qui déferle sur le Monumental de Santiago. Issus de la forte communauté colombienne de Santiago, les Cafeteros sont venus à Macul et sifflent copieusement Dunga et ses ouailles. Pas une mauvaise idée, car la Colombie a besoin d’un second souffle dans le stade du Colo-Colo. La victoire ou l’élimination en somme. C’est donc logiquement que les Paisas entonnent « si se puede » . La sélection y croit aussi, Pékerman a choisi d’attaquer, beaucoup. Manque plus qu’à Falcao, qui avait besoin de rafraîchir sa coupe, de retrouver son mojo. Les coups de boutoir jaunes sont encouragés par tout le stade. Au vrai, la Colombie aborde le match du bon pied, Carlos Sánchez règne sur le milieu du terrain. Et l’arbitre Osses multiplie les coups francs pour les hommes de Pékerman. Après un énième coup de pied arrêté, Jeison Murillo récupère un ballon qui traîne et frappe au fond des filets. Les Brésiliens ne l’ont pas volé. Plus vive, plus bondissante, plus déterminée, la Colombie bouffe ce Brésil. Armero et Zúñiga se tapent leurs lignes comme des narcos un soir de fête à Bogota, et Cuadrado manque de doubler la mise sur une superbe passe en retrait. Seul Falcao, tigre de papier, n’est pas au diapason. Radamel ne gagne pas un duel.
Tigre de papier
Après les citrons, l’Auriverde est plus mordante. Neymar, bien servi par son jumeau capillaire, Firmino, se fait la belle dans le dos de la défense jaune, mais son tir est bien trop croisé. Dans la foulée, le jeune central colombien Murillo, jusque-là excellent, fait une passe en retrait très molle à Ospina. Le goal sort juste pour prendre le ballon dans les pieds d’un Brésilien. Et Firmino, qui traînait, rate une égalisation largement à sa portée en frappant au-dessus. La Colombie recule et laisse la main au Brésil. Désormais, ceux de Bogota officient par contres et jouent à l’expérience pour obtenir des fautes. Dunga tente le tout pour le tout avec Diego Tardelli pour Elias. Mais on ne va pas à la chasse avec un fusil enrayé. Colombie : 1. Brésil : 0.
Par Arthur Jeanne à l'Estadio Monumental de Santiago