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La Bundesliga, ce championnat où tout va pour le mieux

par Ali Farhat, Charles Alf Lafon et Côme Tessier
La Bundesliga, ce championnat où tout va pour le mieux

Derrière un Bayern intouchable, les bons points se distribuent par poignées, les déceptions sont nombreuses et les cancres se réchauffent au fond, près du radiateur. La rudesse de l’hiver germanique.

Sur le chemin du doctorat à quatorze ans : Bayern Munich

Malgré les supputations d’un échec annoncé, force est de constater la greffe du philosophe catalan en Bavière prend. Évidemment, Guardiola profite du bel héritage légué par van Gaal et Heynckes, mais a su apporter son style. Passage au 4-1-4-1 modulable à souhait, pressing tout-terrain, Rafinha titulaire, Lahm en 6 (innovation qui a même suscité l’intérêt de Löw), Götze un peu partout, des relances de Neuer à la main. La mayonnaise a mis un peu de temps à prendre ; au départ poussif et – presque – incapable de convertir son écrasante possession de balle. Mais maintenant, le rouleau compresseur est en marche, avec en point d’orgue la raclée 7-0 infligée au Werder mi-décembre. 14 victoires, 2 nuls, 0 défaite, 44 buts pour (meilleure attaque), 8 buts contre (meilleure défense). Ce n’est pas la Bundesliga qui est en cause, c’est le Bayern, simplement trop fort. Surtout en sport et en géométrie, sans oublier un vrai talent pour les langues.

Félicitations : Hertha Berlin et Augbsurg

Pas forcément les plus évidents, mais assurément les plus méritants. Prenez le Hertha par exemple. Habitué depuis quelque temps à être une « Fahrstuhlmannschaft » (équipe qui prend l’ascenseur), le club de la capitale s’est payé une vraie demi-saison de patron. Jos Luhukay a réussi à monter une équipe bien sympa, emmenée par une armada offensive plus qu’intéressante. Adrian Ramos évidemment, co-meilleur buteur avec Lewandowski à 11 pions, mais aussi Per Ciljan Skjelbred (un ancien très bon de FM), Ronny (un autre), Ben Hatira et ce bon vieux Sami Allagui. Autre attelage fantasque mais brillant, Augsburg, promis à la relégation depuis sa remontée dans l’élite en 2011, occupe tranquillement aujourd’hui la huitième place. Porté par des « vieux » comme Halil Atintop et Jan-Ingwer (le fameux Jean-Gingembre) Callsen-Bracker et des jeunes comme Matthias Ostrzolek et surtout André Hahn, dont la légende veut qu’il soit le joueur le plus rapide du championnat, le FCA peut même espérer arracher la section européenne en fin d’année.

Encouragements : Bayer Leverkusen, Borussia Mönchengladbach et Wolfsburg

Avec 37 points en 17 matchs, le Bayer Leverkusen serait leader en Angleterre. Mais ressortissant allemand, Neverkusen doit se contenter comme à son habitude de l’ombre. Une situation qui n’est pas vraiment pour lui déplaire. Seulement voilà, en étant la seule équipe (avec Fribourg) à avoir pris des points contre le Bayern (en plus d’avoir été la seule équipe à avoir battu les Bavarois l’an dernier) et en ayant battu le BVB chez lui, l’escouade de Sami Hyypiä s’affirme comme un gros candidat à la qualification directe en LDC. Avec un Kießling toujours efficace, un Sidney Sam aventurier et un Son brut, le club dispose d’un beau potentiel d’attaque. Le PSG est prévenu. Juste derrière sur le podium, on retrouve le Gladbach de Lucien Favre. Un homme qui aime les hommes. Enfin, surtout un : Raffael, qu’il a fait venir pour la troisième fois dans le club qu’il dirige (après le FC Zürich et le Hertha Berlin). Il a l’air d’un ange, mais c’est un diable de l’amour, qui a illuminé l’animation offensive des Fohlen. Avec Max Kruse, Juan Arango et Patrick Herrmann, ça envoie du jeu du côté du Borussia Park. Enfin, s’il y en a un que l’approche du conseil de classe a motivé, c’est bien Wolfsburg. Depuis sa défaite 2-0 à domicile contre l’Eintracht Brunswick le 5 octobre dernier, ce qui fait quand même fichtrement tache, surtout quand c’est la cinquième en huit matchs, les partenaires de Diego se sont réveillés et ont toujours marqué au moins un point. Si le club de Volkswagen met encore un petit coup d’accélérateur, ça risque de devenir dangereux.

Passable : Borussia Dortmund et Schalke 04

Parcours similaires pour les deux grands rivaux : beaucoup de bruit pour rien. Du côté de Gelsenkirchen, on a très mal débuté, avec un bilan dégueulasse de 8 points au soir de la septième journée, et une très inquiétante fragilité défensive. Depuis, ça va un peu mieux, mais quand on a déjà fait trois fois 3-3, on a le droit de se poser des questions. La venue de Jan Kirchoff en prêt en provenance du Bayern devrait les aider à stabiliser leur assise, alors que le retour de blessure d’Huntelaar ne devrait pas faire de mal devant. Et puis bon, juste pour KPB, on a envie qu’ils réussissent. Au BVB, on éprouve les pires difficultés à finir l’année. Plombé par une avalanche de blessés, surtout en défense, Klopp est obligé de bricoler. Parfois, c’est réussi, comme avec Erik Durm (ancien attaquant devenu défenseur gauche) ou Kevin Großkreutz, très à l’aise sur le flanc droit de la défense, même plus qu’à la gauche de l’attaque. D’autres fois, c’est tout nul, comme avec le vieux Manuel Friedrich, clairement pas au niveau d’un prétendant au titre, ou le tout jeune Marian Sarr, qui a offert le but du 2-1 sur un plateau à Sami Allagui lors du dernier match. Rare satisfaction en ces temps moroses : la très bonne forme de Sokratis, qui tient la baraque à bout de bras derrière. Toujours se méfier des Grecs.

