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La Chine s’est enfin éveillée au football

Par Nicolas Jucha
4 minutes
La Chine s’est enfin éveillée au football

Après une Coupe d'Asie des nations qui a vu la Chine atteindre les quarts de finale, le championnat chinois reprend en fanfare ce week-end. Investissements massifs, recrutements prestigieux et affluences en hausse, tous les signaux semblent désormais au vert pour le football chinois.

Le football chinois est en train d’entrer dans une nouvelle ère. Pour s’en convaincre, un chiffre suffit : 108 millions d’euros, la somme estimée par le portail allemand Transfermarkt concernant le volume des transferts hivernaux en Chine. Un score qui place l’Empire du milieu second au niveau mondial derrière la surpuissante Premier League anglaise, et qui traduit une ambition dévorante : la Ping An Chinese Football Association Super League – du nom de son sponsor la Holding Ping An Insurance Company – ne veut pas se contenter d’être un havre d’accueil pour anciennes gloires sur la fin.

Tim Cahill, Ricardo Goulart, Alan Carvalho, les nouvelles têtes d’affiche

Certes, le Shanghai Greenland Shenhua a attiré Tim Cahill, légende vivante australienne de 35 ans, plus proche de la fin que du début. Mais pour l’essentiel, ce mercato a vu du lourd débarquer sur le sol chinois. Le quadruple champion sortant Guangzhou Evergrande Taobao a misé 15 millions d’euros sur Ricardo Goulart, tout frais international auriverde et double champion du Brésil avec Cruzeiro, et compte l’associer à son compatriote Alan Carvalho, buteur vedette du Red Bull Salzbourg, recruté contre un chèque de 12 millions d’euros. Deux profils typiques de joueurs en pleine force de l’âge, capables d’évoluer dans l’un des plus grands championnats européens, mais qui désormais n’hésitent plus à signer en Chine. « Un effet Marcello Lippi » pour Philippe Troussier, qui a pris en mains Hangzhou Greentown à l’intersaison. En dirigeant Guangzhou Evergrande pendant trois saisons et remportant une Ligue des champions asiatique au passage, le mythique entraîneur italien a contribué à crédibiliser un football victime des scandales de corruption passés : « La Chine est en chantier, la présence de Lippi a contribué à donner du crédit au championnat chinois, attirer de telles personnalités est essentiel. » Rien que pour le mercato d’hiver 2015, la CSL a vu débarquer Diego Tardelli (Shandong Luneng), Sammir (Jiangsu Sainty) ou encore Dario Conca (Shanghai SIPG), des recrues qui compensent largement le départ de Vágner Love qui a délaissé Shandong Luneng pour un retour aux Corinthians.

Guangzhou Evergrande Taobao, la locomotive

Sur le terrain, ce recrutement massif implique une concurrence accrue pour le quadruple champion sortant Guangzhou Evergrande Taobao, principal animateur du marché des transferts et favori pour sa propre succession. « J’oserais dire qu’ils peuvent se positionner dans le top 10 mondial de par leur investissement, ils sont une locomotive pour le football chinois » estime Troussier, pour qui, malgré tout, le titre n’est pas encore plié : « Ils ne sont pas intouchables, car le football fonctionne par cycles, et eux gagnent depuis quatre ans. Déjà l’an passé, il y a eu une petite régression, vu qu’ils n’ont gagné que le championnat et avec une petite marge. » Et comme la concurrence s’est renforcée, plusieurs équipes peuvent y croire : le Beijing Guo’an, habitué des places d’honneur et vice-champion sortant, le Shanghai SIPG qui a fait revenir Dario Conca et possède en son sein le plus grand talent chinois actuel, Wu Lei, le Shandong Luneng de Diego Tardelli ou encore Chongqing Lifan, qui vient de recruter le buteur de Boca Juniors Emmanuel Gigliotti. Pas rien. Le premier match officiel de l’année, la Supercoupe entre Guangzhou et Shandong Luneng, a donné raison à l’entraîneur français avec une victoire aux penalties pour les seconds. Mais les débuts du club de Canton en Ligue des champions – deux victoires en deux matchs – laissent à penser qu’Evergrande Taobao sera encore dur à déloger.

Prochain objectif : 20 000 spectateurs de moyenne par match

Quel que soit le nom du champion d’ici décembre, le football chinois devrait profiter de cette nouvelle image lissée. Preuve de cette nouvelle crédibilité, Jack Ma, l’un des hommes les plus riches de Chine, patron de la société Taobao propriétaire d’Alibaba – l’équivalent chinois de Ebay – a racheté 50% des parts du Guangzhou Evergrande, d’où le changement de nom en Guangzhou Evergrande Taobao, du nom du groupe. « Cela progresse, il y a des entraîneurs de renommée qui viennent » souligne Troussier en pensant à Sven-Göran Eriksson (Shanghai SIPG), Francis Gillot (Shanghai Greenland Shenhua), Gregorio Manzano (Beijing Guo’an) ou encore Fabio Cannavaro (Guangzhou Evergrande Taobao). Passé par le Shenzhen Ruby il y a plusieurs saisons, Philippe Troussier mesure le chemin parcouru par le foot chinois : « Cela a progressé au niveau infrastructures, organisation, niveau de jeu… Même au niveau médiatique, la couverture des compétitions est beaucoup plus professionnelle, les stades sont bien remplis. » La saison passée, la CSL avait généré une affluence moyenne de 19 000 spectateurs avec la palme de la popularité pour Guangzhou Evergrande (42 000 spectateurs de moyenne à domicile) et Beijing Guo’an (39 000). Débarrassé officiellement des soucis de corruption et matchs arrangés depuis une vaste campagne de nettoyage lancée par le sommet de l’État après les Jeux olympiques 2008, le football chinois rêve désormais plus grand : en dépassant la barre symbolique des 20 000 spectateurs de moyenne dès cette saison, et pourquoi pas en imposant la CSL comme le championnat de référence en Asie.

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