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La capsule bleue

Par Maxime Brigand, à Cologne
La capsule bleue

En déplacement en Allemagne mardi soir pour ce qui sera sa dernière sortie de l'année, l'équipe de France s'apprête à défier un monstre qui n'a plus perdu depuis sa défaite en demi-finale du dernier Euro. Un test majeur pour des Bleus en quête d'expérience, mais aussi l'occasion pour Didier Deschamps de poursuivre son opération de déminage.

On finit toujours par y voir clair. Du moins, on devrait. Dans l’obscurité d’une salle coincée au Südstadion, à Cologne, lundi soir, lieu choisi pour protéger au maximum la scène du RheinEnergieStadion où se tiendra la dernière castagne de l’année des Bleus face à l’Allemagne, Didier Deschamps s’agite. Il cherche. « C’est sombre… » Silence, une question se prépare. « C’est grave… ? » , s’inquiète alors le sélectionneur national. À chaque fois qu’il prend la marée, les mêmes réflexes : l’hésitation et un visage qui se transforme pour refléter ce que ses mots n’oseront jamais dire. La question, énième, tourne autour du cas de Karim Benzema, dont l’offensive de communication dominicale – un détour par le plateau du Canal Football Club et un documentaire, Le K Benzema, projeté dans la foulée, dont le co-producteur n’est autre que Karim Djaziri, l’agent de l’attaquant du Real – doit conduire à une réponse claire et définitive de Deschamps sur un sujet à propos duquel il aurait dû se positionner depuis la première étincelle.

Raté, et cette fois, on aurait presque envie de le comprendre. « Je vais répondre à cette question par une question : avant chaque match de l’équipe de France, vous avez prévenu de revenir sur ce thème ?, relance le sélectionneur en survêt. L’actualité de l’équipe de France jusqu’à vendredi, c’était le match contre le pays de Galles, et depuis samedi, c’est le match de demain[mardi], un match prestigieux face à l’une des meilleures nations mondiales.(…)Libre à vous d’ouvrir les débats que vous voulez, mais je pense à titre personnel que l’équipe de France et les joueurs que j’ai sélectionnés, et en qui j’ai totale confiance, méritent un minimum de respect. » Rideau, circulez y a rien à voir. Didier Deschamps s’empresse alors de se replacer et de ramener tout le monde dans son cadre, ses codes, son milieu, celui du jeu, du match à venir, de la préparation, du « potentiel » . Du foot quoi, là où il retrouve ses appuis.

« C’est probable »

Lorsqu’il s’aventure trop près de vagues auxquelles il se sait vulnérable, le coach range sa planche, c’est désormais une habitude. Faut-il s’en plaindre ? Non, on sait depuis déjà plusieurs mois que Karim Benzema ne verra pas la galerie Tretiakov, et il a une Coupe du monde dans le viseur, soit d’autres problématiques. Celle de la semaine concerne la pointe, justement, d’où Olivier Giroud a été retiré pour un retour express à Londres, histoire de faire soigner des adducteurs touchés face au pays de Galles vendredi (2-0). Naturellement, on pense alors à Alexandre Lacazette, un petit but en 15 sélections et dont les dernières apparitions tricolores posent question malgré le fait qu’il soit titulaire à Arsenal à la place de Giroud.

Face aux Gallois, l’ancien Lyonnais n’a pas vraiment existé lors de son quart d’heure passé sur la piste. « Il a conscience qu’il peut mieux faire. À lui de faire le maximum, comme chaque joueur. Après, le niveau international demande des exigences plus élevées, mais si je le sélectionne, c’est que j’ai confiance en lui » , glisse Deschamps, qui devrait l’aligner mardi soir face à l’Allemagne, tout comme Raphaël Varane, présent en conférence de presse trois jours après avoir été laissé au repos. Sinon, le vide, comme souvent lors de ces plaidoiries d’avant-match où l’on aimerait trouver de la substance et d’où l’on ressort avec ce refrain cher au sélectionneur : « C’est probable. »

Sortir du fossé

Mardi soir, c’est donc probable que l’équipe de France revienne au 4-3-3, avec qui elle était tombée face à l’Espagne (0-2) le 28 mars dernier, soit contre un autre prétendu favori à la victoire finale en Russie. Dans ce tableau, où situer l’Allemagne ? Haut, très haut, « au-dessus de nous » , comme l’a souligné Didier Deschamps : « Il y a une expérience commune, même si Joachim Löw a su rajeunir son groupe. Le niveau international, ça demande du temps. Sur ce plan-là, on est encore en déficit. J’ai beaucoup de jeunes joueurs, mais ils n’ont pas ce vécu ou cette expérience-là. » En réponse à quoi Varane a préféré affirmer que la France n’a « pas à se sentir inférieure à l’Allemagne » . Quelques chiffres : depuis sa défaite en demi-finale de l’Euro 2016 face aux Bleus, la bande à Low a dessiné une série de 20 matchs consécutifs sans la moindre défaite et a bouclé sa campagne de qualifications pour la prochaine Coupe du monde avec un dix sur dix qui fait mal à la tête (43 buts marqués, 4 encaissés), sans parler de son succès à la Coupe des confédérations avec une équipe de nourrissons.

Beau joueur, Löw s’est contenté de parler des Bleus en pointant le « pas en avant » fait par le groupe de Deschamps depuis sa défaite en quart de finale au Brésil. Kroos, à qui Raphaël Varane a demandé d’y aller mollo mardi soir, ne s’est pas caché : « La France a eu de la chance à l’Euro. » Et c’est bien là l’axe central de l’équation, car à Marseille, l’équipe de France avait été concassée avant de s’en sortir miraculeusement sans le jeu. Assez pour Deschamps pour qui, tant que le succès est là, l’histoire avance. Ce genre de test doit maintenant avoir une démarche supplémentaire : confirmer les 25 excellentes premières minutes vues contre le pays de Galles, exister face aux cadors, affûter les certitudes, l’axe central principalement pour cette fois, tant les nombreuses absences ne permettent pour le moment pas autre chose. Pour Deschamps, c’est aussi un levier idéal pour définitivement exciter les papilles, lui qui affirmait lundi soir qu’ « hors de nos frontières, il y a beaucoup de gens spécialisés qui nous reconnaissent beaucoup de qualités » . Un pas de côté, comme depuis le premier jour.

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