Doit faire ses preuves : Mayence, Stuttgart, Hoffenheim et Brême

Quatre clubs du ventre très mou, qui partagent des espérances et des déceptions. Il est évident que chacun a le potentiel pour faire mieux. Mayence, avec le bouillonnant mais séducteur Thomas Tuchel, nous fait espérer des nuits tendres et voluptueuses, qui se finissent pourtant souvent en eau-de-boudin et à la main. Stuttgart, le problème est presque le même. Les jeunes Werner et Maxim nous font frétiller, Ibišević est pas loin de conclure… et on débande, faute à la défense. Dans les cages, Ulreich n’y peut rien. Tandis qu’Hoffenheim, c’est un peu différent. Le club de Sinsheim gâche son potentiel avec ses soucis récurrents de gardien de but et traîne sa peine depuis qu’Anthony Modeste a perdu toute efficacité – dix matchs sans but, déjà, pour l’ancien Bastiais. Enfin, la saison du Werder s’annonçait de toute façon compliquée. Au moins, le Hinrunde nous a donné de l’espoir : quelques coups d’éclat sont possibles au milieu de quelques déculottées, comme les victoires contre Leverkusen et Hambourg. Si ça tourne bien, Dutt pourrait incruster Brême dans la première moitié et tourner la page Allofs-Schaaf. Allez, les gars, vous avez six mois pour nous faire voir l’étendue de votre pouvoir de séduction.

Bof, on en attend beaucoup plus : Hanovre et Hambourg

Deux clubs qui consomment de l’entraîneur cette saison, la faute à des objectifs non-atteints. En bientôt quatre ans à la tête de Hanovre, Mirko Slomka avait réussi à façonner une équipe séduisante, un peu fantasque défensivement mais capable de faire de Mame Biram Diouf un buteur craint. Et pourtant, cette saison, tout va de travers et l’objectif européen est loin. Slomka cherche et ne trouve pas la solution. Le onze titulaire n’a jamais été le même d’un match à l’autre et Hanovre n’a pas pris le moindre point à l’extérieur. Du coup, le pauvre Mirko vient de se faire bazarder sans ménagement. À Hambourg, c’est van Marwijk, arrivé en septembre pour remplacer Fink, qui en a déjà marre et prévient : « Il faut qu’on regarde derrière nous. La lutte contre la relégation est maintenant une réalité. » Car les exploits de Lasogga ou Calhanoglu ne font pas tout. Le club hanséatique navigue toujours à vue, prêt à se fracasser sur le moindre rocher un peu résistant. Avec 2 points d’avance à la trêve sur Francfort et Fribourg, le Dino est proche des clubs en danger. La saison de Bundesliga de trop ?

Doit se réveiller, et vite ! Sinon, c’est le redoublement : Francfort et Fribourg

L’Europa League ne leur sied pas au teint, que ce soit Francfort ou Fribourg. Si les premiers sont sortis de leur poule, en battant par deux fois Bordeaux, c’est un autre visage qu’ont pu voir les Allemands : une équipe incapable de gagner à domicile et qui ne terrorise plus pour un sou le haut du tableau. L’équipe n’a pourtant pas tellement changé, mais l’Eintracht n’a pas le petit plus de l’an dernier. Pour Fribourg, les raisons sont plus faciles à comprendre : l’adaptation au rythme européen a été compliquée par le départ de joueurs-clés, les difficultés d’adaptation des nouveaux et une accumulation des blessures. Les performances sur le Hinrunde s’en sont ressenties. Maintenant, Streich est l’un des meilleurs techniciens outre-Rhin. Un des plus sexy. Avec les mains libres pour aborder les matchs retour, il va sortir le Sport-Club de la zone dangereuse en s’appuyant sur son alliage franco-tchèque.

A touché le fond, mais creuse encore : Nuremberg et Brunswick

Nuremberg, tout est dit : une équipe malchanceuse, qui tire beaucoup au but sans être singulièrement dangereuse, qui touche du bois mais se morfond à 11 points, en accompagnateur de l’Eintracht Brunswick. Oui, le poids historique des relégables est conséquent en Bundesliga, cette saison. Mais pour l’Eintracht, sa place n’est pas une surprise. Après Greuther Fürth, c’était leur année pour être le sparring-partner des dix-sept autres. Attention toutefois au retour de bâton en phase retour. Réchauffés à la liqueur du chasseur depuis deux mois, les Jaune et Bleu prennent confiance et conscience de leurs qualités. Leverkusen pourrait en parler.

Dans cet article :
France-Israël : personne ne veut prendre sa place
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