- Coupe du monde 2014
- Groupe C
- Japon/Colombie (1-4)
La Colombie a joué le jeu
Face à une Colombie déjà qualifiée et remaniée pour faire souffler ses cadres, le Japon a cru qu'il pourrait accompagner son adversaire du soir en 8es de finale. Malheureusement pour les Nippons, ils échouent avec les honneurs malgré un score très lourd. La Colombie ira défier l'Uruguay.
Il fallait un miracle, ou presque. Il n’a pas eu lieu. Contrairement à l’édition 2010 de la Coupe du monde où ils s’étaient qualifiés en 8es de finale, les Japonais ne verront, cette fois, pas plus loin que les poules. Face à une Colombie déjà qualifiée, Alberto Zaccheroni y croyait pourtant dur comme fer avant la rencontre : « Pour nous, c’est un match crucial. Nous devons absolument gagner ce match. Nous sommes pleinement concentrés sur cet objectif, et nous avons canalisé toutes nos forces et nos énergies en vue de la rencontre. » Mais en plus de devoir battre son adversaire du jour, si possible avec une petite marge, le Japon devait prier pour une courte victoire grecque ou un nul dans l’autre match. Pas si simple comme calcul. Cependant, il y avait de quoi espérer au coup d’envoi : en face, José Pékerman alignait une équipe « bis » , mais pas dégueu sur le papier, et des joueurs sans une minute de temps de jeu lors des deux premiers matchs. Adrián Ramos, Fredy Guarín ou encore Éder Álvarez Balanta débutaient ainsi la partie, entourés de Pablo Armero, David Ospina ou Juan Cuadrado. Une équipe A’, donc, pour un match de Coupe du monde. Prends ça, Jérôme Bonnissel. Du côté des Japonais, Shinji Kagawa retrouvait quant à lui un poste de titulaire après avoir goûté au banc contre la Grèce, aux côtés de Keisuke Honda, Makoto Hasebe ou Shinji Okazaki pour tenter de trouver l’ouverture.
James, coaching gagnant
Très vite, cependant, s’envolent les espoirs. Oiseaux dans les nuages. Malgré quelques petites situations comme un coup franc de Honda, une frappe contrée d’Okubo, ou une autre d’Hasebe, bloquée par Ospina, dans le premier quart d’heure, Cuadrado ouvre le score sur pénalty (1-0, 17e), après une faute bête de Konno sur Ramos. Prédestiné. Les Japonais ne lâchent pas pour autant, et sont même tout près de revenir sur une frappe de Kagawa, qu’Ospina détourne en corner (26e). Les Nippons poussent, et trouvent finalement l’ouverture dans cette défense remaniée sur le tout dernier ballon de la première période, d’une tête d’Okazaki sur un centre d’Honda (1-1, 45e+1). À Fortaleza, la Grèce mène alors 1-0 et tout est relancé pour la deuxième place du groupe. Un but du Japon, et il accompagne la Colombie en 8es. Mais José Pékerman joue le jeu à fond, peu importe que le premier du groupe C affronte l’Uruguay au tour suivant. À la mi-temps, il fait entrer James Rodríguez à la place d’un Juan Quintero effacé. Le Monégasque se met en évidence dès les premières minutes sur une frappe contrée qui termine en corner (50e), un splendide coup franc qu’Aldo Ramirez reprend au-dessus (54e), puis en offrant le deuxième but colombien à Jackson Martínez (2-1, 56e). Coaching gagnant.
Passe laser et Mondragón
Le scénario de la première mi-temps se remet alors en place, avec une Colombie qui mène et qui recule, et un Japon qui pousse pour se donner une chance. Honda claque un coup franc qu’Ospina repousse difficilement (64e), puis Okubo ne cadre pas une reprise à bout portant sur un centre d’Uchida (65e). Mais cette fois-ci, le Japon ne reviendra pas. À moins de dix minutes de la fin, Jackson Martínez s’offre un doublé, sur une nouvelle passe fantastique de James Rodríguez dans le dos de la défense (3-1, 82e). Mais le vrai frisson du soir, c’est l’entrée de Faryd Mondragón, 43 ans il y a trois jours, qui bat ainsi le record de Roger Milla en devenant le joueur le plus âgé à disputer une Coupe du monde. Quelques minutes sur le terrain, suffisamment pour profiter du moment, faire une parade décisive et apprécier le festival de James Rodríguez, qui marque le quatrième but colombien d’une subtile pichenette au-dessus de Kawashima (4-1, 90e). Au coup de sifflet final, la Colombie confirme la très bonne impression donnée lors des deux premiers matchs et le Japon est éliminé. Comme à chaque match dans ce Mondial, les Nippons ont joué, tenté, mais n’ont pas gagné. Ils peuvent rentrer avec beaucoup de regrets, plus encore après le résultat des Grecs. De son côté, la Colombie, auteur d’un sans-faute en poule, ira défier l’Uruguay pour une place en quarts. Déjà bouillant.
Par Paul Arrivé