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- 9e journée
La Bundesliga face à la menace fantôme
En attendant Hamburg-Stuttgart et Augsburg-Wofslburg, on a vu le Bayern venir à bout de Mainz en 45 minutes, Schalke s'imposer sur le fil, Dortmund faire le minimum et un 0-0 entre Bremen et Freiburg. Et puis des stades pleins, mais moins de buts et de gestes fous que d'habitude. La reprise, quoi.
L’équipe du week-end
Le Hertha Berlin fait le gros coup du week-end. Dans un match décevant par rapport au potentiel offensif des deux équipes, qui ont longtemps privilégié les options observation et intimidation, c’est Berlin qui l’emporte 1-0. Mönchengladbach n’y arrive décidément pas facilement à l’extérieur. Un coup franc a suffi, tiré impeccablement par Skjelbred sur la tête de Ramos, et voici trois points de plus et la place occupée avant le match par Gladbach qui revient au Hertha. Oui, l’Allemagne a également un promu 4e du championnat.
Vous avez manqué Hoffenheim-Leverkusen (et vous n’auriez pas dû)
Pendant que Nice collait le but qu’il faut à l’OM et que Pjanić régalait la Roma d’un doublé, l’Allemagne a vécu son match fou de la journée. Mis à mal par une excellente équipe d’Hoffenheim, Leverkusen a laissé Sidney Sam revêtir son costume de sauveur. Une occasion et un but, le Bayer peut être heureux d’avoir l’avantage à la mi-temps. Quand Leverkusen commence à prendre le jeu à son compte après la pause, c’est au tour de Kießling de se distinguer. Le buteur place sa tête sur un corner et offre un avantage conséquent aux siens… Sauf que le ballon est passé du mauvais côté du poteau et un trou dans le filet. Trop tard pour l’arbitre, qui a déjà validé le but. Il tentera bien de se rattraper, mais lorsqu’il offre un penalty, Bern Leno repousse… et le poteau, par deux fois. Malchanceux jusqu’au bout, les joueurs de Sinsheim marquent finalement un but mais pas deux, et perdent. Match à rejouer ? Match à ne pas manquer.
L’analyse définitive du week-end
Pep peut tenter ce qu’il veut, son Bayern est impossible à vaincre. Les joueurs du Bayern sont trop forts et peuvent jouer dans n’importe quelle configuration, à n’importe quel poste, ils ne perdront pas pour autant. Ainsi, Pep a fait ce qu’il faut pour déstabiliser son équipe : Lahm en milieu de terrain, Alaba en défense centrale, une tactique finale sans véritable numéro neuf, Thomas Müller côté gauche, Contento titulaire… Rien n’y fait. Le Bayern gagne encore et toujours. Et avec la manière, 4-1, grâce à un Götze fou et virevoltant. Il va falloir trouver encore autre chose pour que Pep imprime sa marque sur l’équipe, fasse oublier Heynckes et/ou qu’il réussisse à donner de mauvaises idées à Löw et détruise la Nationalmannschaft.
On risque d’en parler sur RMC
La qualification directe pour la prochaine Ligue des champions est-elle déjà jouée ? Leverkusen, le Bayern et le Borussia Dortmund ne laissent presque pas de miettes à leurs adversaires. À côté, Schalke a connu un début de parcours compliqué, Mönchengladbach manque d’efficacité à l’extérieur, Hamburg est toujours aussi instable, le Hertha ne tiendra pas longtemps un tel rythme. Résultat : l’écart semble déjà conséquent entre le groupe derrière la quatrième place et les trois premiers et risque de s’agrandir encore dans les prochaines semaines. La menace pour le podium de la saison dernière est plus que jamais fantomatique.
Le top 5
1- Thomas Schaaf. Depuis qu’il n’est plus là, le Werder ne ressemble plus du tout à l’équipe folle, joueuse et incontrôlable du passé. Forcément, c’est donc à Brême qu’a eu lieu le premier 0-0 de la saison, contre Freiburg. Cela faisait 58 matchs que cela n’était pas arrivé dans un match du Werder. Thomas, reviens, ils sont devenus chiants.
2- Mario Götze. Il entre à la mi-temps et le Bayern redevient efficace. Ou comment son entrée permet aux Munichois de passer de zéro tir cadré à quatre buts en moins de quarante-cinq minutes. Un peu plus tôt dans la semaine, il avait fait le même coup avec l’Allemagne, pour passer de 2-1 à 3-5. Mario, homme du redressement productif.
3- Stefan Kießling. Un buteur sans remords, c’est tout ce qu’il faudrait pour arracher une nouvelle Coupe du monde sur un coup un peu moche mais efficace.
4- Alex Meier. De retour avec Frankfurt, il crée l’ouverture du score de son équipe avec une déviation simple et géniale.
5- Erik Durm. Dortmund n’a pas brillé, mais a pourtant pris trois points. C’est en partie grâce à lui. Le latéral gauche fait mieux que remplacer Schmelzer. Dès la troisième minute, il provoque Skalai, se lance dans un une-deux avec Reus et obtient le penalty qu’il faut.
Le geste
Cette semaine, il est idiot. Braunschweig a déjà peu d’espoir sur cette saison en Bundesliga et attend toujours sa première victoire à domicile de la saison. Pourtant, ils ont mené deux fois au score contre Schalke. Mais à chaque fois, il y a une cagade de la défense pour remettre les Königblauen sur la bonne voie. Le deuxième but est une offrande de Washausen au prometteur Goretzka. Face au but, l’occasion est alors immanquable. Au final, l’Eintracht perd 2-3 en prenant un dernier but à la 90e. Das Katastroph.
La phrase de… Rudi Völler
Quand le directeur sportif de Leverkusen est interrogé sur l’affaire du but fantôme, il n’hésite pas à conclure comme il le faisait si bien sur un terrain. « Dietmar Hopp a mis beaucoup d’argent pour avoir un si beau stade, mais il faudrait ajouter quelques euros de plus pour avoir des filets de qualité. » Markus Gisdol ne dit pas le contraire : « On n’est plus au cinquième siècle. »
La stat : 17
Sur 20 buts marqués par le Bayer Leverkusen cette saison, 17 impliquent la participation de Sidney Sam, Stefan Kießling ou les deux. Autant dire qu’avec eux, le Bayer peut s’attendre à deux buts par match. Pas mal. Ça pourrait pas être une idée pour la Nationmannschaft, d’ailleurs ?
Et sinon…
En 2. Bundesliga, l’Union Berlin reste la belle surprise et la probable bonne histoire des prochains mois. Mais il pourrait voir les trois derrière lui revenir dessus en fin de week-end, notamment Köln l’épouvantail invincible. Son rival Düsseldorf pourrait aussi faire la bonne affaire et remonter d’un coup tout le ventre mou, en cas de victoire contre la lanterne rouge.
Philip Lahm a touché 146 ballons. En un seul match. Normal quand on joue à plusieurs positions à la fois.
À Freiburg, Christian Streich continue d’y croire et espère que ça ira mieux après l’hiver : « Les écureuils travaillent dur pour se nourrir. »
Felipe Santana a fêté son 100e match de Bundesliga avec Schalke. Le reste, c’était chez l’ennemi, à Dortmund. Mais il a presque fait les affaires du Borussia en montrant ses limites sur le deuxième but de Braunschweig.
Ribéry n’a pas joué, il avait un peu mal au pied.
Par Côme Tessier